Nadia Tereszkiewicz, l’actrice que Hollywood nous enviera

Nadia Tereszkiewicz dans un moment suspendu sur le tournage de Belladone, entre brume et vérité intérieure

Nadia Tereszkiewicz voit le jour le 24 mai 1996 à Versailles. Pourtant elle grandit à Cannes, où le cinéma et les arts se mêlent au quotidien. Sa mère finlandaise conçoit une méthode de Pilates et son père polonais conseille des producteurs de séries. L’environnement familial éveille sa sensibilité artistique.

À 4 ans elle intègre l’école de danse Rosella Hightower à Mougins. Ainsi elle façonne son corps et sa rigueur entre barres et pointes. Cette discipline exigeante la conduit jusqu’à l’École nationale de ballet du Canada. Toutefois, à 18 ans, elle comprend que son avenir se dessine ailleurs.

Récompensée mais toujours humble, Nadia Tereszkiewicz reçoit ici un prix pour son rôle dans
Récompensée mais toujours humble, Nadia Tereszkiewicz reçoit ici un prix pour son rôle dans « Rosalie ». Anecdote : elle a failli refuser le rôle… par peur de ne pas être « assez poilue » !

Les premiers pas au théâtre et l’éclosion au cinéma français

Nadia Tereszkiewicz poursuit ses études au lycée Molière à Paris. Elle s’inscrit en hypokhâgne et nourrit son goût pour la littérature. Ensuite elle intègre le conservatoire du 18e arrondissement, puis la classe libre du Cours Florent. Son aventure cinématographique débute par une figuration dans La Danseuse de Stéphanie Di Giusto.

Elle enchaîne des rôles plus affirmés, notamment dans Sauvages de Dennis Berry. Pourtant c’est Seules les bêtes de Dominik Moll qui la propulse sur le devant de la scène. Le Festival de Tokyo 2019 lui remet le prix de la meilleure actrice, saluant déjà son potentiel pour le cinéma français.

Son élégance graphique évoque ses années de danse classique. Cette robe noire est signée d’un jeune créateur finlandais qu’elle soutient dans l’ombre depuis ses débuts.
Son élégance graphique évoque ses années de danse classique. Cette robe noire est signée d’un jeune créateur finlandais qu’elle soutient dans l’ombre depuis ses débuts.

Les Amandiers, naissance d’une performance majeure

En 2022 Valeria Bruni Tedeschi lui confie un rôle essentiel dans Les Amandiers. Nadia incarne Stella, double de la réalisatrice à l’époque du théâtre dirigé par Patrice Chéreau. Cette œuvre intense séduit la critique. Nadia Tereszkiewicz se voit décerner le César du meilleur espoir féminin en 2023.

Elle avoue s’être immergée dans son personnage, loin de ses proches, pour ressentir toute l’authenticité du rôle. « Valeria m’a appris qu’il fallait accepter sa vulnérabilité » confie-t-elle. Cette révélation transforme son approche du jeu.

Minimalisme assumé pour une actrice qui cite Bergman plus souvent que Tarantino. Ce look joliment androgyne est-il un indice de sa détermination à n’être qu’elle-même ?
Minimalisme assumé pour une actrice qui cite Bergman plus souvent que Tarantino. Ce look joliment androgyne est-il un indice de sa détermination à n’être qu’elle-même ?

Un parcours éclectique, vecteur de réussite

Après Les Amandiers Nadia Tereszkiewicz sélectionne ses projets avec soin. Elle apparaît dans Mon crime de François Ozon, une comédie judiciaire où des femmes réinventent leur destin. Elle tourne également dans L’Île rouge de Robin Campillo, qui explore le passé colonial de la France à Madagascar.

En 2024 elle brille dans Rosalie de Stéphanie Di Giusto, où elle interprète une femme atteinte d’hirsutisme dans la France du XIXe siècle. Son jeu allie détermination et sensibilité. Nadia puise dans ses lectures et son vécu pour donner vie à ce rôle complexe.

Nadia avec la grande Marion Cotillard. Deux générations d’actrices, un même goût pour les rôles puissants. Entre deux photos, Marion (parfois blonde) aurait-elle soufflé à Nadia qu’elle se reconnaît en elle ?
Nadia avec la grande Marion Cotillard. Deux générations d’actrices, un même goût pour les rôles puissants. Entre deux photos, Marion (parfois blonde) aurait-elle soufflé à Nadia qu’elle se reconnaît en elle ?

Belladone, une exploration futuriste et poétique

En mars 2025 Alanté Kavaïté dévoile Belladone. Nadia Tereszkiewicz y campe une infirmière sur une île isolée. Des seniors y échappent à un système intrusif et cherchent la liberté. Ce personnage interroge la limite entre bienveillance et contrôle. La cinéaste décrit la comédienne comme « un volcan magnétique ».

La puissance scénique de Nadia puise dans son passé de danseuse et dans ses références littéraires. Bergson, Proust ou Tchekhov nourrissent sa réflexion. Ils alimentent son aspiration à l’intériorité et à la nuance.

Un engagement discret au service de l’art

Nadia Tereszkiewicz se fait rare sur les réseaux sociaux. Elle préfère évoquer son travail plutôt que sa vie personnelle. « Il faut préserver une intimité » souligne-t-elle. Elle aborde cependant des thèmes sensibles comme sa foi luthérienne ou sa crainte de la démence.

Ses amitiés sont peu nombreuses mais solides. Elle s’entoure de la réalisatrice Monia Chokri et de Clara Bretheau, rencontrée sur le tournage des Amandiers. Ensemble, elles cultivent une vision audacieuse du métier d’actrice.

Nadia Tereszkiewicz, espoir du cinéma français

À 28 ans Nadia Tereszkiewicz incarne un nouveau visage du cinéma français. Elle revendique des choix exigeants et une quête d’authenticité. Chaque rôle devient une exploration intime et un dialogue avec le public.

Sa double culture franco-finlandaise apporte une sensibilité singulière qui séduit les réalisateurs exigeants. Grâce à son parcours atypique et sa curiosité artistique, elle s’impose dans un univers en mutation. Nadia Tereszkiewicz figure déjà parmi les actrices incontournables de sa génération, portée par une soif de vérité et un talent remarqué par la critique internationale.

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