
Nasser al-Khelaïfi naît le 12 novembre 1973 à Doha, au Qatar. Son père était pêcheur de perles. Très tôt, il pratique le tennis et représente son pays en Coupe Davis pendant dix ans. Cette étape renforce sa proximité avec Tamim ben Hamad Al Thani, futur émir du Qatar.
En parallèle, Al-Khelaïfi décroche un MBA en économie à l’Université de Doha. Peu de temps après, il rejoint Al Jazeera et s’impose rapidement comme un acteur clé de la chaîne. En 2004, il prend la direction de Qatar Sports Investments (QSI). Son influence dans l’univers du sport business et du football professionnel grandit alors considérablement.

L’essor du Paris Saint-Germain et la stratégie du soft power
En 2011, QSI achète le Paris Saint-Germain. Nasser al-Khelaïfi devient président du club et amorce un projet ambitieux. Des stars comme Zlatan Ibrahimović, Neymar et Kylian Mbappé rejoignent la capitale. Le PSG gagne en renommée et devient rapidement une marque internationale, symbole du soft power qatari. Les investissements incluent le handball, le football féminin et l’e-sport.
Par ailleurs, Al-Khelaïfi dirige beIN Sports. Cette fonction lui donne accès à de nombreux droits de diffusion, notamment pour la Ligue 1 et la Champions League. Il étend aussi son influence au sein de la Ligue de football professionnel (LFP) et de l’UEFA. Cette concentration de pouvoirs suscite régulièrement des interrogations sur l’équilibre des compétitions.

Complément d’enquête : révélations et accusations
Le 27 mars 2025, la chaîne France 2 diffuse un reportage dans Complément d’enquête, consacré à Nasser al-Khelaïfi. Des extraits vidéo montrent le président du PSG lors d’une réunion sur les droits TV. Il s’oppose vivement aux responsables du RC Lens et de l’Olympique lyonnais, révélant un climat de tension.
Le documentaire révèle qu’une armée numérique en Tunisie aurait orchestré des campagnes de dénigrement. En effet, ces actions ciblaient journalistes, supporters et joueurs. Parmi les cibles mentionnées figurent Kylian Mbappé, Adrien Rabiot, Mediapart et L’Équipe. Selon Complément d’enquête, ces actions auraient pour but de protéger l’image du PSG et de son dirigeant.
Le témoignage d’un ancien majordome
Hicham Karmoussi, ex-majordome de Nasser al-Khelaïfi, décrit une atmosphère professionnelle difficile. Il évoque des menaces verbales et l’ordre de détruire des documents sensibles. Plus grave encore, il assure avoir vu des vidéos personnelles où apparaîtrait l’émir du Qatar. Il affirme avoir été suivi et mis sous pression pour remettre ces enregistrements.
Karmoussi raconte également qu’il a échappé de peu à une incarcération au Qatar. Le reportage inclut d’autres témoignages qui soulignent l’existence d’une surveillance constante. De plus, il mentionne des pressions répétées sur l’entourage du président du PSG.

Réactions, critiques et influence sur le football français
Plusieurs dirigeants de clubs français pointent du doigt l’emprise croissante d’Al-Khelaïfi. Le nom de Vincent Labrune, président de la LFP, est souvent cité. Des acteurs du football estiment que la situation de Nasser al-Khelaïfi soulève un possible conflit d’intérêts : il est à la fois diffuseur, patron de club et décisionnaire.
Par ailleurs, Véronique Rabiot, mère d’Adrien Rabiot, détaille ses tensions avec le président du PSG. Elle le décrit comme peu enclin à accepter la contradiction. Lorsque les oppositions émergent, « ce n’est plus un simple désaccord, c’est la guerre ».
Un leadership remis en question
Aujourd’hui, Nasser al-Khelaïfi se retrouve au centre de vives polémiques. Réputé pour avoir élevé le PSG parmi les clubs les plus riches, il fait face à des critiques. En outre, ses méthodes et le manque de transparence de sa gouvernance sont remis en question. Les instances du football français, comme la LFP, gardent le silence.
Le reportage de France 2 ne se positionne pas sur la véracité absolue des accusations. Il compile toutefois des enregistrements et des témoignages accablants. Plusieurs spécialistes du sport business alertent sur le risque de concentration des pouvoirs au sein du même acteur. Ils réclament plus de clarté sur les règles et une délimitation stricte des rôles.
Vers une remise à plat des pratiques ?
Le modèle instauré par Nasser al-Khelaïfi soulève de multiples questions. Il repose en grande partie sur les capacités financières considérables du Qatar. De plus, l’image internationale est développée via le Paris Saint-Germain. Pour certains, cette stratégie s’apparente à du sportswashing, dont le but serait de valoriser le pays à l’échelle mondiale.
Les révélations de Complément d’enquête accentuent le débat. Les plus critiques comparent la situation du PSG aux défis rencontrés par d’autres clubs financés par des capitaux étrangers. Les partisans d’Al-Khelaïfi affirment que ces accusations relèvent d’intérêts concurrents et que le dirigeant qatari a contribué au rayonnement de la Ligue 1.
Un épilogue encore incertain pour Nasser al-Khelaïfi
Pour le moment, Nasser al-Khelaïfi ne s’est pas exprimé en détail sur l’ensemble des éléments dévoilés. Ses avocats ne commentent que rarement. Les partisans du président du PSG estiment que certaines accusations restent à prouver. En revanche, les détracteurs exigent plus de transparence et, si nécessaire, l’ouverture d’enquêtes indépendantes.
L’avenir dira si le club parisien et son influent président sortiront indemnes de cette séquence médiatique. Ou bien, les révélations de France 2 accéléreront-elles les réformes dans le football professionnel ? Quoi qu’il advienne, ces polémiques laissent entrevoir des évolutions possibles dans la gouvernance du sport en France et en Europe. En effet, la question du contrôle et de la concentration du pouvoir demeure plus que jamais d’actualité.