Paul-Loup Sulitzer, écrivain et homme d’affaires français, est décédé le 6 février 2025 à l’âge de 78 ans. Il s’est éteint à l’Île Maurice, où il résidait depuis plusieurs mois, des suites d’un accident vasculaire cérébral. Sa fille, Olivia Sulitzer, a confirmé la nouvelle, précisant qu’il avait été hospitalisé quelques jours auparavant après une chute.
Un succès littéraire fulgurant
Dans les années 1980, Paul-Loup Sulitzer connaît une ascension spectaculaire. Il publie des romans mêlant aventure et finance, inaugurant le genre du "western financier". Ses œuvres, telles que Money (1980), Cash (1981) et Fortune (1982), rencontrent un immense succès. Elles se vendent à des millions d’exemplaires et sont traduites en de nombreuses langues. Sulitzer se présente alors comme un self-made-man et un expert en affaires, séduisant un large public avide de récits de réussite financière.
Une vie personnelle mouvementée
La vie privée de Paul-Loup Sulitzer est marquée par plusieurs unions. En 1968, à 22 ans, il épouse la comédienne Lyne Chardonnet. Leur mariage se termine par un divorce deux ans plus tard. Par la suite, il s’unit à Magali Colcanap, avec qui il a une fille, Olivia, née en 1974. De 1984 à 1992, il partage sa vie avec la styliste Alejandra Di Andia, qui lui donne une autre fille, Joy, née en 1985.
En 1993, il épouse Delphine Jacobson, avec qui il a deux fils, James-Robert et Jacques-Edouard. Ce mariage se solde par un divorce difficile, entraînant une longue bataille judiciaire autour de sa fortune. De 2002 à 2007, il est en couple avec l’artiste peintre polonaise Eva Kowalewska. Sa dernière compagne connue est la Mauricienne Supriya Answya Devi Rathoar, qu’il considère comme celle qui lui a "sauvé la vie" après ses problèmes de santé.
Les controverses et les déboires judiciaires
Malgré son succès, Paul-Loup Sulitzer est au cœur de plusieurs polémiques. Il est accusé de ne pas être le véritable auteur de ses romans, recourant à des "nègres littéraires" pour écrire à sa place. Cette pratique est notamment révélée par L’Express et d’autres médias. L’écrivain et journaliste Jean-Paul Enthoven affirme que Sulitzer dictait des idées, mais que les ouvrages étaient rédigés par d’autres.
Sur le plan judiciaire, en 2002, Sulitzer est condamné pour recel d’abus de biens sociaux dans l’affaire Elf, l’un des plus grands scandales politico-financiers français. Il aurait perçu des millions d’euros en conseils fictifs. Il est également poursuivi pour fraude fiscale. Ces affaires ternissent son image publique et affectent sa carrière.
Le déclin et les problèmes de santé
Les scandales et les problèmes judiciaires affaiblissent considérablement Paul-Loup Sulitzer. En 2004, il est victime d’un accident vasculaire cérébral, suivi d’un divorce compliqué avec Delphine Jacobson, qui lui coûte une grande partie de sa fortune. Il traverse une période de dépression, évoquant même des pensées suicidaires. Sa santé décline, et il se retire progressivement de la scène publique. Il passe ses dernières années entre la Belgique, Nice et l’Île Maurice, où il espérait retrouver un peu de bien-être.
Un héritage contrasté
Paul-Loup Sulitzer laisse derrière lui une quarantaine d’ouvrages, qu’il décrivait comme des "westerns financiers". Bien que son succès ait été immense, son recours à des écrivains fantômes et ses démêlés judiciaires ont entaché sa réputation. Il reste néanmoins une figure emblématique de la littérature populaire française des années 1980, incarnant à la fois le rêve de la réussite financière et les excès du capitalisme flamboyant.
