Tahar Rahim en Charles Aznavour : une métamorphose bluffante

Tahar Rahim devant un fond rouge

Tahar Rahim, cet acteur caméléon qu’on connaît pour ses rôles marquants dans Un Prophète ou encore Désigné coupable, nous revient cette fois-ci dans la peau de… Charles Aznavour. Oui, vous avez bien lu. Dans le biopic Monsieur Aznavour, réalisé par Grand Corps Malade et Mehdi Idir, Rahim relève un défi monumental : incarner la légende de la chanson française. Et ce n’est pas seulement une affaire de perruques ou de fausses moustaches. C’est bien plus que ça.

Se glisser dans la peau d’Aznavour, tout un art

Pour devenir Aznavour, Tahar Rahim n’a pas lésiné sur la transformation. Perruque, prothèses, et même un faux nez (oui, un faux nez, mesdames et messieurs !). Et pourtant, tout cela n’était que la surface. Rahim est allé bien plus loin. Il a étudié la gestuelle, les mimiques, et même la voix du chanteur. On parle ici d’un acteur qui, perfectionniste comme on le connaît, a même poussé le vice jusqu’à chanter lui-même certaines des chansons dans le film. Parce que, bon, pourquoi se contenter de faire semblant quand on peut carrément devenir l’icône ?

« Il y a un moment où je me suis dit : ‘Je n’y arriverai jamais’ », avoue-t-il. Et on le comprend ! Mais après six mois d’entraînement intensif, l’acteur a fini par sentir ce bon vieux Charles lui souffler à l’oreille. Et là, magie : Rahim était Aznavour.

Aznavour et Rahim : un duo inattendu

Au début, l’idée de jouer Aznavour semblait farfelue à Tahar Rahim lui-même. « On ne me proposait pas ce rôle au départ », confie-t-il. Et devinez qui a soufflé à son oreille de l’accepter ? Sa femme, Leïla Bekhti. Oui, madame Rahim a vu ce que son mari ne voyait pas encore. Et elle avait raison. Car en plongeant dans la vie de l’icône arménienne, Rahim a découvert des similitudes qu’il n’aurait jamais soupçonnées.

Tout comme Aznavour, Tahar a cette détermination farouche, cette envie d’aller au bout des choses. Mais là où Aznavour a tout sacrifié pour sa carrière, Rahim reste fermement attaché à sa famille. Et si les deux hommes se retrouvent sur une chose, c’est bien cette impatience nerveuse. Vous savez, cette manière de bouger, un peu rapide, comme si le temps manquait toujours. Rahim raconte même qu’en regardant un documentaire sur Aznavour, il s’est reconnu dans ce tic nerveux. Et c’est là que la magie a commencé à opérer.

Trop parfait pour être vrai ?

La performance de Tahar Rahim dans la première partie du film est tellement impeccable qu’on se demande parfois si on regarde encore Aznavour ou juste Rahim imitant Aznavour. Eh oui, à force de perfectionner chaque détail, l’acteur nous transporte dans un monde où la performance semble presque trop bien huilée. Pour certains spectateurs, c’est un peu déroutant.

Mais c’est dans la seconde moitié du film que Rahim laisse véritablement tomber le masque (et, littéralement, le faux nez). À mesure qu’Aznavour vieillit et accepte ses imperfections, Rahim relâche son jeu, devenant plus humain, plus vulnérable. C’est là que l’on retrouve la vérité émotionnelle du personnage, et c’est à cet instant que l’acteur touche véritablement son public.

L’Aznavour qui criait sur les enfants

D’ailleurs, cette transformation n’a pas été sans effets secondaires sur la vie privée de l’acteur. Tahar Rahim confie, non sans humour, que le rôle l’a tellement envahi qu’il « était Aznavour tout le temps, même à la maison ». À tel point que Leïla Bekhti a envoyé un petit message amusé aux réalisateurs : « Je n’en peux plus d’entendre Charles Aznavour qui engueule les enfants depuis l’autre bout de l’appartement ! » Visiblement, l’Aznavour version papa était un peu plus strict que prévu.

Mais une fois le tournage terminé, Rahim a pu laisser derrière lui le personnage du chanteur. Pas de crise d’identité à l’horizon. Pourtant, quelque chose nous dit qu’on n’a pas fini d’entendre parler de cette performance.

En route pour les César ?

Si la performance de Tahar Rahim dans Monsieur Aznavour fait autant de bruit qu’on le prédit, il y a fort à parier qu’on le retrouvera sur le tapis rouge des César. Après tout, incarner une légende, ça n’arrive pas tous les jours. Et Rahim, avec sa rigueur et son talent, a relevé le défi haut la main.

Une chose est sûre : Tahar Rahim n’a pas fini de nous surprendre, que ce soit avec un faux nez ou simplement avec son immense talent d’acteur. Quant à nous, on ne peut qu’applaudir et attendre de voir ce qu’il nous réserve pour la suite.