Scarlett Johansson : la muse hollywoodienne impose son regard d’auteur à Cannes

Entre glamour et audace, Scarlett Johansson rayonne à Cannes pour la présentation de son premier long-métrage

Scarlett Johansson a franchi un cap. À Cannes, elle ne vient plus défendre un rôle mais son propre film. Ainsi, à 40 ans, la star américaine a présenté Eleanor the Great, son premier long-métrage en tant que réalisatrice. Il s’agit d’un drame intimiste, projeté dans la section Un certain regard du Festival.

June Squibb y campe Eleanor Morgenstein, une veuve de 94 ans contrainte de réinventer sa vie. Le film explore les solitudes du grand âge, mais aussi la douceur des nouvelles amitiés. Cependant, au-delà du scénario, c’est la transition de Johansson qui interpelle.

Entre pudeur et détermination, Scarlett Johansson pose ici à l’orée de sa transition artistique. Cette photo, captée en lumière douce, évoque son goût du contrôle de sa propre mage, loin des standards hollywoodiens.
Entre pudeur et détermination, Scarlett Johansson pose ici à l’orée de sa transition artistique. Cette photo, captée en lumière douce, évoque son goût du contrôle de sa propre mage, loin des standards hollywoodiens.

Une actrice devenue cinéaste avec humilité

Connue pour ses rôles dans Lost in Translation ou Marriage Story, Scarlett Johansson a toujours cherché à éviter l’étiquette de simple vedette. Depuis ses débuts dans L’Homme qui murmurait à l’oreille des chevaux, elle alterne entre succès grand public et choix audacieux. De plus, son passage derrière la caméra s’inscrit dans une volonté d’indépendance artistique.

Eleanor the Great porte une empreinte féminine rare à Hollywood. Le récit intime, l’attention aux détails et la direction d’acteurs témoignent d’une sincérité évidente. Ce projet marque une rupture assumée avec les grandes productions.

Golden Globes 2020 : une robe flamboyante pour une actrice en pleine affirmation. Ce soir-là, elle était nommée pour Marriage Story, film clé dans sa quête de rôles puissants.
Golden Globes 2020 : une robe flamboyante pour une actrice en pleine affirmation. Ce soir-là, elle était nommée pour Marriage Story, film clé dans sa quête de rôles puissants.

Sur le tapis rouge, un couple complice

Sur la Croisette, Johansson n’était pas seule. Elle a monté les marches avec Colin Jost, son époux depuis 2020. Le comédien du Saturday Night Live partage avec elle une relation discrète mais solide. Ainsi, elle a failli trébucher sur sa robe pastel. Pour cette raison, elle est revenue sur ses pas. Elle est revenue pour prendre la main de son mari et poser avec lui.

Le couple élève ensemble leur fils Cosmo, né en 2021. Johansson est aussi mère de Rose, issue de sa précédente union avec le journaliste français Romain Dauriac. À Cannes, elle a affiché une image apaisée et souriante, loin des clichés de la célébrité isolée.

Un engagement personnel contre l’intelligence artificielle

Johansson a récemment attiré l’attention pour un tout autre sujet. En mai 2024, OpenAI a lancé un assistant vocal dont la voix évoquait étrangement celle de l’actrice. Pourtant, celle-ci avait refusé par deux fois de collaborer. Selon ses mots, Sam Altman l’aurait sollicitée pour rassurer les utilisateurs d’IA. Elle a dit non.

La polémique a mis en lumière son refus de se laisser capter sans consentement. Ce geste rappelle sa constante vigilance face aux dérives de la célébrité. De plus, il redonne du poids à une voix qu’Hollywood avait parfois figée dans des rôles glamour.

2003, la révélation : Johansson explose avec Lost in Translation. Sophia Coppola l’a filmée comme une icône en devenir. Cette année-là, son style et sa forte personnalité ont marqué une génération.
2003, la révélation : Johansson explose avec Lost in Translation. Sophia Coppola l’a filmée comme une icône en devenir. Cette année-là, son style et sa forte personnalité ont marqué une génération.

Une muse fidèle de Wes Anderson

En parallèle de ses débuts de réalisatrice, Scarlett Johansson reste à l’affiche de The Phoenician Scheme, le dernier Wes Anderson. Elle y incarne une cousine excentrique dans une esthétique années 1940. Le film, en compétition officielle, illustre une nouvelle fois l’alchimie entre la star et le cinéaste.

Depuis Asteroid City, Anderson la considère comme l’une de ses muses. Ensemble, ils explorent un cinéma stylisé et poétique, à contre-courant des standards hollywoodiens. Ce double rôle – actrice et réalisatrice – incarne l’équilibre fragile entre exposition et liberté.

Toujours attentive à ses fans, Scarlett Johansson entretient une relation directe avec son public. Elle dit souvent que signer un autographe, c’est accepter d’exister dans le souvenir de quelqu’un.
Toujours attentive à ses fans, Scarlett Johansson entretient une relation directe avec son public. Elle dit souvent que signer un autographe, c’est accepter d’exister dans le souvenir de quelqu’un.

Une voix singulière dans le paysage hollywoodien

À Cannes, Scarlett Johansson n’a pas simplement montré un film. Elle a affirmé une trajectoire. Celle d’une enfant star devenue femme libre. Celle d’une comédienne qui refuse de devenir un produit. Et celle d’une cinéaste qui ose parler de vieillesse et d’amour hors des sentiers battus.

Son avenir derrière la caméra semble prometteur. Et si Eleanor the Great n’était qu’un début, le Festival de Cannes aura vu naître une réalisatrice dont la voix compte, dans tous les sens du terme.