Féminicide après 13 mains courantes et 4 plaintes de la victime

Femme assise au sol menacée par son conojoint

La cour d’assises du Bas-Rhin juge cette semaine un homme de 45 ans accusé d’avoir étranglé son ex-compagne en décembre 2020. Le drame s’est déroulé sous les yeux de leurs enfants après des années de violences conjugales non traitées par les autorités.

Le corps de la victime, 25 ans, a été retrouvé enterré dans une forêt près de Strasbourg quelques jours après sa disparition. Elle avait été étranglée pendant au moins six minutes et présentait des blessures par arme blanche. Les faits se sont produits dans son appartement, en présence de leurs quatre enfants, âgés de 2 à 7 ans.

Les deux aînés ont relaté aux enquêteurs une dispute entre leurs parents alors qu’ils regardaient des dessins animés. Le père accusait la mère d’être amoureuse d’un autre homme. Les enfants ont tenté de faire du bruit pour alerter la voisine, sans succès.

L’homme a finalement avoué son crime, accablé par les preuves : son ADN sur un couteau, le sang de la victime dans l’appartement et sur ses chaussures. Durant les interrogatoires, il a rejeté la faute sur la victime, évoquant une relation toxique et des violences réciproques.

L’enquête a révélé treize mains courantes, quatre plaintes et un signalement pour violences conjugales. Malgré cela, les autorités n’ont pris que des mesures limitées, comme un simple rappel à la loi.

L’accusé présente un trouble de la personnalité antisociale selon les experts. Son casier judiciaire affiche déjà dix condamnations. Même s’il risque aujourd’hui la réclusion criminelle à perpétuité, on est en droit de se demander jusqu’à quand les femmes seront enfin mieux protégées dans notre pays.