Maggie Smith : la grande dame du cinéma et de la télévision nous quitte à 89 ans

Maggie Smith devant le château de Downtown Abbey

L’actrice Maggie Smith — un des visages les plus familiers du grand, mais aussi du petit écran — est décédée à l’âge de 89 ans, a annoncé sa famille le 27 septembre 2024. La comédienne, récompensée par de nombreux prix, dont deux Oscars, s’était distinguée dans des rôles inoubliables comme Minerva McGonagall dans la saga Harry Potter et Violet Crawley dans Downton Abbey — qui revient bientôt dans une 7e saison. Sa carrière prolifique a marqué plusieurs générations de spectateurs, tant au cinéma qu’à la télévision.

Une carrière marquée par des rôles emblématiques

Née le 28 décembre 1934 à Ilford, dans l’Essex, Margaret Natalie Smith débute sur les planches au début des années 1950. Rapidement, elle se fait un nom au Oxford Playhouse puis à l’Old Vic à Londres, avant de rejoindre le Royal National Theatre. Au cinéma, elle obtient son premier Oscar en 1970 pour Les belles années de Miss Brodie, avant d’être à nouveau récompensée en 1979 pour California Hôtel.

Parmi ses rôles les plus marquants, on retrouve celui de la glaciale Lady Constance dans Gosford Park (2001) et la mère supérieure dans Sister Act (1992). Mais c’est son interprétation de McGonagall, directrice de l’école de magie dans Harry Potter qui l’a propulsée au rang de superstar. Plus tard, elle incarne la piquante comtesse Violet Crawley dans Downton Abbey, un rôle qui lui vaudra de nombreux prix, notamment des Emmy Awards.

Une femme de théâtre et de cinéma

Si Maggie Smith a acquis une renommée internationale grâce au cinéma, c’est sur les planches qu’elle a fait ses premiers pas. Elle a travaillé avec les plus grands, de Laurence Olivier à Ingmar Bergman, et a brillé dans des productions shakespeariennes telles que Othello et La nuit des rois. Mais elle avouait ne jamais avoir eu un goût prononcé pour les tragédies classiques, préférant les rôles comiques qui mettaient en avant son humour acéré.

Elle avait cette capacité rare à captiver en une fraction de seconde. Son talent lui permettait de jongler entre la vulnérabilité et la férocité avec une incroyable précision. Nicholas Hytner, qui l’a dirigée dans The Lady in the Van, disait d’elle : "Elle peut capturer en un instant plus que de nombreux acteurs peuvent transmettre dans tout un film."

Un combat contre la maladie

En 2007, l’actrice se voit diagnostiquer un cancer du sein. Malgré les traitements de chimiothérapie, elle continue de tourner dans Harry Potter et le Prince de sang-mêlé, n’hésitant pas à porter une perruque sur le plateau. Sa résilience impressionne. Elle confiera plus tard au Times : "J’étais chauve comme un œuf". Maggie Smith a également souffert de la maladie de Basedow, une affection auto-immune qui a affecté sa santé pendant plusieurs années.

Un héritage impérissable

Anoblie en 1990 par la reine Élisabeth II avec le titre de dame commandeur de l’ordre de l’Empire britannique, Maggie Smith a reçu de nombreuses distinctions tout au long de sa carrière. En 2014, elle est nommée compagnon d’honneur, une des plus hautes distinctions britanniques, en reconnaissance de ses services rendus aux arts de la scène.

En 2023, à 88 ans, elle devient égérie de la marque Loewe, participant à une campagne publicitaire où ses rides sont laissées visibles, symbole de sa force et de sa beauté naturelle.

Maggie Smith laisse derrière elle une carrière exceptionnelle et une empreinte indélébile dans le monde du cinéma et du théâtre. Ses fils, Chris Larkin et Toby Stephens, ainsi que ses cinq petits-enfants, sont en deuil mais gardent précieusement le souvenir d’une femme extraordinaire. Maggie Smith est morte paisiblement dans un hôpital de Londres, entourée de ses proches.

Son talent, son humour et son intransigeance continueront d’inspirer les générations futures. La grande dame du cinéma britannique s’en est allée, mais son héritage, lui, restera éternel.