Michaela DePrince, étoile du ballet résiliente, nous quitte à seulement 29 ans

La danseuse étoile Michaela DePrince devant un fond bleu marine

Michaela DePrince, l’une des rares danseuses étoiles racisée de renommée internationale, nous a quitté à 29 ans. Orpheline de la guerre civile en Sierra Leone, elle avait été adoptée par une famille américaine. L’annonce de sa disparition a été faite sur son compte Instagram ce 13 septembre 2024. Son décès a provoqué une vague d’hommages bien au-delà du monde de la danse.

La disparition de Michaela DePrince annoncée sur son Instagram

Née en 1995 en Sierra Leone, Michaela DePrince, de son vrai nom Mabinty Bangura, a connu un début de vie tragique. Son père a été tué par des rebelles durant la guerre civile. Sa mère est morte peu après, laissant la jeune fille orpheline à trois ans. Elle a été placée dans un orphelinat. Là, elle a souffert de maltraitance et de stigmatisation en raison de son vitiligo, une maladie qui dépigmente la peau. La vie de Michaela a changé lorsque, à quatre ans, elle a été adoptée par une famille américaine.

En arrivant aux États-Unis, Michaela a découvert la danse classique. Passionnée, elle a rapidement progressé. À 17 ans, elle est devenue la plus jeune première danseuse du Dance Theatre de Harlem à New York. Son ascension dans le monde du ballet n’a pas été facile. En plus des défis physiques inhérents à cette discipline exigeante, elle a fait face au racisme. Il lui a été dit que « le monde n’était pas prêt pour des ballerines noires ». Pourtant, elle a persévéré, faisant fi des obstacles.

Après son passage à New York, elle a rejoint le Ballet national des Pays-Bas. Elle y a été la première danseuse noire à intégrer la troupe. Ses performances lui ont valu une reconnaissance internationale. Elle a ensuite rejoint le Boston Ballet, aux États-Unis. Elle a continué d’impressionner par son talent et sa détermination. Michaela a également dansé pour le Joburg Ballet en Afrique du Sud, où elle a incarné des rôles principaux.

En dehors de la scène, Michaela DePrince était une militante humanitaire. Elle a travaillé avec War Child Holland, une organisation aidant les enfants dans les zones de guerre. Elle était également très active pour promouvoir la santé mentale et le bien-être des enfants touchés par les conflits. Elle a notamment organisé le gala Dare to Dream pour soutenir ces causes.

Son histoire a été racontée dans le documentaire Le concours de danse de Bess Kargman en 2012. Son autobiographie Taking Flight: From War Orphan to Star Ballerina, coécrite avec sa mère adoptive, est parue en 2014. Ce livre devait être adapté au cinéma par Madonna en 2018, mais le film n’a pas encore vu le jour.

Les hommages dans le monde de la danse se sont multipliés. Le Boston Ballet a exprimé sur Instagram son amour et son soutien à la famille de Michaela. L’American Ballet Theatre a salué une « artiste brillante » et un « membre bien-aimé de la famille ABT ». La danseuse Misty Copeland, première ballerine afro-américaine de l’ABT, a déclaré être « dévastée » par cette perte. Debbie Allen, célèbre chorégraphe et actrice, a écrit sur Twitter : « Michaela, tu as apporté une lumière qui a inspiré des millions de jeunes filles noires à atteindre un niveau de résilience sans précédent et à continuer de rêver. »

Debbie Allen rend hommage à Michaela DePrince sur X

Le monde a perdu non seulement une étoile du ballet, mais aussi un symbole de persévérance et de courage. Michaela DePrince restera une inspiration pour des générations de jeunes aspirantes danseuses. Ses contributions à la danse et ses combats contre les discriminations entre autres resteront gravés dans les mémoires.