
Sur TF1, Section de recherches propose un inédit intitulé Neige sang. Cet épisode a été tourné en Savoie durant l’hiver 2024. Ce programme sera diffusé le 23 octobre 2025 à 21 h 10. À Bonneval-sur-Arc, un meurtre fictif mobilise l’équipe de Martin Bernier face à une vallée enneigée et isolée. Entre haute montagne et intérieurs recréés au Cloître (Marseille), la chaîne mise sur un polar français dépaysant. Le décor influence la méthode et les déplacements des personnages.

À Bonneval, le silence blanc se déchire
À l’aube, Bonneval-sur-Arc se referme sous une neige dense. La rue principale n’est qu’un couloir de poudre, le froid mord les doigts, le silence avale les pas. Sous le clocher, des toits lourds de givre, un village serré contre la montagne. C’est à cet endroit que débute Neige sang, nouvel épisode de Section de recherches. Il transforme un paysage idyllique en scène de crime. L’air sent le bois humide et la laine mouillée, la pente, elle, guette chaque faux pas.

Un meurtre fictif au pied de l’église
Le ressort dramatique tient en quelques images. Vacances au ski pour Martin Bernier et son équipe. Une découverte macabre « au pied de l’église du village ». L’enquête démarre, sous couverture, aux côtés d’Hannah, cheffe de brigade locale. La victime, Charles Maurois, ancien architecte parisien, venait chercher la paix. La montagne renvoie d’autres échos. Les pistes convergent, se brouillent, s’échappent, puis reviennent au cœur de Bonneval-sur-Arc. Tout est fiction les lieux, eux, sont bien réels.
En deux parties de 45 minutes, l’unitaire privilégie l’efficacité : une situation, un milieu, un visage, et des indices qui se révèlent sous la lumière cassante d’un après-midi d’hiver. La structure épouse le relief : montées brèves, replats, virages serrés, jusqu’au col final.
Diffusion : ce qu’il faut savoir
Le téléfilm français est diffusé par TF1 le jeudi 23 octobre 2025 à 21 h 10 (heure de Paris). La première partie est immédiatement suivie de la conclusion. La chaîne propose un « épisode spécial » en prime time. Cet épisode s’inscrit dans la continuité des formats unitaires récents. Fiche et résumés officiels sont disponibles sur le site professionnel de la chaîne.
Le retour de l’unitaire dépaysant sur TF1
Depuis ses débuts, Section de recherches alterne saisons et unitaires qui déplacent l’équipe hors de ses bases. La montagne sert ici de contre-champ au littoral azuréen souvent associé à la série. TF1 revendique un cadre « dépaysant », propice à renouveler les codes du polar sans renier la mécanique du procédural. À l’écran, la géographie devient matière à récit : altitude, isolement, météo, routes coupées, horizon brutal. Chaque contrainte nourrit l’enquête.
Pour mémoire, Section de recherches est l’une des franchises policières les plus reconnues de la télévision française. Elle est portée par des personnages installés et une écriture sérielle capable de s’aventurer en format long.

Une distribution emblématique, un renfort de taille
La distribution réunit les figures historiques : Xavier Deluc (Martin Bernier), Franck Sémonin (Lucas Auriol), Fabienne Carat (Jeanne Lorieux), Félicité Chaton (Victoire ‘Vicky’ Cabral). Claire Borotra endosse Hannah, officier de gendarmerie implantée en vallée. Le dispositif joue sur la complémentarité : l’équipe, rodée aux affaires sensibles, face à une communauté montagnarde qui protège ses habitudes et son rythme.
Les personnages évoluent en terrain inconnu. Les dialogues s’attachent à la précision du geste : relever une trace ou interroger dans un café exigu. Ensuite, ils attendent qu’un visage se ferme ou s’ouvre. Ainsi, ils comprennent la logique locale des déplacements, du travail et des saisons.
En coulisses : un tournage au cœur de la Savoie
Tournage en Savoie (nov.–déc. 2024) : Bonneval-sur-Arc, Bessans et La Plagne. Les conditions étaient celles d’un hiver précoce : neige abondante, lumière très courte, logistique réduite, équipes au pas. Les responsables techniques décrivent des journées compactes où l’on gagne quelques minutes sur la mise en place. De plus, le cadre s’adapte à la météo. L’annonce de tournage publiée par la chaîne détaille le dispositif et l’équipe créative (réalisation : Stéphane Kappes, scénario : Yann Le Gal, production : Les Auteurs Associés).
Les intérieurs de QG ont été reconstitués à Marseille, au Cloître (13ᵉ), un tiers-lieu installé dans un ancien couvent, désormais pôle d’innovation sociale. Le site offre de grands volumes, une circulation simple et une lumière intéressante pour les scènes de commandement. Il concentre les espaces « bureaux », salles de briefing et zones techniques.

Repères : de Bonneval à Marseille, la carte du polar
Bonneval-sur-Arc, commune classée en Haute-Maurienne, est l’un des villages habités les plus élevés de Savoie. Pierres sèches, lauzes, chalets serrés : le décor porte une identité forte, travaillée par les saisons et l’économie de montagne. L’église domine la place, ses volumes simples accrochent la neige et le vent. Le film exploite cet imaginaire sans exotisme et ancre son récit dans des parcours concrets : route du col de l’Iseran, vergers de fond de vallée, écoles de ski, remontées qui s’arrêtent quand le mauvais temps se lève.
À quelques kilomètres, Bessans propose une ouverture : plateau de ski nordique, champs élargis, perspective plus lumineuse. La Plagne, de son côté, offre des lignes et des volumes massifs de station intégrée, le contraste entre l’architecture contemporaine et la matière minérale. Chaque segment apporte un signe visuel différent à l’enquête.
Pour saisir le contexte territorial, on peut situer le village au cœur du département, dans la continuité des vallées intérieures qui font la singularité de la Savoie.. À l’autre extrémité de l’arc narratif, Marseille ancre les intérieurs. Le passage de la haute montagne au littoral n’est pas un simple effet de production. En effet, il accompagne la construction d’une enquête nomade. C’est la manière dont les policiers circulent entre terrain et poste, plan large et plan serré.

Une mécanique narrative au service du paysage
Le format unitaire impose sa loi : pas de digression, des enjeux clairs, un alliage entre suspense et observation. Neige sang prend le parti de laisser la montagne parler : le temps, le souffle, la neige qui reprend le dessus, la lumière qui chute. Les rebondissements reposent sur un temps court, celui de vacances qui se compliquent. De plus, il s’agit d’un village qui resserre ses secrets. La caméra s’attarde sur les matériaux : bois, pierre, métal froid, vitrages embués.
La mise en scène privilégie les espaces resserrés église, gîte, café, poste et des sorties soudaines vers l’extérieur brut : un parvis gelé, une ruelle piégeuse, un versant battu de vent. La neige devient un personnage : elle couvre, efface, révèle. Elle colle aux vêtements, étouffe les sons, modifie l’orientation. Les pistes ne sont jamais seulement des pistes de ski.

Analyse : mise en scène et grammaire du polar télévisé
Neige sang s’inscrit dans la tradition du procédural français tout en la pliant au relief. La mise en scène privilégie des espaces contraints (église, gîte, QG) et des sorties brusques vers l’extérieur : l’effet de contraste maintient une tension continue. Les coupe-vents, la buée, les gants ralentissent les gestes et deviennent signes dramatiques. Le récit gagne en crédibilité quand il laisse la matière parler : neige, pierre, métal.
Le montage épouse un temps court (vacances qui basculent) : alternance d’interrogatoires serrés et de repérages, fausses pistes vite refermées. Les sons étouffés par la neige réduisent l’esbroufe musicale : on entend le craquement des pas, le grésil des radios, le souffle des personnages. Le cadre privilégie les lignes de pente et les contre-jours sur la blancheur : une grammaire visuelle qui pose la montagne comme partenaire de jeu plus que simple décor.
Sur le plan du polar télévisé, l’unitaire de 2 × 45 min joue la clarté : un crime, un quasi vase clos élargi par les stations voisines, un collectif connu du public. La psychologie s’écrit par touches : un café trop calme, un visage qui se ferme, des objets humides laissés à sécher. Le procédé renforce l’idée que la vérité tient autant à la logistique (routes, météo, horaires) qu’aux intentions.
Politique culturelle et économie : ce que change un tournage en Savoie
À l’échelle française, la production d’un unitaire repose sur un montage financier combinant plusieurs éléments. D’abord, il y a les préachats de chaîne. Ensuite, on trouve les apports du producteur ainsi que les outils publics nationaux et régionaux. Le crédit d’impôt audiovisuel soutient les œuvres de fiction télévisée tournées majoritairement sur le territoire et respectant des critères culturels. Ce mécanisme, piloté par le CNC, vise à relocaliser les tournages et à stabiliser l’emploi technique.
Côté territoires, la région Auvergne-Rhône-Alpes dispose d’un bureau d’accueil des tournages. De plus, elle possède un fonds d’investissement via Auvergne-Rhône-Alpes Cinéma. L’accompagnement va du repérage au permis de circuler, en passant par l’orientation vers les équipes locales. Le massif alpin concentre une part importante des jours de tournage annuels de la région. En effet, ils sont attirés par la diversité des altitudes et la logistique de stations structurées.
Au-delà de l’image, un tournage mobilise hébergements, restauration, transports, sécurité, post-production, il génère des retombées directes et des effets d’entraînement (formations, équipement). Les collectivités demandent en retour le respect des chartes écoresponsables (déchets, déplacements, énergie) et la visibilité des territoires à l’antenne. Ce cadre culturel et économique éclaire l’emploi de la Savoie comme plateau.
Réception : premiers chiffres et positionnement
Diffusé le 23 octobre 2025, l’unitaire attire environ 3,21 millions de téléspectateurs sur la première partie. En effet, selon les premiers relevés publiés le 24 octobre, il atteint une moyenne d’environ 2,91 millions et 17,8 % de part d’audience sur la soirée. Un niveau de leader en prime, dans une offre concurrente chargée, confirme l’attrait du format unitaire. En effet, cela est particulièrement vrai pour une marque installée.
Ces données replacent Neige sang dans une stratégie de prime-time où les chaînes généralistes cherchent des événements ponctuels aux identités visuelles fortes. Le pari de la montagne lisible, immédiatement différenciant – coche cette case tout en nourrissant l’économie locale du tournage.
Une équipe créative en pleine cohérence
Stéphane Kappes signe la réalisation, avec un goût pour les espaces naturels et des cadences rapides. Yann Le Gal assure le scénario, resserré sur une galerie de témoins aux motifs ambigus. La production Les Auteurs Associés coordonne un tournage court et exigeant. En lien avec les collectivités locales, ils collaborent avec les professionnels du territoire. La distribution s’appuie sur le noyau historique, renforcé par Claire Borotra dans le rôle d’Hannah.
Ces éléments, posés, expliquent la sensation d’unité qui traverse l’unitaire : un cadre, une histoire, une troupe et des contraintes transformées en atouts esthétiques.

Fiction et réel : lignes à ne pas confondre
Le meurtre et les faits évoqués relèvent entièrement de la fiction. Les villages mentionnés, leurs édifices et leurs habitants existent, eux, dans leur réalité propre. Le récit n’entend pas décrire une communauté, mais utiliser un paysage connu et respecté pour interroger des motifs universels : la peur, la culpabilité, le mensonge et l’attachement au lieu.
Cette mise au point vaut rappel : la force du décor n’autorise pas l’amalgame. Ici, la montagne n’est pas un simple fond, elle est matière, météo, cadre légal (itinéraires, secours, responsabilités). Ce réalisme discret donne au film sa texture.

Ce que dit la montagne
À la fin, reste la neige. Elle absorbe les bruits, bute sur les murs, ternit le ciel, refroidit la peau. Elle oblige à ralentir, à calculer chaque geste. Elle met à l’épreuve les enquêteurs autant que les suspects. Neige sang réussit là son pari : faire du paysage un moteur. Et lorsque TF1 éteint le générique, il demeure cette impression d’altitude. Une image de village apparaît, tandis qu’une lueur brille sur une vitre. Puis, le craquement d’une marche sous la poudre se fait entendre.