
Icône incontestable de la chanson française, Sylvie Vartan mène depuis plus de quatre décennies une existence discrète à Los Angeles, loin des projecteurs parisiens. Le 12 janvier, invitée de l’émission 20h30 Le Dimanche, la chanteuse de 80 ans a exprimé toute son émotion face aux incendies qui ravagent la Californie. Un drame d’ampleur inédite qui assombrit le cadre enchanteur dans lequel elle s’était épanouie, marquant un nouveau chapitre douloureux dans un destin déjà riche en épreuves et en souvenirs.
Entre Paris et Beverly Hills, l’échappée californienne
En 1977, Sylvie Vartan découvre Los Angeles pour la première fois. Séduite par la lumière et le climat, elle fait de cette ville étincelante son refuge. Après l’épisode médiatisé de sa relation avec Johnny Hallyday, la rencontre avec Tony Scotti, producteur américain au profil aussi discret que rassurant, marque un tournant dans sa vie. Ensemble, ils s’installent dans une villa de Beverly Hills, où l’intimité l’emporte sur la notoriété.

Dans les années 1980, L.A. représente pour elle une terre de renouveau, une parenthèse apaisée, loin des turbulences parisiennes. « Nos chemins auraient dû se croiser plus tôt, mais c’est au bout du monde que nous nous sommes trouvés », sourit-elle. Leur maison, entourée de verdure, devient alors un havre de paix pour leur famille.
Une apocalypse inimaginable
Depuis le 7 janvier, des vents violents attisent des incendies dévastateurs aux abords de Los Angeles. Plus de 12 000 bâtiments ont été réduits en cendres, et des centaines de familles, parmi lesquelles des célébrités comme Jennifer Garner ou Patrick Bruel, ont vu leurs demeures partir en fumée. Autour de Sylvie Vartan, nombreux sont ceux qui n’ont pu sauver que quelques souvenirs précieux.
Face à Laurent Delahousse, la chanteuse confie sa détresse : « Ce sont des scènes d’apocalypse. J’ai des amis qui ont tout perdu en quelques heures. Les mots me manquent et les images me hantent. » D’ordinaire lumineuse, Sylvie avoue peiner à trouver la sérénité depuis le début de la catastrophe. Sur les réseaux sociaux, elle publie régulièrement des messages de soutien : « Mes pensées vont à tous ceux qui subissent cette tragédie dans cette ville que j’aime tant. »
Los Angeles, ville de contrastes
Pour Sylvie Vartan, Los Angeles reste bien plus qu’une simple métropole américaine. C’est le décor d’une seconde vie, celle qui lui a permis de se reconstruire, loin de l’animation parisienne et de l’ombre pesante de Johnny. Ses succès internationaux ont jalonné cette trajectoire singulière, et c’est ici qu’elle a su réinventer sa carrière, sans rien renier de son passé.

Aujourd’hui, la « cité des anges » n’a plus grand-chose de paradisiaque : plages de Malibu ravagées, collines embrasées, quartiers chics tels Bel Air ou Brentwood menacés par les flammes. Ces images de chaos s’imposent douloureusement, rappelant à quel point la nature peut se montrer implacable.
Une légende de la chanson face à l’adversité
Sylvie Vartan a longtemps incarné la fougue de la France yéyé avant de s’imposer comme l’une des plus grandes interprètes de sa génération. Fille d’immigrés bulgares, elle a parcouru le monde, bâtissant une œuvre populaire et intemporelle. À 80 ans, elle accepte aujourd’hui la nécessité de ralentir le rythme, tout en gardant intacts son courage et son envie de partager.
Loin d’être indifférente au drame qui secoue Los Angeles, elle réagit avec la pudeur et l’empathie qui la caractérisent. « On se sent si démuni face à cette force qui détruit tout sur son passage », confie-t-elle, les larmes aux yeux. Pourtant, dans cette épreuve, Sylvie Vartan continue d’illuminer ceux qui la suivent depuis tant d’années, par sa musique et ses paroles rassurantes. Une icône au grand cœur, déterminée à préserver l’esprit de solidarité dans cette cité meurtrie qui reste, plus que jamais, sa terre d’adoption.