Valérie Lemercier, spectacle au Théâtre Marigny (2025–2026) : confidences, pudeur et désir de scène

Valérie Lemercier revient à Marigny (15/10/2025–03/01/2026) : comédie précise et pudique, nourrie par Paris et la Normandie.

À Paris, Valérie Lemercier remonte sur scène avec un nouveau one-woman-show au Théâtre Marigny du 15/10/2025 au 03/01/2026. Après son passage à « 20h30 le dimanche » (26/10/2025), où elle a rappelé sa pudeur de jeu et la nature fictionnelle d’Aline, l’artiste raconte comment Paris et la Normandie nourrissent son travail : liberté, anonymat, et retour à l’essentiel du rire. Elle revient au Théâtre Marigny pour son spectacle.

Le retour d’une scène familière

Valérie Lemercier retrouve la scène avec un nouveau one-woman-show au Théâtre Marigny (Paris 8e) du 15/10/2025 au 03/01/2026. Dix ans après son dernier seul-en-scène, l’artiste revient. C’est là où le dialogue classique avec le public l’inspire. Ainsi, il affine sa marque : une élégance comique discrète, une observation précise des mœurs et un sens du rythme subtil. En effet, il préfère l’ellipse au démonstratif. La billetterie du théâtre a confirmé l’annonce du retour. Elle programme la série entre automne et début d’année.

Un entretien télévisé qui place le débat au bon endroit

Face à Laurent Delahousse, elle assume l’hommage 'Aline' et rappelle sa limite : 'sans poils, sans gémissements'.
Face à Laurent Delahousse, elle assume l’hommage ‘Aline’ et rappelle sa limite : ‘sans poils, sans gémissements’.

Invitée de « 20h30 le dimanche » sur France 2, le 26/10/2025, face à Laurent Delahousse, Valérie Lemercier a posé un cadre clair. Elle n’a jamais rencontré Céline Dion et « croit » que la chanteuse n’a pas vu Aline, sorti en 2021. Loin de la polémique, elle assume l’hommage fictionnel : un récit inspiré d’une trajectoire, pas une biographie autorisée. Le ton était calme et la formule précise, comme pour refermer une parenthèse. Elle a trop longtemps détourné du travail d’écriture et de jeu.

Elle a surtout réaffirmé sa pudeur d’interprète : au cinéma, dit-elle, « je fais des baisers ». Dans les contrats, une clause précise la limite « sans poils, sans gémissements ». Elle indique le refus de la nudité et des scènes de sexe. Cette règle ancienne n’est pas un manifeste moral. En effet, elle reflète sa conception de l’illusion. Elle trace ainsi la frontière entre ce qui se joue et ce qui s’exhibe.

Marigny, écrin et tremplin

L’adresse compte. Au bas des Champs-Élysées, la salle du Théâtre Marigny accueille le retour d’une artiste qui aime l’épure : un plateau net, des entrées qui laissent respirer la phrase, une lumière qui accompagne la chute. La série s’étire du 15/10/2025 au 03/01/2026, calendrier suffisamment long pour ajuster le texte au contact du public. Le dispositif communicationnel reste concentré : affiches sobres, entretiens ciblés, et un bouche-à-oreille que sa notoriété nourrit sans effort.

Paris et Normandie, deux manières de travailler

Entre l’atelier du Palais-Royal et le refuge normand, elle écrit la nuit. Elle polit la chute pour chercher un rire net sans dévoiler l’intime.
Entre l’atelier du Palais-Royal et le refuge normand, elle écrit la nuit. Elle polit la chute pour chercher un rire net sans dévoiler l’intime.

La créatrice partage son temps entre un atelier au Palais-Royal (Paris 1er) et une maison en Normandie. L’atelier est un lieu d’écriture et de répétition, tandis que la maison est un refuge où elle s’isole. Là-bas, elle coud des scènes, modifie une rythmique et reprend nuitamment un passage. Ce bi-ancrage répond à une méthode : en ville, l’anonymat autorise la circulation et l’observation, au bord de mer, le repli favorise la coupe et la patience.

Dans ses descriptions, l’atelier parisien apparaît comme un grand espace de travail ouvert, livré aux livres et essais. Devant un miroir, elle pratique ses essais, tandis que la Normandie offre la lenteur nécessaire à l’artisanat comique. D’un lieu à l’autre, elle conserve la même sobriété : peu de traces visibles, des fiches, un cahier, un piano qui revient régulièrement dans ses récits.

« Aline », hommage et controverse dépassée

Avec Aline (2021), Valérie Lemercier a écrit, mis en scène et incarné une chanteuse inspirée de Céline Dion. Le film, clairement présenté comme une fiction, a suscité des critiques de proches de la star. Parmi eux, Claudette Dion a exprimé ses réserves dès sa sortie au Québec. L’artiste, elle, assume l’écart : changer les prénoms, romancer certaines scènes, c’était se donner la liberté d’un récit plutôt que d’un procès-verbal.

Le César de la meilleure actrice (2022) obtenu pour ce rôle a reconnu un pari de jeu singulier : tenir, de l’enfance à l’âge adulte, la même silhouette imaginaire. L’actualité de l’automne 2025 a ravivé les questions, l’intéressée y a répondu sans posture défensive : l’hommage n’attend pas d’approbation formelle, il travaille à distance et laisse chacun en paix.

Pudeur, comique et précision

Ce retour sur scène s’inscrit dans une continuité. Pudeur d’abord : éviter l’intime frontal pour préserver le mystère de la représentation. Comique ensuite : chercher la ligne claire, la chute qui n’écrase pas, la mimique qui ne nie jamais l’humanité des personnages. Précision enfin : écrire en finesse, enregistrer les écarts de langage, peser une rime, déplacer d’un millimètre un accent pour faire naître le rire.

Dans l’entretien télévisé comme sur l’affiche de Marigny, Valérie Lemercier ne « revient » pas pour solder un compte : elle remet son outil en mouvement. Le spectacle tient ce fil : ne pas se raconter, se jouer.

Vie personnelle : mentions sobres et attribuées

À l’automne 2025, des déclarations publiques ont mentionné un compagnon âgé de 37 ans, professionnel des effets spéciaux. L’information est mineure par rapport à l’actualité artistique. Ainsi, par respect du droit à la vie privée, elle n’appelle aucun autre détail. L’essentiel demeure l’œuvre et les dates.

Repères et trajectoire

Après le César 2022 pour 'Aline', cap sur Marigny : un seul-en-scène affûté, sans biographie à valider, tout en précision et distance.
Après le César 2022 pour ‘Aline’, cap sur Marigny : un seul-en-scène affûté, sans biographie à valider, tout en précision et distance.

Fille de Normandie, formée à Rouen puis installée à Paris, Valérie Lemercier a traversé trois décennies d’images populaires : la télévision (Palace), le cinéma (Les Visiteurs, Palais Royal !), et la scène, où elle forge ses personnages en solitude. L’arc qui mène à Aline résume sa manière : tordre un matériau réel pour en extraire une fiction personnelle, poétique et un peu décalée. Loin de l’exercice d’autorité, elle fabrique un humour d’observation qui préfère la distance à la charge.

Ce nouveau spectacle prolonge ce geste : des figures reconnaissables, un ton qui n’accuse pas, des situations taillées pour la réplique sèche et l’absurde discret. La scène, terrain d’auto-réglage, devrait affiner encore ce régime sans emphase.

Infos pratiques et billets – spectacles à Paris 2025

Spectacle : Valérie Lemercier, one-woman-show.

Dates : du 15/10/2025 au 03/01/2026.

Lieu : Théâtre Marigny, Carré Marigny, 75008 Paris (métro : Champs-Élysées – Clemenceau / Franklin-D.-Roosevelt).

Billetterie : Billetterie officielle : billets 2025 dès 54 € sur le site du Théâtre Marigny, selon séances.

Télévision : « 20h30 le dimanche » (France 2), L’entretien avec Valérie Lemercier diffusé le 26/10/2025 (replay sur la plateforme france.tv).

Pourquoi ce retour compte

Il y a la surface des rumeurs et ce qui demeure : un calendrier, une scène, un regard. Valérie Lemercier revient à Marigny avec la même économie de moyens et la même exigence de précision. Son entretien à la télévision a rappelé l’essentiel : pas d’obsession pour valider un hommage, mais le choix d’un jeu mesuré, à distance juste. L’automne parisien lui offre un écrin, tandis que l’hiver de Normandie lui procure un silence. Entre les deux, un spectacle prend forme. Cela grâce à un rire contenu et une parole qui ne cède jamais sur la pudeur.

Cet article a été rédigé par Émilie Schwartz.