
Djokovic : l’expérience face aux défis
À 38 ans, Novak Djokovic incarne encore la quête absolue d’excellence. Vainqueur de 24 titres du Grand Chelem, il a débuté Roland-Garros 2025 avec autorité. Son succès initial contre Mackenzie McDonald (6-3, 6-3, 6-3) a confirmé sa forme physique. Puis il a surmonté Corentin Moutet (6-3, 6-2, 7-6 [1]), dans un climat tendu. Malgré une ampoule au pied et les sifflets d’un public parfois hostile, Djokovic a trouvé dans l’adversité une source d’énergie. Il a évoqué avec émotion l’absence de Rafael Nadal, rappelant l’intensité de leur rivalité. De plus, il a souligné le respect profond qui les unit. Son jeu reste impressionnant de maîtrise tactique, notamment sur retour de service.

Sinner : le retour du numéro un mondial
Âgé de 23 ans, Jannik Sinner revient sur le devant de la scène après une suspension controversée. Numéro un mondial, il affiche une forme éclatante. Son premier tour contre Arthur Rinderknech (6-4, 6-3, 7-5) a posé les bases d’un retour solide. Au deuxième tour, il a mis fin à la carrière de Richard Gasquet (6-3, 6-0, 6-4), saluant la longévité du Français. Originaire du Tyrol du Sud, Sinner impressionne par son calme glacial et sa cadence en fond de court. Son objectif est clair : décrocher son premier trophée à Roland-Garros.

Gasquet : une carrière saluée
Né à Béziers en 1986, Richard Gasquet a été l’un des visages du tennis français pendant deux décennies. Son revers à une main a marqué des générations. À 38 ans, il s’est incliné contre Sinner, concluant une carrière jalonnée de 16 titres et de 570 victoires en simple. Le court central l’a salué debout, avec émotion. Gasquet a évoqué une "époque bénie", celle partagée avec Tsonga, Monfils et Simon. Son élégance naturelle, son amour du jeu et sa fidélité au circuit resteront.
Jacquemot : l’étoile montante française
Elsa Jacquemot, 21 ans, fait vibrer les espoirs du tennis féminin tricolore. Issue du centre de formation de la FFT, elle a éliminé Maria Sakkari (6-3, 7-6 [4]), ancienne numéro 3 mondiale. Ce succès a été suivi d’une performance solide face à Alycia Parks (6-2, 6-7 [4], 6-1). Dotée d’un jeu complet et d’une excellente couverture du terrain, elle s’apprête à affronter Loïs Boisson. Ce duel franco-français garantit une représentante hexagonale en huitièmes de finale.

Monfils : le showman infatigable
Gaël Monfils, désormais vétéran à 38 ans, reste l’un des chouchous du public parisien. Contre Hugo Dellien, il a offert une remontée spectaculaire après deux sets perdus. Sa 12e victoire en cinq manches à Roland-Garros témoigne d’une endurance hors norme. Face à Jack Draper, il s’est incliné en quatre sets, mais a enthousiasmé le court Philippe-Chatrier. Connu pour son style athlétique, son charisme et ses gestes acrobatiques, Monfils demeure une légende vivante du tennis français.
Draper : l’ascension d’un futur grand
Âgé de 22 ans, Jack Draper incarne la relève britannique. Gaucher puissant, doté d’un service ravageur, il a éliminé Mattia Bellucci et Gaël Monfils. Draper allie la fougue de sa jeunesse à une intelligence tactique prometteuse. Numéro 5 mondial, il aborde cette édition avec une ambition claire : s’installer durablement dans le Top 5 et briller en Grand Chelem. Il affrontera le jeune João Fonseca, autre révélation de cette édition.

Fonseca : la pépite brésilienne
Révélation de ce tournoi, João Fonseca n’a que 18 ans, mais déjà une maturité impressionnante. Vainqueur de l’US Open junior en 2023, il a franchi un cap cette année. Il a dominé Hubert Hurkacz (6-2, 6-4, 6-2) et battu Pierre-Hugues Herbert au deuxième tour. Sa puissance, notamment en coup droit, atteint les 130 km/h. Originaire de Rio de Janeiro, Fonseca conjugue explosivité et précision. Il fait déjà figure de sérieux outsider pour les années à venir.

Herbert : un retour remarqué
À 33 ans, Pierre-Hugues Herbert a connu une carrière marquée par ses succès en double, notamment avec Nicolas Mahut. Son retour en simple a été salué. Il a battu Benjamin Bonzi en cinq sets, interrompant une série négative. Battu par Fonseca, il sort grandi de ce tournoi par sa combativité. Sa polyvalence et son jeu au filet restent des atouts rares dans le tennis moderne.
Mahut : une dernière danse émouvante
Nicolas Mahut, 43 ans, a disputé son dernier match sur la terre de la Porte d’Auteuil. Vainqueur de cinq titres du Grand Chelem en double, il forme avec Herbert un duo légendaire. Blessé récemment, il tenait à boucler la boucle. Le public lui a offert un hommage vibrant. Mahut restera comme l’un des doubles les plus respectés du circuit.
Humbert : une sortie prématurée
Ugo Humbert, 26 ans, a débuté avec autorité contre Christopher O’Connell (7-5, 6-3, 7-6 [3]). Son tournoi s’est brutalement arrêté suite à une glissade contre Jacob Fearnley, provoquant une blessure au mollet. Gaucher élégant et joueur de fond de court, Humbert devra rebondir pour poursuivre son ascension dans le Top 20.
Jeanjean : élimination au premier tour
Leolia Jeanjean, 29 ans, a chuté dès le premier tour. Issue d’un parcours atypique, passé par les universités américaines, elle reste un exemple de ténacité. Son jeu varié et son sens tactique font d’elle une joueuse suivie de près par les observateurs.
Zverev : discret mais efficace
Alexander Zverev, 27 ans, finaliste malheureux en 2024, revient avec l’ambition de franchir le dernier cap. Il a écarté Learner Tien avec autorité. Moins exposé médiatiquement, il n’en reste pas moins l’un des frappeurs les plus constants du circuit. Sa capacité à dominer sur surface lente en fait un prétendant solide.
Navone : l’outsider argentin
Mariano Navone, 23 ans, s’est illustré sur le circuit Challenger avant de percer sur le grand circuit. À Paris, il a atteint le troisième tour avant de céder face à Lorenzo Musetti (4-6, 6-4, 6-3, 6-2). Son endurance et son habileté sur terre battue sont des atouts évidents. Il pourrait rapidement s’imposer comme une figure durable du tennis argentin.
Rublev : en quête de constance
Andrey Rublev, 26 ans, reste une énigme. Capable du meilleur comme du pire, il possède l’un des coups droits les plus redoutés du circuit. Cette année, il avance prudemment, franchissant les premiers tours sans briller. Pour espérer soulever enfin un Majeur, il devra stabiliser son mental et varier davantage son jeu.
Une édition marquée par les transmissions et les métamorphoses
Roland-Garros 2025 s’impose comme un carrefour générationnel. Les figures tutélaires comme Djokovic ou Monfils côtoient la fougue de Fonseca, Draper ou Jacquemot. Un tournoi où les adieux nourrissent l’émotion et où l’avenir se dessine à chaque frappe de balle.
Au-delà des résultats bruts, cette édition illustre la permanence d’un théâtre où chaque joueur incarne une époque, une promesse ou une mémoire. Le public, lui, reste le témoin de cette humanité sportive faite d’efforts, de dépassements, d’ombres et de lumières. Ainsi va Roland-Garros, toujours fidèle à son histoire, toujours tendu vers l’inattendu.