
En Martinique et en Guadeloupe, un fort tremblement de terre (M6,5 à 6,7) a été ressenti le 27 octobre 2025 à 08 h 38 (UTC-4) : pas d’alerte tsunami, répliques en cours. Les autorités ont activé le COD en Martinique et rappellent les gestes de sécurité.
Ce que l’on sait : l’essentiel
Un séisme de magnitude 6,5 selon l’USGS et 6,6–6,7 d’après l’UWI-SRC/OVSM a été largement ressenti le 27 octobre 2025 en Guadeloupe et en Martinique. Le choc principal est survenu à 08 H 38 (heure locale, UTC-4), soit 13 H 38 à Paris. Les autorités n’ont signalé ni blessé ni dégâts majeurs à l’heure des premiers bilans. Plusieurs répliques ont suivi, dont un épisode autour de 6,0 et un autre vers 5,4.
L’épicentre est localisé en mer, à l’est de La Désirade (Guadeloupe), à une distance comprise entre ~160 km et ~220 km des côtes selon les centres sismologiques. La profondeur hypocentrale initiale est estimée à environ 10 km.
Magnitudes et localisation : pourquoi les chiffres diffèrent
La magnitude d’un séisme n’est pas une valeur unique gravée dans le marbre. Les réseaux sismologiques utilisent des méthodes et des catalogues distincts comme la magnitude de moment, de corps ou locale. Ainsi, ces méthodes peuvent donner des estimations légèrement différentes pour un même événement. D’où, ici, un 6,5 côté USGS et un 6,6–6,7 côté UWI-SRC/OVSM.
La même logique s’applique pour la localisation : la position exacte de la rupture est calculée via des modèles de propagation des ondes. De plus, ces modèles utilisent des stations réparties sur l’arc antillais. Suivant la couverture du réseau et les hypothèses géophysiques adoptées, l’épicentre peut être placé à ~162 km de La Désirade ou ~222 km à l’est de Pointe-à-Pitre. Ces écarts sont classiques dans les toutes premières heures, puis se réduisent avec les réanalyses.
Ressenti et premières mesures dans les îles
La secousse a été nettement perçue dans les immeubles des centres urbains et sur les hauteurs. En outre, elle s’est manifestée par des oscillations de quelques secondes. Les premiers retours évoquent des intensités III–IV (faible à modérée) : objets qui vibrent, sorties préventives de bâtiments, évacuations temporaires dans plusieurs établissements, notamment à Fort-de-France. Des contrôles de sécurité ont été effectués dans des équipements sensibles (écoles, hôpitaux, infrastructures). Aucun dommage structurel n’était confirmé en milieu de journée.
Dans l’archipel, le séisme a aussi été ressenti en Dominique, Antigua-et-Barbuda ou Saint-Vincent-et-les-Grenadines. Les services de secours ont rappelé les consignes en cas de réplique. De plus, ils ont invité à ne pas saturer les lignes d’urgence hors cas avéré.
Alerte tsunami : pas de menace identifiée
Les centres d’alerte américains ont indiqué l’absence d’alerte, d’avis ou de menace de tsunami. Cela concerne la zone caraïbe. Cependant, des messages d’information ont circulé dans la région le temps de vérifier la situation. Cette pratique est habituelle après un séisme ressenti en mer. Dans un tel contexte, les autorités locales appliquent le principe de précaution. Elles peuvent demander des mises à l’abri loin du bord de mer le temps des vérifications.
Ce que disent les sciences : une secousse liée à la subduction

L’événement est tectonique. Il s’inscrit sur l’interface de subduction où la plaque nord-américaine s’enfonce sous la plaque caraïbe. Cette zone, qui aligne l’arc des Petites Antilles, enregistre des séismes réguliers dans les Caraïbes, parfois forts.
Les observatoires rappellent un point essentiel : aucun lien de causalité n’est établi entre ce séisme régional et l’activité de la montagne Pelée. Les signaux volcaniques et signaux tectoniques relèvent de mécanismes différents et sont analysés séparément.
Séismes dans les Caraïbes : l’ordinaire d’une zone active
Des secousses modérées émaillent l’actualité antillaise chaque année. La région a connu, par le passé, des événements bien plus énergétiques. La préparation via les plans communaux et le Plan Séisme Antilles est essentielle. De plus, la mise aux normes parasismiques joue un rôle crucial. Enfin, la pédagogie du risque reste indispensable. Ces éléments sont les leviers majeurs pour réduire la vulnérabilité face au risque sismique en France (Antilles).
Que faire en cas de réplique ? Les bons réflexes

Les répliques sont possibles dans les heures et jours qui suivent un choc principal. Voici les gestes qui sauvent :
À l’intérieur : se baisser, s’abriter, s’agripper (« Drop, Cover, Hold On »). Rester éloigné des façades, des fenêtres et des meubles instables. Ne pas utiliser les ascenseurs.
À l’extérieur : s’éloigner des murs, pylônes, enseignes et littoral. Rejoindre une zone dégagée.
En zone côtière : si la secousse est forte et qu’il est difficile à tenir debout, réagissez rapidement. De même, si la mer présente des signes anormaux comme un reflux rapide ou un grondement, soyez vigilant. Rejoignez immédiatement les hauteurs en suivant le balisage local, sans attendre d’instruction.
Après la secousse : couper gaz et électricité en cas de fuite ou d’odeur suspecte. Ne pas allumer de flamme.
Communications : privilégier les SMS et les applications pour laisser les lignes d’urgence disponibles. Composer les numéros d’urgence uniquement en cas de danger immédiat.
Information : suivre les comptes officiels des préfectures et des observatoires. Éviter les rumeurs et captures d’écran non sourcées.
Où suivre des informations validées (5 liens utiles)
Réseaux, prévention et continuité des services
Dans ce type d’événement, les centres opérationnels recensent les appels et vérifient l’état des réseaux.Ils s’assurent du bon fonctionnement de l’eau, de l’électricité et des transports. De plus, ils coordonnent la remontée d’informations depuis les communes. Les écoles et établissements recevant du public procèdent à des visites de sécurité et, si nécessaire, à des évacuations ponctuelles par précaution. Les collectivités rappellent l’importance de plans familiaux simples (point de ralliement, trousse d’urgence, copies de documents).
Sur le littoral, la prudence reste de mise en cas de nouvelle secousse : éloignement des falaises instables, respect des barrières dans les zones d’effondrement potentiel et vigilance accrue sur les ouvrages portuaires.
Risque sismique : pourquoi cet épisode compte
Ce séisme rappelle que la vulnérabilité d’un territoire ne se résume pas à l’intensité d’une secousse. Elle dépend de la qualité du bâti et de la préparation des ménages. Par ailleurs, l’entraînement des acteurs publics et privés est crucial. Enfin, la rapidité de la remise en service des réseaux est essentielle.
La période post-séisme est propice aux rappels. Fixer les meubles hauts et vérifier les ancrages des chauffe-eau sont essentiels. De plus, identifier les zones sûres à la maison et au travail est crucial. Enfin, il faut mettre à jour les plans d’évacuation. Les entreprises, elles, gagneront à réviser leurs plans de continuité d’activité et à tester leurs procédures (astreintes, sauvegardes, télétravail).
À suivre
Les données instrumentales (magnitude, position, profondeur) peuvent être révisées dans les prochaines heures et jours, au fil des analyses et des contrôles croisés entre réseaux. Les autorités promettent de communiquer en cas d’évolution notable.
Message-clef : un séisme fort, mais sans dommages signalés, qui rappelle l’exigence de préparation et la discipline des bons réflexes. Rester informé via les canaux officiels est essentiel. De plus, appliquer les consignes en cas de réplique est crucial. Enfin, vérifier le bâti au quotidien demeure l’un des meilleurs boucliers face au risque sismique en Petites Antilles.