Matt Gaetz, ou l’incarnation vivante du chaos politique, n’est pas homme à faire dans la demi-mesure. Avec sa nomination au poste de ministre de la Justice, cet élu de Floride fait parler de lui. Cette nomination, faite par Donald Trump, déchaîne les passions. Toujours aussi discret qu’une Ferrari rouge en pleine course-poursuite, il reste incontournable. Il est un fidèle parmi les fidèles de l’ex-président. Il incarne une droite américaine particulière. Ici, clivant est moins un adjectif qu’une ligne de conduite.
Le Trumpiste ultime ou l’élève (trop) appliqué
Né en 1982 à Hollywood, Floride (aucun lien avec l’autre Hollywood, mais Gaetz joue sur la confusion), le jeune Matt a grandi au sein d’une famille aisée dans une villa des plus ostentatoires. Avocat de formation, il bifurque rapidement. Il se tourne vers la politique. C’est un terrain encore plus fertile pour ses talents. Il est un agitateur infatigable.
Dès 2016, flairant la vague Trump avant même que ses copains du Congrès n’osent enlever leurs cravates, Gaetz devient le groupie en chef de l’ex-président. Rolling Stone le couronne même "le plus Trumpiste des Trumpistes". Un titre qu’il porte avec une telle fierté qu’on l’imagine dormir avec la médaille autour du cou. Populiste, provocateur et allergique à toute nuance, Gaetz a fait de la caricature un art de vivre.
Provocateur professionnel
Gaetz, c’est un peu le garçon turbulent de la classe politique américaine. En 2023, il fait tomber Kevin McCarthy. McCarthy est le président de la Chambre. Il le renverse comme un château de cartes. Cela plonge le Congrès dans un chaos. Un épisode de House of Cards aurait pu rougir de ce chaos. Son goût pour les coups d’éclat est tel qu’on se demande s’il ne met pas des alertes sur son propre nom sur Twitter juste pour savourer les trending topics qu’il provoque.
Sur les réseaux, il excelle dans l’art de la punchline acide et des théories fumeuses. Les démocrates ? Un ramassis de traîtres. Les élites ? Un club de conspirateurs. Les républicains modérés ? Des dégonflés. Bref, Matt Gaetz a une cible — autopromotionnelle — pour chaque jour de la semaine.
Des casseroles dignes d’un orchestre
Si Matt Gaetz était un restaurant, il aurait une étoile Michelin pour ses scandales. Il est accusé de trafic sexuel impliquant une mineure. Il a vécu trois ans sous enquête fédérale. Finalement, l’affaire est abandonnée. Cependant, le malaise n’est pas abandonné. Parmi ses autres exploits : un prétendu "jeu de notes" sur ses conquêtes parmi les stagiaires du Congrès ! No comment…
Des rumeurs de consommation de drogues et de favoritisme sont ajoutées à l’équation. Cela crée un cocktail explosif d’arrogance et de scandales. Le tout est servi avec un sourire carnassier, symbolisé par un parasol. Pourtant, pour ses fans, ces accusations ne sont que des attaques d’une élite jalouse de son génie… ou de sa coiffure impeccable.
Ministre de la Justice ou pyromane en chef ?
La nomination de Gaetz à la tête du département de la Justice est le dernier chapitre d’une saga qui ferait passer Game of Thrones pour une histoire de bisounours. Trump, dans sa quête pour mettre l’État fédéral au pas, voit en lui un chien de garde (ou peut-être un chien fou, selon le point de vue). Mais même dans les cercles conservateurs, cette décision fait grincer des dents.
Des médias comme The Wall Street Journal dénoncent son manque de compétences et The New York Times prévoit un séisme institutionnel. Quant au Sénat républicain, il devra choisir entre fidélité aveugle à Trump ou dernier sursaut de rationalité.
Le chaos comme stratégie
Matt Gaetz est peut-être le symbole parfait d’une époque où la politique n’a plus besoin d’être un art ; elle peut simplement être un show permanent. Sa nomination, c’est comme mettre un pyromane à la tête des pompiers. À l’heure où l’Amérique vacille entre polarisation extrême et lutte pour préserver ses institutions, Gaetz avance, sourire Hollywoodien et cheveux gominés, comme un joueur de poker prêt à tout miser sur le chaos.
Nous avons un ministre de la Justice qui est capable. Il peut transformer le droit en une arène de gladiateurs. Cela est fait pour le meilleur et surtout pour le rire. Après tout, avec Matt Gaetz, une chose est sûre : on ne risque pas de s’ennuyer. Reste à savoir si la si suivie Amérique, elle, survivra au spectacle.