Nico Williams, la promesse révélée d’une Roja réinventée

À genoux, mains levées vers le ciel, Nico Williams célèbre bien plus qu’un but. Ce geste évoque la gratitude d’un jeune homme à l’histoire migratoire forte, devenu figure d’un football espagnol plus inclusif.

Nicolas Williams Arthur, plus connu sous le nom de Nico Williams, est né le 12 juillet 2002 à Pampelune, capitale de la Navarre. Il incarne la nouvelle vague du football espagnol. Issu d’une famille ghanéenne ayant fui la misère pour rejoindre l’Espagne, il grandit dans un environnement modeste. La solidarité familiale joue un rôle essentiel dans sa construction. Iñaki Williams, son frère aîné, devenu plus tard icône de l’Athletic Bilbao, veille sur lui comme un second père. Ainsi, il l’accompagne à l’école, aux entraînements et lui prépare les repas.

En 2013, Iñaki rejoint le centre de formation de l’Athletic Club, équipe emblématique de Bilbao. Nico, alors âgé de 11 ans, intègre à son tour les équipes de jeunes. Rapidement, son profil attire l’attention des formateurs. Il est vif, technique, audacieux. Sa faculté à déborder et déséquilibrer les défenses déclenche des actions décisives. Ainsi, cela lui vaut une ascension rapide dans les échelons du club basque.

La fusion du futur : Yamal et Williams, deux styles, une même soif d’harmonie. Entre l’instinct de Lamine et la maturité précoce de Nico, c’est toute une Roja qui se réinvente. À eux deux, ils forment non pas un duo de circonstance, mais une vision tactique : celle d’un football espagnol décomplexé, pluriel et irrésistiblement tourné vers demain.
La fusion du futur : Yamal et Williams, deux styles, une même soif d’harmonie. Entre l’instinct de Lamine et la maturité précoce de Nico, c’est toute une Roja qui se réinvente. À eux deux, ils forment non pas un duo de circonstance, mais une vision tactique : celle d’un football espagnol décomplexé, pluriel et irrésistiblement tourné vers demain.

Une ascension rapide chez les professionnels

La saison 2020-2021 constitue un tournant. Nico brille avec Bilbao Athletic, l’équipe B du club. Il inscrit 9 buts et réalise 10 passes décisives en seulement 23 matchs. Cette mue impressionne le staff technique. Le 28 avril 2021, à l’âge de 18 ans, il débute en Liga face à Valladolid. C’est une première historique : pour la première fois depuis 1986, deux frères jouent ensemble sous le maillot de l’Athletic.

Cependant, c’est la saison suivante qui scelle son statut. Il devient un titulaire régulier. En Supercoupe d’Espagne et en Coupe du Roi, il se distingue. Il inscrit des buts décisifs, réalise des percées spectaculaires et offre de nombreuses passes décisives. En 2024, il remporte la Coupe d’Espagne face au RCD Majorque après une finale à suspense. Il termine la saison avec 13 buts et 11 passes décisives toutes compétitions confondues. Ces statistiques font de lui l’un des meilleurs ailiers du championnat espagnol.

Un profil technique qui bouscule les codes

Nico Williams est un ailier droit de formation mais peut évoluer sur tout le front de l’attaque. Sa vitesse, son explosivité et sa maîtrise du dribble en font un cauchemar pour les défenses adverses. Il est souvent comparé à des joueurs comme Raheem Sterling ou Kingsley Coman. Cependant, son jeu se singularise par une touche personnelle : un mélange de fougue africaine et de rigueur tactique espagnole.

Dans un football espagnol longtemps dominé par la possession et la patience, Nico introduit une verticalité nouvelle. Ainsi, il provoque, accélère, percute. Son impact est immédiat. En Liga, il se classe parmi les meilleurs dribbleurs du championnat. Ses sprints en fin de match épuisent les défenseurs et changent le cours des rencontres.

Nico Williams, l’ascension d'un fils d’exilés devenu moteur d’un football plus audacieux, plus juste, plus libre. Des terrains basques rudes à la lumière d'un Euro victorieux, il conjugue la fougue et l'intelligence. Par ailleurs, il allie également la loyauté familiale et l'exigence tactique. Un joueur vertical dans son jeu, mais profondément enraciné dans son histoire.
Nico Williams, l’ascension d’un fils d’exilés devenu moteur d’un football plus audacieux, plus juste, plus libre. Des terrains basques rudes à la lumière d’un Euro victorieux, il conjugue la fougue et l’intelligence. Par ailleurs, il allie également la loyauté familiale et l’exigence tactique. Un joueur vertical dans son jeu, mais profondément enraciné dans son histoire.

Une place clé au sein de la Roja

Appelé en sélection nationale par Luis de la Fuente, Nico Williams a su s’imposer au sein d’une équipe en pleine mutation. Lors de l’Euro 2024, il brille. Il marque contre la Géorgie en huitième de finale et ouvre le score en finale face à l’Angleterre. Son entente avec Lamine Yamal, prodige du FC Barcelone, est saluée par les observateurs. Les deux jeunes incarneraient la future colonne vertébrale de la Roja.

De plus, sa discipline tactique et sa mêturité surprennent. À seulement 22 ans, il joue avec l’aplomb d’un vétéran. Il revient défendre, presse haut, s’adapte à différents systèmes. Son profil correspond aux exigences du football moderne.

Un marché européen en alerte

Les performances de Nico ne passent pas inaperçues. Sa clause libératoire, estimée à 60 M€, aiguise les appétits. Le FC Barcelone envisage de reformer le duo Williams – Yamal au Camp Nou. Arsenal multiplie les observations. Mais selon les révélations de Florian Plettenberg, c’est le Bayern Munich qui tiendrait la corde.

Le club allemand, en pleine reconstruction offensive, cherche un ailier de haut niveau. Après l’échec de la piste Bradley Barcola, les Bavarois ont intensifié les discussions. Le principal frein reste le salaire : Nico perçoit près de 10 M€ annuels à Bilbao. Le Bayern, traditionnellement prudent sur les rémunérations, hésite.

Cependant, des négociations avancent. Le profil du joueur, à la fois jeune, déjà expérimenté et mûr tactiquement, répond à la stratégie du Bayern. Un transfert pourrait survenir avant la fin de l’été 2025.

Une trajectoire prometteuse

Malgré les difficultés sociales de son enfance, Nico Williams s’est imposé comme un symbole de la diversité. Ainsi, il est également devenu un exemple de mérite sportif. Il a conquis l’Espagne avec ses jambes, l’Europe avec son intelligence de jeu. Déjà vainqueur de l’Euro 2024, il espère offrir une deuxième étoile à la Roja et s’illustrer en Ligue des champions.

“Nous connaissons notre potentiel”, déclare-t-il au micro de la RTVE. Une phrase sobre, mais lourde de promesses. Dans un paysage footballistique en mutation, Nico Williams incarne une génération plus technique, plus engagée, plus cosmopolite. Et chaque match joué devient une page de plus dans le roman d’un talent en marche vers les sommets.

Cet article a été rédigé par Pierre-Antoine Tsady.