Reilly Opelka, le géant arty qui bouscule le tennis

Reilly Opelka en maillot rouge sur un terrain de tennis

Il y a des joueurs qu’on reconnaît au premier coup d’œil, et Reilly Opelka est de ceux-là. Avec ses 2,11 mètres, ses 102 kilos et son air nonchalant, l’Américain né le 28 août 1997 à Saint-Joseph, Michigan, ne laisse jamais indifférent. Mais au-delà de son allure de basketteur égaré sur un court de tennis, Opelka fascine. Entre sa puissance brute, son intérêt désarmant pour l’art contemporain et son goût pour la mode pointue, il réinvente, à sa manière, le stéréotype du colosse américain.

Un géant à l’ascension fulgurante

Si ses débuts juniors annonçaient une carrière prometteuse, Reilly Opelka ne s’est pas contenté de la promesse. En 2015, il décroche Wimbledon Junior, affichant déjà un service aussi imparable qu’intimidant. En 2019, il s’offre son premier titre ATP à New York, alignant 156 aces en cinq matchs, de quoi faire passer les statistiques d’Ivo Karlović pour presque modestes.

Le colosse ne s’arrête pas là. En 2020, il triomphe à Delray Beach avant qu’une opération de la hanche en 2023 ne freine son élan. Qu’à cela ne tienne : en 2025, il revient en force et signe une victoire marquante contre Novak Djokovic, l’homme aux mille vies, lors de l’ATP 250 de Brisbane. Une prestation qui sonne comme un rappel : Opelka est un survivant, et mieux, un outsider qui dérange.

Un jeu monolithique, une critique assumée

Reilly Opelka, c’est avant tout un style. Son service, une arme de destruction massive, frôle souvent les 225 km/h, le tout avec un dosage précis d’effets et de lift. Sa stratégie, minimaliste mais redoutable, rappelle celle de ses glorieux aînés John Isner ou Goran Ivanišević. Les puristes grincent parfois des dents face à son manque de variété dans les longs échanges. Mais le principal intéressé s’en amuse. “Je ne joue pas pour plaire à tout le monde,” lâche-t-il, mi-sérieux, mi-provocateur.

Reilly Opelka, prêt à servir… Mais est-ce au tennis ou au sommet d’un gratte-ciel ? La vue d’ici est imprenable
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Le joueur arty qu’on n’attendait pas

Là où Opelka surprend davantage, c’est hors des courts. Passionné d’art contemporain, il collectionne les œuvres avec un œil d’esthète averti. Dans une interview récente, il citait Jean-Michel Basquiat et Mark Rothko, une audace rare dans le milieu des sportifs. La mode, autre de ses passions, le conduit à fréquenter les défilés. Ses goûts éclectiques – il est apparu avec des vestes oversized d’inspiration japonaise – bousculent l’image classique du joueur de tennis en polo blanc.

Ce mélange d’assurance tranquille et de singularité intrigue autant qu’il séduit. Reilly Opelka, c’est l’antithèse des discours calibrés. Avec lui, le naturel reprend ses droits : il parle franchement, parfois trop, mais sans jamais céder aux conventions. Ce qui en fait une figure à part dans un sport où la bienséance est souvent érigée en dogme.

Reilly Opelka en pleine réflexion : ace imminent ou prochain achat d'art contemporain ? Le dilemme d’un géant aux multiples passions
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Un retour sous le signe de la résilience

Même après une absence prolongée, Opelka reste un joueur que l’on ne prend jamais à la légère. Sa capacité à battre des pointures comme Stanislas Wawrinka ou Roberto Bautista-Agut lui vaut le respect du circuit. À Brisbane, il est désormais attendu en demi-finale contre un autre cogneur, le Français Giovanni Mpetshi Perricard. Un duel où les coups risquent de faire trembler les tribunes.

Un héros moderne, entre puissance et poésie

Reilly Opelka incarne une autre vision du tennis : celle où le jeu ne s’arrête pas aux limites du court. À 27 ans, il est autant un performer qu’un conteur, oscillant entre aces tonitruants et confessions arty. Certains y verront une posture, d’autres, une authenticité brute qui tranche avec l’uniformité ambiante. Quoi qu’on en dise, Opelka est unique, et dans l’univers feutré du tennis mondial, c’est déjà un exploit en soi.

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