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Sophie de Menthon : « Brigitte Macron devrait être Première Ministre ! »

Sophie de Menthon, fortune mise de côté, présidente du mouvement ETHIC depuis plus de 25 ans

Dans le contexte actuel, l’émancipation des femmes et la réussite entrepreneuriale sont étroitement liées. Présidente du Mouvement ETHIC, Sophie de Menthon, se démarque par sa longue expérience et sa liberté de ton remarquable. Toutefois, ses interventions et opinions génèrent parfois des controverses, avec parfois même des appels pour que Sophie de Menthon cesse de s’exprimer publiquement. Face à ces échos, une question demeure : qui est Sophie de Menthon en réalité ? Découvrez sa vision de l’entrepreneuriat, des arts et de la mode dans notre interview exclusive.

Interview

Pierre-Antoine Tsady : Madame de Menthon, pouvez-vous nous dévoiler l’histoire et l’objectif qui animent le Mouvement ETHIC ?

Sophie de Menthon : ETHIC à l’origine voulait dire Entreprises à Taille Humaine Industrielles et Commerciales créé par Yvon Gattaz, père de Pierre Gattaz, en 1976, formidable famille d’entrepreneurs qui pensent et agissent pour l’entreprise et ne se perdent pas dans des dédales syndicaux et administratifs. J’ai changé le nom il y a 25 ans – et depuis les adhérents s’obstinent à me réélire tous les 3 ans ! – pour Entreprises à Taille Humaine Indépendantes et de Croissance. C’est évidemment la défense d’une éthique au quotidien et de la liberté d’entreprendre qui nous guide, mais aussi la mise en avant de ces 3 millions de PME qu’on ignore trop.

P.A.T. : Pouvez-vous nous expliquer votre vision du « libéralisme » pilier fondamental d’ETHIC, et nous éclairer sur l’inscription de cette philosophie dans les actions du mouvement ?

S.d.M. : On fustige tellement le capitalisme prédateur et les injustices salariales, en préférant la pseudo équité étatique, qu’il faut réagir en permanence. Dans « libéralisme » il y a d’abord « liberté »… Aujourd’hui, nous défendons un libéralisme à visage humain. Il n’y a pas de jour où elle n’est pas menacée par l’État au nom d’une prétendue justice sociale qu’il est seul à pouvoir assurer. En fait, l’État pense qu’il gérerait nos entreprises bien mieux que les patrons et leurs salariés. « À visage humain » veut témoigner du fait que nous sommes bien conscients que sans nos salariés, il n’y a pas d’entreprise. Aujourd’hui, nous faisons tout pour les garder… et les recruter. L’administration est-elle à visage humain ? On peut légitimement se poser la question ?

P.A.T. : Pouvez-vous expliquer l’importance des entrepreneurs pour l’économie de notre pays et pourquoi nous devons les soutenir ?

S.d.M. : Le monde entier dépend des entrepreneurs ; les entreprises paient les salaires de tous les français y compris celui du président de la République ! sans eux rien n’est possible et surtout pas la préservation de notre planète. On oppose le progrès au protectionnisme liberticide, en vantant une économie punitive. Il faut défendre les entreprises agressées qui vont de LVMH – entrepreneur mais aussi bienfaiteur ! – à l’agriculteur qui se bat pour son exploitation sous la vindicte de vandales qui prétendent agir sur le réchauffement climatique. Les entrepreneurs trouvent les réponses à toutes ces nouvelles contraintes, en répondant à la demande de nouveaux consommateurs plus responsables.

Sophie de Menthon aux côtés de Geoffroy Roux de Bézieux, ancien président du MEDEF
Sophie de Menthon aux côtés de Geoffroy Roux de Bézieux, ancien président du MEDEF

P.A.T. : Sachant qu’il y a moins de femmes qui entreprennent que d’hommes, pour les jeunes femmes qui aspirent à suivre le chemin ardu de l’entrepreneuriat, quelles leçons voulez-vous leur transmettre en tant qu’entrepreneuse qui s’est maintenue dans la durée ?

S.d.M. : Les femmes savent ce qu’elles veulent ! Aujourd’hui tout leur est ouvert et je n’ai pas de leçons à leur donner ! Et pourquoi entreprendre si elles sont moins nombreuses à le souhaiter ? « Les femmes ne sont pas des hommes comme les autres » contrairement à ce que l’on veut nous faire croire. Être entrepreneur ou entrepreneuse, c’est aussi sacrifier tout le reste à son entreprise, ce n’est peut-être pas le choix de certaines femmes même si elles savent mieux tout concilier et s’organiser !

Rachida Dati – maire du septième arrondissement de Paris – et Sophie de Menthon, deux femmes de caractère qui s'estiment mutuellement
Rachida Dati – maire du septième arrondissement de Paris – et Sophie de Menthon, deux femmes de caractère qui s’estiment mutuellement

P.A.T. : Après l’expression de vos opinions audacieuses, vous avez été remerciée de RMC et LCI, sans jamais regretter vos paroles. Pouvez-vous partager votre perception de la liberté d’expression aujourd’hui ?

S.d.M. : La liberté d’expression est ce à quoi je tiens le plus. Elle est bafouée en permanence, on ne doit plus penser par soi-même et encore moins le dire. On est dans un univers de postures plus que de dialogues honnêtes et sincères, les poncifs s’alignent et tiennent lieu de vérités. C’est la guerre des idées, aucune tolérance à la moindre incartade au politiquement correct. Une société paradoxalement conformiste. On décide avec qui on a le droit de parler, on traite de fascistes tous ceux qui sortent des sentiers des idées reçues. Je suis très en colère et ne céderai jamais un pouce sur ce terrain de cette liberté d’expression qui conditionne tout le reste et toutes les libertés.

Par ailleurs, ça a été un mal pour un bien ! Ma liberté de ton fait que depuis j’ai une chronique sur Causeur, Midi Libre, Atlantico, j’interviens une fois par semaine comme chroniqueuse sur Sud Radio et on vient de me confier une émission de radio : « J’aime ma boîte… ou pas », etc.

P.A.T. : Pour conclure le volet entrepreneurial de l’entretien, pouvez-vous nous présenter vos projets et vos ambitions pour le Mouvement ETHIC ?

S.d.M. : Mon ambition est pour les entreprises, je suis réactive avec tous nos adhérents et 17 fédérations, au jour le jour ; les idéologies sont trop prégnantes aujourd’hui et facteur de crises et de divisions dans tous les domaines. Le Wokisme étant la pire d’entre elles, cela ne fait rien avancer sauf une justice de façade liberticide. ETHIC lutte pied à pied contre les embûches qui freinent les entrepreneurs, il faut faire de la pédagogie concrète et bien faire comprendre qu’il faut faire confiance aux entreprises et que c’est le pays qui doit écouter le bon sens entrepreneurial…

Michel-Édouard Leclerc promouvant le livre Le supermarché d'Alexia Delrieu et Sophie de Menthon
Michel-Édouard Leclerc promouvant le livre Le supermarché d’Alexia Delrieu et Sophie de Menthon

P.A.T. : Avec Alexia Delrieu, vous avez coécrit un charmant livre pour enfants, La mode, publié par Gallimard Jeunesse et encore disponible sur Amazon. Pouvez-vous nous parler de votre rapport à la mode et nous donner un aperçu de cet ouvrage ?

S.d.M. : La mode a plusieurs sens, il y a la mode vestimentaire et hélas beaucoup de phénomènes de mode divers et variés. Cela peut produire des comportements déviants chez les enfants et les enfermer dans ce qu’ils croient voir et imiter. Il y a la mode à travers les siècles que nous avons évoquée. Nous parlons avec Alexia de tous les sujets, même ceux qui sont écartés. Nous sortirons un nouveau livre Le luxe au mois d’octobre chez le même éditeur avec une fierté d’avoir une préface d’Antoine Arnault [fils de Bernard Arnault, patron de LVMH, NDLR].

Sophie de Menthon en famille, avec sa fille Alexia Delrieu a écrit 17 ouvrages dont un sur la mode…
Sophie de Menthon en famille, avec sa fille Alexia Delrieu a écrit 17 ouvrages dont un sur la mode…

P.A.T. : Vous avez rencontré Brigitte Macron. Qu’appréciez-vous particulièrement chez elle ?

S.d.M. : C’est une femme exceptionnelle de finesse d’esprit et de courage. Un exemple pour LA femme, que ce soit sur sa vie amoureuse ou sa capacité à gérer une fonction ou un rôle très difficile avec une élégance sur tous les plans. J’aimerais une femme comme elle première ministre…

Sophie de Menthon et Emmanuel Macron intervenant au Mouvement ETHIC
Sophie de Menthon et Emmanuel Macron intervenant au Mouvement ETHIC

P.A.T. : En tant qu’amatrice d’opéra et auteure prolifique, vous avez exprimé le désir d’écrire une pièce de théâtre avec votre fille. Qu’en est-il de ce projet ?

S.d.M. : Hélas ! Nous nous contentons pour l’instant d’un dialogue qui ressemble souvent à une comédie de boulevard, nous en rions… Peut-être un jour l’écrirons-nous, mais nous avons peur alors, de nous fâcher avec tout le monde ! Nous avons la dent et l’humour un peu durs.

P.A.T. : Vous avez avoué avoir un faible pour « un bon mot, une bonne formule ». Y a-t-il une citation ou un mantra qui vous a guidé tout au long de votre carrière que vous pourriez partager avec nous ?

S.d.M. : Ce qui m’a inconsciemment guidée, c’est ce que disait Churchill “NO is not an answer” ! Une forme de détermination professionnelle… ou encore Montesquieu « faire gaiement les choses sérieuses et avec sérieux les chose frivoles ». Et puis peut-être l’ex-libris de ma grand-mère en 1920 qui avait fait graver « Quoique critiquée je suis enviée », elle était artiste peintre et une des « garçonnes » de l’époque…

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