
Un couple présidentiel. Une star explosive du web. Une rumeur qui dévaste tout sur son passage. Emmanuel et Brigitte Macron passent à l’offensive. Ils attaquent Candace Owens qu’on ne présente plus. Accusation : rumeurs transphobes, destinées à nuire. Sur les réseaux sociaux tout n’a jamais été permis. Ce procès, c’est plus qu’une affaire d’honneur. C’est un combat direct entre démocratie et chaos numérique. Qui commande, qui ment, qui protège ? On vous explique.
Le couple présidentiel face à une menace inédite
Emmanuel et Brigitte Macron n’avaient jamais franchi un tel pas auparavant. Mercredi 23 juillet 2025, ils déposent plainte pour diffamation aux États-Unis contre la très influente activiste américaine Candace Owens. Ce geste est une réponse directe à l’une des rumeurs les plus virales sur les réseaux sociaux : l’affirmation infondée selon laquelle Brigitte Macron serait "née homme". En choisissant les États-Unis, ils ciblent le cœur même du phénomène, là où l’impact a été maximal.

Candace Owens, figure incontournable du web américain, s’est spécialisée dans l’amplification de contenus controversés. Elle est une fervente supportrice de Donald Trump et une figure influente de l’extrême droite américaine. De plus, elle maîtrise parfaitement les codes des réseaux sociaux. Ses vidéos intitulées Becoming Brigitte cumulent plus d’un milliard de vues, assurant une propagation mondiale à la théorie complotiste. Depuis plusieurs mois, elle exploite les thèses de l’influenceur français Xavier Poussard et le livre controversé Devenir Brigitte. Leur théorie commune affirme sans preuve que Brigitte Macron serait en réalité son frère, Jean-Michel Trogneux, sous une identité différente. Xavier Poussard intervenait souvent visage caché sur Égalité et Réconciliation, le site sulfureux d’Alain Soral. Là, les vidéos de Candace Owens sont diffusées, doublées en français. Sur ce site, la dame aux faux cheveux est désignée comme la "femme idéale", aux "faux airs de Rihanna". Avec ou sans maquillage ?
Candace Owens, figure emblématique d’une nouvelle ère
Candace Owens est une actrice majeure d’un paysage médiatique profondément transformé par Internet. Sa stratégie repose sur une utilisation agressive de la viralité numérique. Sur X, YouTube et Instagram, elle fédère près de 15 millions de fidèles. Chaque publication amplifie ses idées et étend son influence. Ainsi, chaque scandale devient un levier pour accroître son audience et ses revenus.

Au-delà de simples commentaires sur l’actualité, elle orchestre méthodiquement des campagnes en ligne. Owens organise des événements en direct, commercialise des produits dérivés et met en scène publiquement les plaintes déposées contre elle. Dès l’annonce de la plainte du couple présidentiel français, elle réagit en direct : “Aujourd’hui, j’ai été attaquée en justice par la ‘première dame’ de France.” Brandissant ostensiblement la plainte devant ses millions d’abonnés, elle exploite immédiatement cette attaque en justice à son avantage.
La méthode Owens mélange provocation, marketing et discours politique extrême. Elle vend ainsi des t-shirts sarcastiques "Man of the Year" moquant Brigitte Macron. Son modèle économique est basé sur l’exploitation constante des controverses médiatiques.
Les Macron, entre résilience personnelle et contre-attaque médiatique
Depuis 2021, Brigitte Macron subit une attaque médiatique sans précédent. La rumeur initiale, née sur des forums obscurs, s’est amplifiée au gré des relais d’extrême droite. En France, la première dame avait déjà attaqué en justice Natacha Rey, responsable de la première vidéo virale. Toutefois, l’ampleur internationale prise par l’affaire exige désormais une réponse plus globale.

Pour la première fois, Emmanuel Macron rejoint officiellement sa femme dans une démarche judiciaire. Ce choix stratégique témoigne d’un changement profond. Le couple présidentiel confie dorénavant leur défense au célèbre avocat américain Thomas Clare, spécialiste réputé en droit de la diffamation. Ils réclament des "dommages-intérêts exemplaires" et demandent un procès devant jury, une situation rare pour un chef d’État en fonction.

Cette décision poursuit trois objectifs principaux. Elle rappelle solennellement la gravité des accusations et expose les rouages de la désinformation moderne. En outre, elle envoie un signal fort aux autres responsables politiques victimes de campagnes similaires.
Une bataille judiciaire risquée aux États-Unis
Aux États-Unis, la liberté d’expression bénéficie d’une large protection grâce au Premier Amendement. Pour espérer une condamnation, les Macron doivent prouver que Candace Owens a agi avec une "réelle malveillance" : montrer qu’elle connaissait la fausseté de ses propos ou qu’elle a délibérément négligé la vérité. Cette exigence légale rend l’affaire particulièrement délicate.
De son côté, Owens se présente comme journaliste et lanceuse d’alerte. Préparée à une longue bataille judiciaire, elle dispose de moyens financiers conséquents et d’un solide réseau de soutien. Le procès pourrait ainsi durer des années, assurant une visibilité permanente à la polémique.
Les enjeux financiers sont importants. Aux États-Unis, les dommages-intérêts en matière de diffamation peuvent atteindre des sommes vertigineuses. Cependant, au-delà de l’aspect financier, il s’agit de fixer une limite claire à la désinformation mondialisée.
Candace Owens : itinéraire d’une provocatrice influente
Née en 1989, Candace Owens commence sa carrière médiatique par des prises de position tranchées contre le mouvement Black Lives Matter. Sa popularité explose avec l’élection de Donald Trump et la crise sanitaire du Covid-19, qu’elle qualifie de complot. Climatosceptique assumée, elle n’hésite pas à soutenir des théories extrêmes ou des personnages controversés comme Alex Jones.
Sa méthode repose sur une polarisation assumée. Owens utilise les réseaux sociaux pour susciter l’indignation, alimenter des controverses et générer des revenus. Chaque scandale accroît sa visibilité et renforce son influence.
Les Macron face à un défi global
En s’engageant frontalement contre la rumeur Owens, Emmanuel et Brigitte Macron défendent leur honneur personnel, mais aussi celui des institutions françaises. Ce procès inédit met en lumière la complexité actuelle de la lutte contre la désinformation. Observée mondialement, cette bataille judiciaire pourrait constituer un tournant majeur dans la gestion des crises liées aux fake news.
Cette affaire témoigne d’une époque où vérité et mensonge s’entremêlent constamment. Le procès à venir sera un test crucial. Il déterminera la capacité des démocraties à protéger la dignité de leurs représentants. De plus, il évaluera l’intégrité face aux dérives numériques.