Pour la France : le film coup-de-poing de Rachid Hami sur le bizutage mortel de Saint-Cyr

Rachid Hami livre avec 'Pour la France' un film intime et politique, inspiré par la mort de son frère Jallal Hami lors d’un bizutage à Saint-Cyr. Le film 'Pour la France', diffusé sur France 2, explore la mémoire, l’identité et l’injustice institutionnelle. À travers le destin tragique d’un jeune officier, 'Pour la France' film interroge la République et ses promesses. Porté par une puissante distribution de 'Pour la France', ce récit bouleversant éclaire les zones d’ombre d’un système et le combat d’une famille pour la vérité.

Le drame bouleversant d’un jeune officier mort pour un rêve d’intégration. Un récit poignant signé Rachid Hami, entre douleur intime et réflexion politique sur la France contemporaine.

Un film bouleversant inspiré d’une histoire vraie

Ce dimanche 27 juillet 2025 à 21 H 10, France 2 diffuse le film Pour la France. Réalisé par Rachid Hami, ce long-métrage plonge dans un drame intime et politique, inspiré d’un fait divers survenu à l’École militaire de Saint-Cyr. En octobre 2012, Jallal Hami, frère du réalisateur, perd la vie lors d’un bizutage. Ce récit puissant interroge l’honneur, l’intégration et la mémoire collective.

Ainsi, le film explore la mort tragique d’Aïssa, jeune officier d’origine algérienne, pendant un rituel nocturne d’intégration. Son frère Ismaël, joué avec finesse par Karim Leklou, cherche à obtenir justice. Cependant, l’armée tarde à assumer sa responsabilité. Ce silence pénible révèle aussi la difficile intégration des familles issues de l’immigration en France.

Le bizutage à Saint-Cyr : tradition mortelle

Tout commence la nuit glaciale du 29 octobre 2012. Les élèves de deuxième année organisent une reconstitution du débarquement de Provence. Les nouveaux doivent traverser un étang à 9 degrés en tenue militaire. Plusieurs participants se retrouvent piégés. Ainsi, Jallal Hami disparaît dans la confusion.

Son corps est retrouvé sans vie le lendemain matin. Ce drame éclaire les violences cachées des bizutages militaires. Malgré les critiques, ces rituels perdurent dans les grandes écoles françaises.

Shaïn Boumedine, révélé par Mektoub, My Love, incarne Aïssa dans Pour la France film. Son personnage, jeune officier promis à un avenir brillant, meurt lors d’un rituel d’intégration à Saint-Cyr. Par son jeu sobre et intense, Boumedine donne une humanité bouleversante au drame. Sa prestation renforce la portée universelle du film Pour la France, mêlant silence, loyauté et destin brisé.
Shaïn Boumedine, révélé par Mektoub, My Love, incarne Aïssa dans Pour la France film. Son personnage, jeune officier promis à un avenir brillant, meurt lors d’un rituel d’intégration à Saint-Cyr. Par son jeu sobre et intense, Boumedine donne une humanité bouleversante au drame. Sa prestation renforce la portée universelle du film Pour la France, mêlant silence, loyauté et destin brisé.

Un procès, une déception judiciaire

La mort de Jallal Hami conduit à un procès attendu. Trois militaires sont condamnés à des peines avec sursis, quatre autres sont relaxés. Pour la famille, c’est un affront supplémentaire. Ainsi, Rachid Hami exprime publiquement sa déception : “Je vous remercie d’avoir trahi mon frère. Vous m’avez déçu et vous avez déçu notre justice.”

Le film dénonce sobrement le traitement réservé à un soldat d’origine arabe mort "pour la France". Il interroge avec dignité la difficulté des institutions à reconnaître leurs erreurs.

Fraternité, identité et intégration : thèmes centraux du film

Pour la France dépasse le simple fait divers. La fraternité y occupe une place centrale. Le personnage d’Ismaël, interprété avec force par Karim Leklou, montre la complexité des liens familiaux. Le scénario, coécrit par Ollivier Pourriol, alterne enfance algérienne marquée par la guerre civile et retrouvailles à Taïwan, avant la tragédie.

De plus, le film questionne la place difficile des familles immigrées dans la société française. Il montre une France parfois réticente à accepter pleinement ses minorités.

Lubna Azabal, actrice Belge reconnue pour son intensité dramatique, prête sa voix à la douleur maternelle dans le film. Elle incarne la mère d’Aïssa, figure de la dignité silencieuse, bouleversée par l’injustice. Un rôle fort dans une distribution de Pour la France marquée par la justesse.
Lubna Azabal, actrice Belge reconnue pour son intensité dramatique, prête sa voix à la douleur maternelle dans le film. Elle incarne la mère d’Aïssa, figure de la dignité silencieuse, bouleversée par l’injustice. Un rôle fort dans une distribution de Pour la France marquée par la justesse.

Rachid Hami : un réalisateur engagé

Rachid Hami s’affirme comme un réalisateur discret mais puissant du cinéma français contemporain. Son précédent film, La Mélodie, sorti en 2017, abordait déjà les thèmes de l’éducation, de l’intégration et du vivre-ensemble. Dans Pour la France, il poursuit l’exploration de la quête identitaire. De plus, son style sobre et maîtrisé caractérise sa filmographie.

Distribution de Pour la France : un casting solide

La distribution du film est remarquable. Karim Leklou incarne un frère meurtri avec émotion. À ses côtés, Shaïn Boumedine, révélé dans Mektoub, My Love, prête ses traits à l’officier disparu. Ils sont accompagnés par Lubna Azabal, actrice intense et charismatique, Samir Guesmi, habitué des rôles profonds, Laurent Lafitte, connu pour sa présence marquante à la Comédie-Française, ainsi que Vivian Sung et Slimane Dazi. La force de cette distribution contribue largement à l’impact émotionnel du film.

Laurent Lafitte, figure du théâtre et du cinéma français incarne un officier dans l’entourage d’Aïssa, soulignant les tensions hiérarchiques autour du drame. Habitué des rôles ambivalents, l’acteur apporte ici nuance et autorité.
Laurent Lafitte, figure du théâtre et du cinéma français incarne un officier dans l’entourage d’Aïssa, soulignant les tensions hiérarchiques autour du drame. Habitué des rôles ambivalents, l’acteur apporte ici nuance et autorité.

Un hommage, pas un règlement de comptes

Dans une note d’intention très personnelle, Rachid Hami précise que son film n’est pas une enquête judiciaire, mais une exploration sensible de la vie. Il s’agit d’abord d’un hommage à un frère disparu tragiquement. Le réalisateur affirme : “Le travail du cinéma n’est pas celui de la justice. Ce film n’est pas une enquête sur la mort, mais sur la vie.”

Vivian Sung, actrice taïwanaise révélée par Our Times, participe à Pour la France dans un rôle de soutien marquant. Elle incarne un personnage lié aux années de jeunesse d’Ismaël, lors d’un séjour en Asie. Son apparition éclaire une facette intime du film
Vivian Sung, actrice taïwanaise révélée par Our Times, participe à Pour la France dans un rôle de soutien marquant. Elle incarne un personnage lié aux années de jeunesse d’Ismaël, lors d’un séjour en Asie. Son apparition éclaire une facette intime du film

Ainsi, le film évite le misérabilisme, préférant l’introspection et l’émotion sincère aux accusations directes.

Une œuvre saluée pour sa sobriété et sa dignité

La critique souligne la retenue du réalisateur et la puissance émotionnelle du récit. De nombreux observateurs notent le refus du sensationnalisme et l’approche nuancée du sujet.

Pour les spécialistes du cinéma, Pour la France est une œuvre essentielle. Elle traite de l’honneur, la mémoire et la fraternité. Le film devient un point de réflexion sur la justice et l’intégration dans la société contemporaine.

Le film, un outil de mémoire et de réflexion

Pour la France offre une réflexion sur les traditions militaires et la mémoire collective. Le film invite à repenser les rapports complexes entre la société française et ses minorités. Il rappelle que chaque histoire individuelle nourrit notre mémoire commune.

Affiche officielle du film Pour la France. On y devine la tension du drame et la gravité du propos. Anecdote : pour ce tournage, Rachid Hami a travaillé avec de véritables élèves officiers pour renforcer le réalisme. La photo renvoie à la scène clé du rituel militaire, où tout bascule.
Affiche officielle du film Pour la France. On y devine la tension du drame et la gravité du propos. Anecdote : pour ce tournage, Rachid Hami a travaillé avec de véritables élèves officiers pour renforcer le réalisme. La photo renvoie à la scène clé du rituel militaire, où tout bascule.

La force du cinéma pour la mémoire

Pour la France n’est pas seulement un film sur le bizutage militaire. C’est un récit universel, un hommage à la dignité humaine et à la fraternité. En donnant la parole aux familles endeuillées, il interroge notre rapport à l’identité et à la justice. Ce drame incite à se souvenir de la fragilité de la vie. Il souligne le respect nécessaire envers chacun, quelles que soient ses origines.

Cet article a été rédigé par Émilie Schwartz.