
M6 propose ce mercredi 22 janvier une mini-série bouleversante, Le tatoueur d’Auschwitz. Cette fiction historique, adaptée du roman éponyme de Heather Morris, explore une histoire d’amour née dans l’enfer d’Auschwitz-Birkenau. Mais entre devoir de mémoire et fiction, la série soulève des questions sur la représentation de l’Holocauste.
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Une histoire d’amour dans l’horreur des camps
En 1942, Lale Sokolov, un Juif slovaque de 26 ans, est déporté au camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau. Là-bas, il est forcé par ses bourreaux d’endosser le rôle de tatoueur. Chaque jour, il grave des numéros d’identification sur les bras de ses codétenus, transformant des êtres humains en matricules anonymes.
C’est dans ce contexte d’indicible souffrance qu’il croise le regard de Gita Furman, une autre prisonnière. Lorsqu’il inscrit son numéro, une connexion inattendue naît. Leur histoire d’amour, aussi improbable qu’émouvante, leur offre une lueur d’espoir dans un monde de désespoir. Ensemble, ils se battent pour survivre et imaginer un avenir au-delà des barbelés.
Une adaptation inspirée de témoignages réels
La série, réalisée par Tali Shalom-Ezer, est basée sur les confidences de Lale Sokolov, recueillies pendant trois ans par Heather Morris. Ces entretiens, menés à Melbourne dans les années 2000, ont donné naissance à un roman vendu à plus de 14 millions d’exemplaires dans le monde.
Heather Morris a choisi de raconter cette histoire sous l’angle de l’amour et de l’humanité plutôt que d’adopter une perspective exclusivement historique. Cependant, cette approche romanesque a souvent été critiquée pour ses approximations. Certains historiens dénoncent des inexactitudes sur la réalité des camps et le processus de tatouage. Heather Morris assume ces libertés : « Ce sont les souvenirs de Lale. Ils lui appartiennent. »
Une représentation qui divise la critique
La série suscite des réactions contrastées. Harvey Keitel, dans le rôle de Lale âgé, et Jonah Hauer-King, incarnant sa version jeune, livrent des performances saluées. Cependant, certains médias, comme The Guardian, questionnent la légitimité de la dramatisation de l’Holocauste. Réduire l’horreur des camps à une toile de fond pour une histoire d’amour peut sembler déplacé, voire indécent.

À l’inverse, d’autres critiques, notamment CNN, louent la capacité de la série à capturer la complexité de l’expérience humaine. Le tatoueur d’Auschwitz rappelle que même dans les pires conditions, l’espoir et l’amour peuvent émerger. Pour Ouest-France, la série participe au devoir de mémoire malgré ses limites.
Une tension entre mémoire et divertissement
La production met en lumière les dilemmes moraux imposés par l’instinct de survie. Lale, en devenant tatoueur, a collaboré avec ses oppresseurs pour échapper à la mort. Ce choix, qu’il assume avec douleur, reflète la complexité des survivants. Il ne s’agit pas d’héroïsme mais d’un besoin viscéral de survivre.
Le format de la série, qui alterne flashbacks et narration contemporaine, permet de relier les souvenirs de Lale à son dialogue avec Heather Morris. Ces scènes rendent hommage aux victimes tout en explorant les failles de son protagoniste, un homme hanté par la culpabilité.

Une mémoire essentielle, malgré la controverse
Lale et Gita Sokolov ont survécu à Auschwitz, se mariant après la guerre. L’histoire de leur amour est un témoignage puissant de résilience face à l’inhumanité. Le tatoueur d’Auschwitz rappelle que derrière les chiffres, il y a des vies, des visages et des histoires uniques.
Malgré les critiques, cette mini-série offre une opportunité de dialogue sur la représentation de l’Holocauste à l’écran. Peut-on vraiment restituer l’indicible par la fiction ? Et jusqu’où peut-on aller sans trahir la mémoire des victimes ? Ces questions, aussi inconfortables soient-elles, sont nécessaires pour transmettre l’Histoire aux générations futures.

Jonah Hauer-King, étoile montante britannique, a charmé le public en incarnant le prince Eric dans La Petite Sirène. Dans Le Tatoueur d’Auschwitz, il joue Gita Furman, l’amour de Lale. Fils d’une productrice et d’un chef cuisinier, il hésitait entre la musique et le cinéma avant de percer dans Little Women et World on Fire
Découvrez les deux premiers épisodes de Le tatoueur d’Auschwitz ce mercredi 22 janvier sur M6, suivis d’un documentaire inédit. Une œuvre qui, entre émotion et controverse, ne laissera personne indifférent.