Narcoflic : le chef policier espagnol aux millions planqués dans les murs !

Policier à côté d'un camion de bananes

C’est digne d’un film à suspense, mais l’histoire est bien réelle. En Espagne, un haut gradé de la police, Óscar Sánchez Gil, est tombé de son piédestal, emportant avec lui la crédibilité d’une unité d’élite. On parle ici de corruption. Ensuite, il y a la question de la cocaïne. Des planques de billets à en faire pâlir Pablo Escobar sont également impliquées. C’est l’affaire qui scandalise tout un pays.

Le flic modèle… ou le parfait imposteur ?

Óscar Sánchez Gil avait tout pour être l’archétype du policier irréprochable : chef de la très respectée UDEF, quadragénaire discret, il incarnait l’intégrité en uniforme. Sauf qu’il jouait en réalité pour l’équipe adverse. Pendant que ses collègues traquaient les narcos, lui leur ouvrait la voie royale, transformant les ports espagnols en passoires lucratives.

Le début de la fin ? Une saisie historique de 13 tonnes de cocaïne, planquées parmi des bananes équatoriennes, en octobre dernier au port d’Algésiras. En grattant sous la peau des fruits, les douaniers ont découvert un réseau tentaculaire. Surprise : au sommet, un visage familier. Et ce n’était pas le bananier du coin.

"Casa del Billete" : un pactole derrière les murs

Le 14 octobre, la perquisition chez Sánchez Gil a tourné au spectacle digne d’un escape game pour enquêteurs. Derrière un mur : huit millions d’euros. Dans un faux plafond : douze millions de plus. Et pour le dessert, un dernier million reposait tranquillement dans deux armoires fermées à clé dans son bureau.

Les billets, savamment empilés, allaient de 50 à 500 euros. Un trésor "trop beau pour être vrai", selon un enquêteur, qui a comparé la maison à celles des plus grands narcotrafiquants. Sánchez Gil, lui, n’a pas dû apprécier la comparaison.

Des complices jusqu’au bout de la nuit… et des cargaisons

Le chef de la police n’était pas un loup solitaire. Quinze complices, dont sa compagne policière (oui, on reste en famille), ont été arrêtés. Leur mode opératoire ? Offrir aux narcos un "service premium" en partageant les infos sensibles sur les contrôles portuaires.

Pas de Lamborghini flashy ni de jets privés dans leur arsenal. Le gang préférait les cryptomonnaies, les entreprises-écrans et… une flotte de VTC. Oui, des Uber pour blanchir les millions. Pratique et discret, jusqu’à ce que tout s’effondre.

Une chute bien orchestrée

Les autorités le soupçonnaient depuis deux ans. Entre filatures, écoutes et croisements d’enquêtes, la toile s’est lentement refermée sur Sánchez Gil. Le conteneur de bananes a été l’élément final pour le faire tomber. Pire encore, il a été révélé que l’importateur lié à cette cargaison travaillait directement avec une société détenue par Sánchez Gil. Plus gros, c’était difficile.

Une trahison nationale

Aujourd’hui, Sánchez Gil et sa compagne méditent leurs choix derrière les barreaux. Inculpés pour trafic de drogue, corruption et blanchiment d’argent, ils symbolisent un système rongé par ses propres gardiens.

Ce "scandale de l’année" laisse un goût amer. Nous parlons de l’Espagne. Elle se sent trahie par l’un de ses protecteurs. Il est révélé qu’il ne faut pas toujours chercher les vilains très loin. Parfois, ils sont juste là, dans un bureau impeccable… avec un faux plafond rempli de billets.

Illustration – Le policier présenté n’est pas la personne concernée par le fait divers.