Quand les Village People et Carrie Underwood dansent pour… Trump

Donald Trump tire la grimace dans une église

Le 20 janvier 2025, Donald Trump sera investi comme 47ᵉ président des États-Unis. Ce retour sur la scène politique s’accompagne d’une playlist aussi éclectique qu’inattendue. Les Village People, rois du disco, et Carrie Underwood, icône country, seront les têtes d’affiche de la cérémonie. À première vue, tout cela semble festif. Mais en grattant un peu, les contradictions sautent aux yeux.

Les Village People : du disco LGBTQ+ au service de Trump

Difficile d’imaginer un groupe plus emblématique des années 70 que les Village People. Uniformes flashy, tubes fédérateurs comme Y.M.C.A. et une empreinte indélébile dans la culture LGBTQ+ mondiale. Pourtant, aujourd’hui, ces icônes d’une époque subversive se produiront pour célébrer un président souvent accusé de diviser.

Victor Willis, chanteur principal du groupe, semble peu troublé par ce grand écart. Sur Facebook, il affirme que la musique est "au-dessus des clivages politiques". Un message bien rôdé, mais qui sonne creux pour beaucoup. En 2020, Willis dénonçait pourtant l’usage non autorisé de Y.M.C.A. dans les meetings de Trump. Aujourd’hui, il embrasse cette appropriation, vantant même les ventes boostées par cet usage.

Le comble ? Willis a récemment minimisé toute connotation gay du morceau, affirmant qu’il s’agit juste d’une chanson sur "un lieu amusant". Une déclaration qui pourrait faire grincer des dents leurs fans historiques.

Carrie Underwood : la neutralité en drapeau étoilé

À l’autre bout du spectre musical, Carrie Underwood, étoile montante du country et gagnante d’American Idol, apporte une voix douce à cette investiture. Connue pour ses morceaux patriotiques, elle chantera America the Beautiful. Peu engagée politiquement, elle joue la carte de l’unité : "C’est un honneur de représenter notre pays à un moment historique."

Cependant, cet engagement est loin d’être neutre. Alors que ses consœurs comme Taylor Swift ou Dolly Parton prennent des positions progressistes, Underwood se distingue par un silence stratégique. Un silence qui, pour certains, équivaut à une prise de position implicite.

Entre opportunisme et grands écarts idéologiques

Ce casting soulève une question récurrente : jusqu’où peut-on aller pour rester sous les projecteurs ? Les Village People, autrefois pionniers d’une culture transgressive, se retrouvent à célébrer un président dont les politiques divisent. De leur côté, Carrie Underwood mise sur une image lisse et consensuelle, même au prix d’une ambiguïté assumée.

L’investiture de Trump prend ainsi des allures de grand spectacle. Entre un hymne disco détourné de son essence et une ballade country sans éclat politique, le mélange est savamment calculé. Trump, maître de la mise en scène, orchestre une partition qui parle à tous… ou presque.

Une journée de contrastes musicaux et politiques

Outre les Village People et Underwood, d’autres artistes seront de la partie. Parmi eux, Lee Greenwood, connu pour God Bless the USA, et Christopher Macchio, ténor aux envolées lyriques déjà habitué des scènes pro-Trump. Un mélange de styles qui illustre une stratégie assumée : réunir un public hétéroclite autour d’une figure clivante.

Cependant, l’impact culturel ne fait pas l’unanimité. Si certains saluent l’audace, d’autres dénoncent un détournement des valeurs artistiques. En s’alliant à Trump, ces artistes acceptent de jouer une partition risquée, entre opportunisme et réinterprétation de leur héritage.

Au final, l’investiture de Trump promet d’être aussi spectaculaire que polarisante. Un show où la musique tente de masquer les tensions, mais où chaque note semble rappeler une vérité : tout le monde est prêt à danser… tant qu’il reste une scène et des projecteurs.

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