Penelope Fillon, ou l’art subtil de rester dans l’ombre tout en remplissant les poches. En 2024, François Fillon, ancien Premier ministre déchu, a fait une proposition surprenante. Après des années de rebondissements dignes d’une série télévisée, il a pris une décision majeure. Il a proposé de rembourser près de 700 000 euros à l’Assemblée nationale. Une somme vertigineuse, à l’image de l’ambition passée du chef politique. Retour sur une saga où l’absurde flirte avec le scandale.
Penelope Fillon : fantôme administratif ou muse rémunérée ?
Dans l’univers feutré mais impitoyable de la politique française, Penelope Fillon a longtemps incarné l’invisibilité discrète. "Elle est essentielle," affirmait son mari. Essentielle, certes, mais invisible pour ses collègues, collaborateurs, et quiconque aurait tenté de la croiser au détour d’un bureau.
De 1998 à 2013, l’épouse effacée a reçu une somme considérable. Elle aurait perçu 500 000 euros bruts. Cependant, les tâches pour lesquelles elle a été payée sont plutôt mystérieuses. Elles relèvent davantage du mystère que de la paperasse. Aucun rapport écrit, aucune note trouvable, et des collègues incapables de confirmer sa présence. On frôle l’exploit. Pourtant, ses fiches de paie étaient bien réelles, elles.
François Fillon : stratège repenti ou illusionniste financier ?
Condamné pour avoir orchestré ces emplois fictifs, François Fillon a sorti un joker financier : rembourser en dix ans, sans intérêts, à raison de mensualités qui rappellent davantage un crédit pour maison secondaire qu’un mea culpa. Montant total de l’opération : 679 989,32 euros, plus 10 000 euros de frais de justice. Un rabais sur l’éthique ? Peut-être.
Pourquoi cette soudaine générosité ? Les mauvaises langues y voient une manœuvre pour attendrir la justice avant son nouveau procès en appel le 25 novembre. Ses avocats évoquent la "bonne foi". Cependant, ses détracteurs voient les choses différemment. Ils soupçonnent une tentative d’éviter la prison. Cette stratégie consisterait à remplacer la peine de prison par des versements programmés.
Dix ans pour éponger, une décennie pour oublier ?
La proposition est aussi simple qu’astucieuse : rembourser sur dix ans, comme si l’Assemblée nationale acceptait de devenir un organisme de crédit. Mais le passé n’est jamais loin. Et si François Fillon cessait ses paiements ? Penelope pourrait-elle envisager un retour en tant qu’attachée parlementaire pour boucler les fins de mois ? On attend déjà les prochains rebondissements.
Au-delà du comique de situation, cette saga pose problème. En effet, elle demeure une épine dans le pied de l’Assemblée. La réputation de l’Assemblée a subi un sérieux coup. Accepter ou refuser les termes de cet arrangement ? Une décision lourde de symboles, mais légère sur le compte en banque.
Penelopegate : l’affaire qui a mis la France en pause
En janvier 2017, le Canard Enchaîné lâchait une bombe : Penelope Fillon, payée grassement pour un emploi parlementaire qu’elle aurait exercé depuis… sa maison dans la Sarthe. Ce scandale a fait basculer la présidentielle, ruinant les chances de François Fillon de s’installer à l’Élysée. Pire encore, il a braqué les projecteurs sur cette femme. Elle était auparavant dans l’ombre. Malgré elle, elle est devenue la star d’un feuilleton politique.
En 2022, le verdict tombait : François Fillon, condamné à quatre ans de prison dont un ferme, et une amende de 375 000 euros. Penelope, deux ans avec sursis et une amende de 375 000 euros également. Total de l’addition ? Près d’un million d’euros.
Un épilogue à l’humour british ?
D’un côté, François Fillon joue la carte du "bon payeur repenti". De l’autre, Penelope semble plus tranquille, peut-être plongée dans un roman anglais au fond de son salon en cuir. Mais derrière les apparences se cache une réalité bien plus terre à terre : les remboursements suffiront-ils à laver leur image ?
Alors que le feuilleton judiciaire continue, une chose est sûre : les internautes suivent chaque rebondissement avec l’attention qu’on réserve aux meilleures comédies dramatiques. Rendez-vous le 25 novembre, pour découvrir le prochain épisode de cette saga, où tragédie et satire ne cessent de se croiser.