La récente victoire de Sheynnis Palacios à Miss Univers 2023 a propulsé la Nicaraguayenne au rang de symbole inattendu de résistance au président Daniel Ortega et sa médiatique et jugée despotique épouse Rosario Murillo. Des clichés de 2018 montrent la Miss brandissant le drapeau national lors de manifestations antigouvernementales meurtrières, soulignant son engagement politique.
La vice-présidente Rosario Murillo, mariée à Ortega depuis des décénies, critique violemment la récupération politique de cette victoire. Qualifiant les réactions d’“exploitation grossière” et de “communication terroriste”, elle rejette l’idée que ce moment de fierté nationale puisse être transformé en instrument de contestation.
La maison familiale de Palacios à Managua est devenue un lieu de célébration populaire. Cependant, le gouvernement n’a reconnu sa victoire qu’après une vague de fêtes publiques, suscitant des accusations d’opportunisme de la part des médias d’opposition.
Cette victoire de Palacios intervient dans un contexte où le parti au pouvoir, le Front sandiniste de libération nationale (FSLN), a renforcé son emprise sur le Nicaragua. Le FSLN contrôle désormais toutes les municipalités du pays, après une élection marquée par l’absence d’opposition crédible et des allégations de fraude. Le couple Ortega-Murillo a verrouillé le pouvoir, poussant des ONG étrangères et des figures intellectuelles à quitter le pays.
Cette situation a entraîné un isolement international accru, tandis que le régime continue de serrer son étreinte sur le pays. Au milieu de cette répression politique, le triomphe de Palacios et sa position en tant que symbole d’espoir et de résistance apparaissent comme un rayon de lumière pour de nombreux Nicaraguayens, aspirant à un avenir plus libre et démocratique. Qui est encore contre les concours de beauté ?