
Le 6 octobre 2025, à sa conférence développeurs aux États-Unis, OpenAI de Sam Altman dévoile AgentKit et ouvre ChatGPT aux applications ChatGPT tierces, pendant qu’un accord stratégique avec AMD promet jusqu’à 6 GW de GPU MI450 dès 2026. Objectif affiché : Démocratiser les agents d’IA et sécuriser l’approvisionnement face à Nvidia sont des objectifs du projet Stargate. Ce projet est soutenu par Washington et des partenaires comme Samsung.
AgentKit, quand l’outil devient récit
À l’ombre des baies vitrées de San Francisco, OpenAI a levé le voile le 6 octobre 2025 sur AgentKit, une boîte à outils conçue pour quiconque veut bâtir des agents d’intelligence artificielle du premier croquis jusqu’aux usages en production. L’annonce ressemble à un manifeste : rapprocher les développeurs des applications comme ChatGPT et démocratiser la fabrication d’agents. De plus, elle vise à réduire la friction et offrir un chemin balisé de la maquette au déploiement.« Nous poursuivons une vision de long terme où l’IA transformera l’économie mondiale », confie Sam Altman, PDG d’OpenAI. L’embrayage narratif est clair : passer de l’expérimentation artisanale à l’industrialisation maîtrisée.
Concrètement, AgentKit assemble des modules prêts à l’emploi. Agent Builder fournit une interface à glisser-déposer qui ordonne les flux, versionne les parcours et expose les garde-fous. ChatKit permet d’embarquer des conversations animées par des agents dans une application ou un site sans réinventer l’interface ni la gestion des sessions. Evals for Agents apporte des jeux de données, du traçage et des notations systématiques afin de mesurer ce que valent ces agents en situation réelle. Cette continuité outillée propose un pont entre la recherche et le produit, là où hier s’empilaient scripts épars et bricolages.
La philosophie se lit en creux : offrir une interopérabilité simple. OpenAI vante des connecteurs API standardisés et un registry central pour faire dialoguer l’agent avec les services d’un écosystème foisonnant. Les connecteurs reposent sur un protocole commun pour les applications ChatGPT sur macOS, iOS et le web. Ainsi, chacun peut bâtir son app tout en respectant des règles de sécurité et de confidentialité. L’ambition est double : élargir la base des développeurs et garantir une qualité de service stable. Dans un monde qui s’agentifie, le kit joue le rôle de grammaire commune.
Des applications ChatGPT qui conversent à l’intérieur de ChatGPT
Autre pièce du puzzle : l’arrivée d’applications ChatGPT. L’interface ne se contente plus de produire du texte. Sur Mac, l’interface des applications ChatGPT ne se contente plus de produire du texte. Elle convoque, en plein dialogue, des services capables d’agir et de montrer. Spotify, Canva, Booking.com, Expedia, Figma, Zillow s’affichent comme des compagnons que l’on appelle par leur nom. Sur iOS, demandez une playlist pour le vendredi soir ou une maquette de présentation. Ainsi, l’application surgit dans la conversation avec ses cartes et ses vignettes. De plus, elle propose des contrôles interactifs pour faciliter votre expérience utilisateur. Vous pouvez aussi rechercher un hôtel près des Buttes-Chaumont …s’affichent comme des compagnons, optimisés jusqu’aux MacBook Air, au cœur des applications ChatGPT.
OpenAI livre un Apps SDK et érige l’ouverture en principe. Les connecteurs reposent sur un protocole commun afin que chacun bâtisse son app en respectant des règles de sécurité. Le but n’est pas seulement de regrouper des briques disparates mais de les faire parler la même langue. Cela doit se faire au bon moment pour garantir l’efficacité et l’interopérabilité. ChatGPT se mue ainsi en plateforme logicielle où chacun cherche la meilleure application ChatGPT pour son usage… Sur Windows aussi, l’interface des applications ChatGPT cesse d’être un simple rectangle de texte pour devenir un théâtre où défilent cartes, formulaires, lecteurs, ateliers.

Un pacte de puissance : 6 GW de GPU AMD dès 2026
La poésie technologique ne tient pas sans énergie. Au même moment, OpenAI et AMD signent un partenariat d’une ampleur inédite. L’accord prévoit jusqu’à 6 GW de puissance installée sur la base des Instinct MI450, avec une première tranche d’un gigawatt dans la seconde moitié de 2026. Il s’agit d’ancrer l’infrastructure d’OpenAI sur une deuxième source de calcul massif. Cela est nécessaire face à la domination de Nvidia.
Le contrat est évalué par plusieurs médias à des dizaines de milliards de dollars. Il comporte des warrants qui pourraient permettre à OpenAI de détenir jusqu’à 160 millions d’actions AMD. Cela est possible si des jalons techniques et commerciaux sont atteints. Les chiffres circulent et les hypothèses varient. Cependant, il convient de rappeler qu’ils dépendent d’un calendrier industriel. De plus, ils reposent sur la livraison des lots successifs et une cascade de validations.
Dans les travées de Wall Street, la lecture est immédiate : AMD gagne une vitrine et un flux d’affaires pluriannuel. OpenAI achète de la souveraineté sur son approvisionnement et un levier financier pour accompagner la montée en charge. Sous la ligne de flottaison, un enjeu silencieux s’impose : le coût d’exploitation d’une IA générative à l’échelle mondiale, où le kilowatt-heure devient la nouvelle unité de narration.
Stargate, géographie d’un rêve américain
Ce pacte matériel s’inscrit dans une fresque plus vaste baptisée Stargate. Le projet est soutenu par Washington et porté par une coalition industrielle. Il vise à ériger des centres de données géants aux États-Unis. De plus, il cherche à bâtir des ponts avec l’Asie. La Maison-Blanche s’affiche comme catalyseur d’investissements privés colossaux. Donald Trump, président des États-Unis, en fait l’étendard d’une stratégie de leadership technologique et d’emplois.
Sur le versant asiatique, Samsung et SK rejoignent la danse. Le message est clair : l’écosystème mémoire se met au diapason de la demande et sécurise le ravitaillement en HBM. À cette échelle, la chaîne d’approvisionnement devient une dramaturgie. Chaque wafer, chaque tranche de silicium raconte une part de l’intrigue. Stargate esquisse une cartographie où Texas, Nouveau-Mexique, Ohio et un site du Midwest côtoient Séoul dans un même récit d’acier et d’électricité.
Une valorisation qui donne le vertige
OpenAI atteint une valorisation de 500 milliards de dollars selon plusieurs opérations sur titres réalisées à l’automne. Le seuil symbolique consacre l’entreprise comme la start-up la plus valorisée au monde. Le constat impressionne, mais la prudence éditoriale s’impose. Ces montants reflètent des transactions privées, des anticipations de revenus, des courbes d’adoption encore mouvantes. La valorisation n’est pas une prophétie. Elle est un pari collectif sur la texture du futur.
Dans cette lumière crue, l’accord avec AMD devient plus qu’une ligne de contrat. Il matérialise un capex lisible. Il convertit de l’enthousiasme en machines, de l’abondance de promesses en mégawatts tangibles.

Sam Altman, l’architecte prudent
La saga aurait pu n’être qu’une marche triomphale. Sam Altman, silhouette discrète et regard très posé, y injecte une note de lucidité. Il reconnaît l’intensité spéculative du moment, alerte sur le risque de bulle et réaffirme une vision patiente : « la transformation sera durable, à condition d’aligner talents, énergie et rigueur ». Sa partition consiste à tenir ensemble l’idéalisme d’une IA bénéfique et le réalisme d’une colonne de chiffres.

Altman n’endosse pas la cape du démiurge. Il joue plutôt l’organisateur d’un chantier où chercheurs, ingénieurs, régulateurs et artistes doivent trouver une mesure commune. AgentKit ressemble alors à un cahier des charges autant qu’à un logiciel. Il faut y lire une discipline : évaluer, tracer, corriger. Une fabrique d’agents qui ne sacrifie pas l’exigence sur l’autel de la vitesse.

Bezos, le chœur des modernes
Sur la scène adjacente, Jeff Bezos commente la vague. Il évoque une bulle utile, semblable à une montée d’écume. Toutefois, cela ne doit pas masquer la houle de fond. Il voit dans l’IA une puissance d’entraînement comparable aux grandes bascules du numérique. Il imagine déjà des centres de données alimentés par le soleil spatial dans dix ou vingt ans. Sa voix n’est pas un oracle. Elle dit toutefois la confiance d’un bâtisseur rompu à l’investissement de long terme.
Ce regard extérieur éclaire le moment. Il souligne un paradoxe : l’excès d’argent peut financer le meilleur comme l’accessoire. La responsabilité consiste à trier, à concentrer le capital sur les usages qui résolvent des problèmes concrets et qui respectent l’environnement. Cette exigence rejoint celle d’Altman et, dans un étrange contre-chant, la tempérance de certains investisseurs qui redoutent l’euphorie.
Culture de l’outil et mue du quotidien
Que change AgentKit dans la vie ordinaire ? Les développeurs y trouvent une grammaire qui évite de réécrire les mêmes fonctions. Les entreprises gagnent un socle pour expérimenter sans risque démesuré. Les créateurs peuvent utiliser des agents pour fouiller des corpus et résumer des informations. De plus, ils orchestrent une veille, composent une maquette ou préparent un itinéraire. À chaque étape, l’évaluation intégrée promet de départager l’utile du gadget.
Avec les applications ChatGPT intégrées à ChatGPT, la frontière entre service et conversation se dissout. Le billet d’avion s’achète dans la même phrase que la recommandation de lecture. La playlist naît d’une consigne, puis s’affine en quelques échanges. L’interface cesse d’être un simple rectangle de texte pour devenir un théâtre où défilent cartes, formulaires, lecteurs, ateliers.
Énergie, climat, souveraineté : l’envers du décor
La fresque a son chant grave. Six gigawatts promis avec AMD, c’est l’aveu d’une soif électrique inédite. Le pilotage environnemental de tels parcs ne peut être un épilogue marginal. Il faut de l’eau pour refroidir, des contrats d’électricité décarbonée, une ingénierie d’optimisation qui traque le gaspillage à chaque étage logicielle et matérielle. La promesse d’OpenAI s’évalue autant à l’aune de ses modèles qu’à celle de ses courbes d’émissions.
La souveraineté technologique pèse tout aussi lourd. Multiplier les fournisseurs de GPU et répartir les centres répond à une logique géopolitique. En effet, travailler avec Samsung en Asie tout en consolidant les sites américains est stratégique. Dans ce contexte, l’État fédéral, avec Donald Trump en tête, promeut un récit industriel. En effet, l’emploi et la défense côtoient l’innovation dans cette vision.
Une épopée de la Silicon Valley, sans emphase ni complaisance
Il serait tentant d’élever OpenAI au rang de mythe instantané. Le magazine retient une autre ligne. D’un côté, une success story d’école : un laboratoire devenu plateforme mondiale, une marque passée du jargon des chercheurs au langage du grand public. De l’autre, un vertige : des montants colossaux, une bataille de silicium, un débat démocratique sur l’usage et le contrôle de ces outils.
La beauté d’AgentKit et des applications ChatGPT qui vivent dans ChatGPT tient à leur simplicité. Leur puissance repose sur une alliance plus prosaïque : énergie, supply chain, gouvernance et éthique. L’accord avec AMD et l’ampleur de Stargate articulent ces dimensions en un même geste. Si l’histoire se confirme, elle racontera comment l’IA a quitté le laboratoire. En effet, elle redessine la matérialité de nos vies.