L’histoire d’Aurélie B. : l’arnaqueuse qu’Hollywood peut nous envier

Femme devant le palace Martinez à Cannes

Illustration : Le mannequin présenté n’est pas la personne concernée par le fait divers.

Aurélie B., ancienne trésorière de l’enseigne de prêt-à-porter Kiabi, semblait avoir un talent aussi particulier pour manipuler les cœurs que pour jongler avec les chiffres. Derrière son apparence de femme aimante et charmante, elle aurait orchestré des détournements de fonds spectaculaires. De plus, ses malversations auraient atteint plusieurs millions d’euros. Bilan des courses ? Des millions d’euros envolés et des cœurs brisés.

Une histoire d’amour… et de chèques frauduleux

Quand elle rencontre Théo, jeune footballeur en devenir, Aurélie joue de ses charmes comme elle pourrait jouer au poker : avec un bluff parfait. Elle s’immisce dans la vie de Théo, conquiert ses amis, ses finances, et même son carnet de chèques. Rapidement, elle prend le contrôle de ses comptes, émettant pas moins de 140 chèques frauduleux. Montant total : 680 000 euros. Pour Théo, la découverte est brutale, comme un tacle à la gorge. « Avec elle, j’ai traversé les pires moments de ma vie », lâche-t-il dans un entretien au Parisien. Un coup dur pour un jeune joueur qui croyait encore au fair-play amoureux.

Des banques aux abonnés absents

Mais où étaient donc les banques pendant qu’Aurélie s’enrichissait sur le dos de son cher et tendre ? Aux abonnés absents, apparemment. Les montants colossaux ne semblent pas avoir soulevé le moindre soupçon chez les institutions censées surveiller les comptes. Après une série d’erreurs de vérification des signatures, l’une d’elles a fini par rembourser partiellement le joueur, histoire de sauver les apparences. Mais une grande partie de l’argent reste introuvable. Quant à Aurélie, elle n’était visiblement pas rassasiée…

Une carrière de fraude : de Cultura à Kiabi

Si ses manigances commencent modestement, avec 60 000 euros détournés chez Cultura entre 2013 et 2014, c’est chez Kiabi qu’Aurélie B. voit encore plus grand. Dans ce poste en trésorerie, elle aurait imaginé des montages financiers à la hauteur de sa démesure, poussant la note jusqu’à un montant stupéfiant de 100 millions d’euros. Et tout cela sans qu’aucune alarme ne se déclenche. Ce n’est qu’après des années d’escapades financières que l’enseigne prend enfin des mesures judiciaires. Pour Aurélie, le jeu semblait valoir le coup : son culot était aussi bien aiguisé que ses talons hauts.

Une vie de mensonges et de luxe en carton

Pendant qu’elle amassait discrètement des fortunes, Aurélie B. cultivait l’image d’une jet-setteuse bien en vue. Récits de voyages de luxe, connexions dans le sport, enfance « dorée »… son storytelling était impeccable. Mais son décor de star vacillait. Julie, une connaissance, se souvient d’Aurélie comme une femme énigmatique : « Elle parlait de ses amitiés avec des femmes de footballeurs, c’était impressionnant. Mais pourquoi vivait-elle dans un modeste appartement de banlieue ? » Derrière la façade de glamour, des incohérences étranges et un art du camouflage sans faille.

Le rideau tombe : Aurélie en détention

Aujourd’hui, Aurélie B. n’est plus qu’une figure médiatique en détention provisoire, répondant à des accusations de détournement de fonds et de blanchiment en bande organisée. Le compte à rebours de la justice a commencé pour elle, tandis que ceux qu’elle a manipulés tentent encore de démêler les fils de sa toile. Elle laissera derrière elle un florilège de victimes et une leçon cruelle : parfois, derrière l’amour se cache une calculatrice redoutable.

Sous ses airs de grande amoureuse, Aurélie B. n’était qu’une fine stratège qui n’a jamais hésité à confondre l’amour et les affaires. Il y a eu Inventing Anna sur Netflix. Espérons qu’une plate-forme n’oubliera pas Aurélie pour nous divertir.

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