
Marie-Sophie Lacarrau voit le jour le 20 septembre 1975 à Villefranche-de-Rouergue, une cité tranquille et chargée d’histoire située au cœur de l’Aveyron. Cette région rurale, marquée par les paysages accidentés du Rouergue, influence ses premières années de vie. De plus, une tradition culturelle bien ancrée joue un rôle important dans son développement. Très tôt, sa famille s’installe à Narbonne, au bord de la mer Méditerranée. Cette double appartenance au Sud-Ouest et au littoral méditerranéen nourrit une identité plurielle. En effet, elle allie douceur du climat, rigueur terrienne et ouverture aux horizons lointains.
Après un baccalauréat littéraire, elle poursuit des études exigeantes en classe préparatoire au lycée Pierre-de-Fermat à Toulouse, l’un des établissements les plus réputés du Sud de la France. Elle y développe une solide culture humaniste. Elle valide ensuite une licence de lettres modernes à l’université Toulouse-Jean-Jaurès. Ainsi, elle prépare, sans le savoir encore, les fondations de sa voix future.
Apprentissages dans la presse régionale
Elle entre dans le monde du journalisme en 1996, par le biais de stages réalisés au sein du Midi libre et du Villefranchois, deux titres de la presse quotidienne régionale. Ce contact avec le terrain et le local imprime déjà chez elle le goût de l’information de proximité. À cette époque, le journalisme est encore dominé par des figures masculines et centralisées, mais elle trace sa route avec détermination.
Elle se forme ensuite à la télévision en passant par LCI et M6, avant d’être recrutée en 2000 par France 3 Quercy-Rouergue. Elle rejoint rapidement France 3 Midi-Pyrénées, où elle s’illustre comme reporter de terrain. Lors des fêtes de Noël 2005, elle présente pour la première fois un journal régional. Cette expérience, prolongée jusqu’en 2010, forge son savoir-faire et sa crédibilité auprès du public.
L’ascension dans l’audiovisuel public
En 2010, Marie-Sophie Lacarrau quitte les éditions locales pour accéder à la scène nationale. Elle prend les commandes de l’émission Génération reporters sur France 4, puis sur France 3. Ce programme éducatif et citoyen s’attelle à mieux faire comprendre les rouages de l’information à la jeunesse. Bien que de courte durée, cette émission lui permet d’être identifiée par un public plus large.
L’été 2010 marque un tournant : elle remplace Catherine Matausch au journal du 19/20 national. En septembre, elle devient le joker officiel de Carole Gaessler. Cette visibilité accrue renforce sa notoriété.

Dès 2014, elle intègre France 2, l’une des vitrines majeures de l’audiovisuel public. Elle remplace ponctuellement les présentateurs du 13 H et du 20 H. Ainsi, elle s’impose par son ton posé et son regard attentif sur les sujets de société. En 2016, elle succède à Élise Lucet à la tête du journal de 13 H de France 2, incarnant une nouvelle génération de journalistes mâtures, rigoureuses et proches du terrain.
Elle anime également In Situ, une émission économique où elle décrypte les mutations du travail, de l’industrie et de la consommation. On la retrouve à l’occasion de grandes émissions spéciales comme le 14 Juillet ou Prodiges, témoin de son éclectisme professionnel.
TF1, la passation symbolique
Le 17 septembre 2020, TF1 annonce le successeur de Jean-Pierre Pernaut, icône du 13 H depuis plus de trois décennies. C’est Marie-Sophie Lacarrau qui est choisie. Cette nomination provoque un véritable choc médiatique. En plein contexte de recomposition du paysage audiovisuel, son recrutement symbolise une forme de continuité et de renouveau.
La journaliste entre officiellement en fonction le 4 janvier 2021. Son premier journal rassemble près de 6,4 millions de téléspectateurs, preuve d’une attente forte. Elle imprime rapidement sa patte : un ton moins professoral, une attention particulière aux régions et un regard sobre sur l’actualité sociale.
Mais sa progression est interrompue brutalement. Fin 2021, elle est victime d’une kératite amibienne, infection ophtalmologique rare et extrêmement douloureuse. Cette maladie, liée au port de lentilles, l’oblige à s’éloigner des plateaux pendant plusieurs mois. Elle vit alors dans l’obscurité, à l’écart de la lumière et du bruit. Une épreuve physique et mentale qu’elle affronte avec détermination.
Retour en lumière et critiques publiques

Le 16 mai 2022, elle réapparaît à l’antenne, émue et entourée d’un soutien massif. TF1 adapte son plateau pour réduire l’intensité lumineuse. Elle se montre déterminée à retrouver son rythme, tout en écoutant son corps.
Malgré cette résilience, Marie-Sophie Lacarrau fait face à des critiques parfois superficielles. Son accent du Sud est moqué sur les réseaux sociaux. Elle répond sans agressivité : "Chez moi, on parle comme ça." Elle choisit de ne pas se laisser atteindre : "Je ne veux pas me polluer avec ça." Elle revendique un journalisme de proximité, assumé, régional et ancré.
Engagements personnels et publics
Hors antenne, elle mène une vie discrète et engagée. Elle est mariée depuis 2006 à Pierre Bascoul, producteur télé, et mère de deux garçons, Malo et Tim. Elle parraine une petite fille au Sénégal via l’association Un enfant par la main. En 2023, elle devient réserviste-citoyenne pour les pompiers de Paris, un engagement civique salué et symbolique de sa fibre solidaire.
Une voix du journalisme contemporain
Marie-Sophie Lacarrau incarne un journalisme moderne, proche des gens, mais exigeant. Elle conjugue accessibilité, rigueur et bienveillance. Dans un paysage médiatique bouleversé par les réseaux sociaux, les fake news et la polarisation de l’opinion. Sa présence calme rassure.
En janvier 2026, elle fêtera ses cinq ans à la tête du 13 H de TF1. Un jalon important pour cette femme de média qui, sans bruit, continue à écrire une page sereine de l’information télévisée française.