À 64 ans, Jean-Claude Van Damme est plus qu’une icône : il est une énigme nationale, une légende vivante du cinéma d’action et le seul homme capable de philosopher sur l’univers tout en faisant le grand écart entre deux camions Volvo. Invité sur Sept à Huit, l’homme qu’on surnomme toujours « The Muscles from Brussels » a prouvé qu’il était bien plus qu’une paire de biceps huilés et une encyclopédie de coups de pied retournés. Spoiler : il est aussi un poète incompris.
Le héros aux pieds d’argile… et à la tête dans les étoiles
Jean-Claude Van Damme, c’est une vie à 200 km/h, une carrière hollywoodienne lancée à grands coups de tibias dans les années 80 et 90. Films cultes comme Bloodsport, Kickboxer ou Timecop, un physique sculptural digne des statues grecques (en plus flexible), et des chorégraphies à rendre jaloux les danseurs du Bolchoï. Mais derrière cette aura de dur à cuire se cache un homme fragile. Et un brin décalé.
Face à Audrey Crespo-Mara, il lâche : « Mes enfants ne me connaissent pas. J’ai fait cinquante ans d’hôtel. » On s’imagine un instant un Van Damme errant de suite en suite, échangeant des high-kicks avec le service d’étage. « Ils m’admirent, mais je crois qu’ils sont jaloux », ajoute-t-il, sans trembler. On peut les comprendre : difficile de rivaliser avec un père capable de casser des briques… ou des métaphores.
Aware… mais sur une autre planète
JCVD, c’est aussi un poète des temps modernes. Qui n’a jamais été touché par son vibrant appel à être « aware » ? Lors de son interview, il a une nouvelle fois repoussé les limites de la réflexion humaine : « La Joconde ne se voit pas, c’est nous qui l’admirons. » Une phrase qui a dû faire suer plus d’un historien d’art. Et ce n’est pas tout : « Je respecte les supercomputers, ils connaissent le futur. » Une punchline digne de Matrix, mais avec moins de cuir.
Ces déclarations, souvent moquées, cachent en fait un génie de la pensée parallèle. Lui-même s’en amuse : « Les gens écoutent les bruits, pas les sons. Moi, je pense à une vitesse incroyable. » Et on le croit. Le seul problème, c’est que sa vitesse dépasse souvent celle de nos neurones.
Une carrière en grand écart
Malgré les hauts, les bas, et les splits entre deux semi-remorques, Jean-Claude Van Damme reste un survivant. En 2025, il reviendra à l’écran avec Le Jardinier, un film où l’on imagine déjà qu’il trouvera une manière élégante de botter des fesses tout en taillant des rosiers. Toujours capable d’autodérision, il prouve qu’il peut jongler entre action, comédie et philosophie zen – une sorte de moine Shaolin avec une touche de gel coiffant.
Et comment oublier sa légendaire publicité pour Volvo ? Un grand écart à couper le souffle, entre poésie et mécanique de précision. Si un jour on devait résumer la vie de Van Damme, ce serait peut-être ça : un équilibre parfait entre folie et génie, entre sérieux et absurdité.
JCVD, l’homme, le mythe, le paradoxe
En résumé, Jean-Claude Van Damme est un trésor national. Mi-artiste martial, mi-philosophe autodidacte, totalement unique. Il a beau être parodié, il est aussi admiré pour sa sincérité brute, son audace et ses répliques qui défient la gravité autant que ses coups de pied sautés. « C’est le public qui m’a créé », dit-il avec humilité. Et c’est vrai : on a besoin de héros comme lui, un peu perchés, mais tellement attachants.
L’entretien se termine sur une note pleine d’espoir : « J’ai vécu cinq divorces, mais aujourd’hui, j’y crois encore. » Preuve que même dans le chaos, Van Damme reste optimiste. Et si l’avenir lui réserve un sixième mariage, ou une retraite philosophique dans un temple bouddhiste, une chose est sûre : ce sera spectaculaire, imprévisible et, bien sûr, aware.