Golden Globes 2025 : triomphes, diversité et discours marquants à Beverly Hills

Zoé Saldana triomphe devant un fond roige bordeau

La 82e cérémonie des Golden Globes, tenue le 5 janvier 2025 au Beverly Hilton de Beverly Hills, a donné le coup d’envoi à la saison des récompenses cinématographiques et télévisuelles. Ce rendez-vous annuel a offert un spectacle à la fois éblouissant et émotionnel, où les triomphes artistiques se sont mêlés à des prises de position audacieuses. Avec des discours chargés de sens, des tenues à couper le souffle et des palmarès saluant la diversité, cette édition s’inscrit déjà parmi les plus mémorables.

Le sacre de The Brutalist

Le réalisateur Brady Corbet a marqué l’histoire des Golden Globes en raflant trois distinctions majeures pour The Brutalist. Ce drame poignant suit l’itinéraire d’un architecte hongrois émigré après la Seconde Guerre mondiale, explorant les thèmes de l’exil et de la résilience. Le film a été couronné meilleur film dramatique, meilleur réalisateur et meilleur acteur pour la prestation magistrale d’Adrien Brody.

Adrien Brody : un acteur à qui tout va, même les rôles d’architectes hongrois exilés pendant
Adrien Brody : un acteur à qui tout va, même les rôles d’architectes hongrois exilés pendant

Lors de son discours, Brody, visiblement ému, a réaffirmé l’importance de se souvenir des sacrifices des générations précédentes. « Ce rôle n’est pas seulement une histoire d’exil. Il reflète un espoir universel : celui de se reconstruire, même dans les pires circonstances. » Quant à Brady Corbet, il a plaidé pour une vision cinématographique ambitieuse, soulignant que « le courage artistique devrait toujours primer sur la peur du rejet ».

Emilia Pérez : quand Jacques Audiard brise les conventions

La comédie musicale Emilia Pérez a également été l’une des grandes gagnantes de la soirée, remportant quatre Golden Globes : meilleur film musical ou comédie, meilleur film étranger, meilleure chanson originale (« El Mal ») et meilleur second rôle féminin pour Zoe Saldaña. Ce film audacieux, réalisé par Jacques Audiard, raconte l’histoire d’un narcotrafiquant mexicain en transition de genre, incarné par Karla Sofía Gascón.

Zoe Saldaña, visiblement touchée, a salué le courage artistique d’Audiard. « Jacques, tu oses dire l’indicible avec une poésie unique. Merci de nous avoir fait confiance pour donner vie à cette histoire hors normes. » De son côté, Audiard a dédié ses prix à toutes les personnes qui, comme Emilia, « choisissent d’être elles-mêmes, quel qu’en soit le coût ».

La célèbre ministre française Rachida Dati était présente dans la salle. Celle qui a été maintenue à la culture a tenu à exprimer sa fierté face à cette réussite. « Jacques Audiard continue de porter haut les couleurs du cinéma français à l’international, avec une audace et une finesse qui nous honorent tous. Emilia Pérez est une œuvre majeure qui transcende les frontières et les préjugés », a-t-elle déclaré aux journalistes.

Rachida Dati, fraîchement reconduite, a toujours cultivé une élégance  digne du glamour hollywoodien. Plus fière d’Audiard que si elle avait tourné pour lui, elle apprécie beaucoup Karla Sofía Gascón, l’actrice trans espagnole qui porte le film
Rachida Dati, fraîchement reconduite, a toujours cultivé une élégance digne du glamour hollywoodien. Plus fière d’Audiard que si elle avait tourné pour lui, elle apprécie beaucoup Karla Sofía Gascón, l’actrice trans espagnole qui porte le film

Demi Moore : une revanche à Hollywood

Aà 62 ans, Demi Moore a enfin reçu son premier Golden Globe pour son interprétation dans _The Substance_, un thriller psychologique signé Coralie Fargeat. Cette performance marquante lui a permis de répondre à des décennies de critiques qui la considéraient comme une « actrice pop-corn ». Dans un discours poignant, Moore a confié : « Ce rôle n’est pas seulement une victoire personnelle. C’est une preuve que les femmes peuvent se réinventer à tout âge. » Elle a chaleureusement remercié Fargeat pour lui avoir offert une opportunité aussi rare qu’audacieuse.

Viola Davis : une légende honorée

L’éblouissante Viola Davis a été récompensée par le prestigieux Cecil B. DeMille Award, reconnaissant sa contribution exceptionnelle à l’industrie du divertissement. Son discours, véritable masterclass d’inspiration, a retracé son cheminement, de son enfance marquée par la pauvreté jusqu’à son statut d’icône internationale. « Ce prix, je le dédie à toutes les petites filles qui rêvent. La magie est réelle, mais il faut la créer soi-même », a-t-elle déclaré sous une ovation debout.

La télévision à l’honneur : Shogun et Hacks

Côté séries, la fresque historique Shogun a dominé les catégories dramatiques avec quatre récompenses, dont meilleure série dramatique et meilleurs acteurs pour Hiroyuki Sanada et Anna Sawai. Inspirée du roman éponyme de James Clavell, la série a impressionné par sa production ambitieuse et son exploration immersive du Japon féodal.

Absente des Golden Globes, mais présente dans tous les cœurs… et les garde-robes de rêve
Absente des Golden Globes, mais présente dans tous les cœurs… et les garde-robes de rêve

Dans la catégorie comédie, la série Hacks a confirmé son statut incontournable en remportant les prix de la meilleure série comique et de la meilleure actrice pour Jean Smart, qui continue d’éblouir avec son rôle de comédienne de stand-up cynique et attachante.

Une soirée sous le signe de la diversité et de l’audace

L’animation de Nikki Glaser, connue pour son humour incisif, a insufflé un vent de fraîcheur. Avec des plaisanteries savamment dosées et des tenues avant-gardistes, elle a contribué à redynamiser une cérémonie souvent critiquée pour son manque de modernité.

Les récompenses attribuées à des œuvres comme Emilia Pérez ont été saluées pour leur célébration de thématiques inclusives et novatrices. Cependant, certains choix controversés, comme l’absence de distinction pour Anora, un drame acclammé par la critique, ont alimenté les débats sur les réseaux sociaux.

Steven Spielberg, le grand absent de la soirée, mais toujours maître des scénarios… Il écrivait certainement un prochain chef-d’œuvre pendant que d'autres fêtent le leur
Steven Spielberg, le grand absent de la soirée, mais toujours maître des scénarios… Il écrivait certainement un prochain chef-d’œuvre pendant que d’autres fêtent le leur

En route vers les Oscars

Avec The Brutalist, Emilia Pérez et The Substance comme grands favoris, la course aux Oscars s’annonce palpitante. Cette 82e édition des Golden Globes a réussi à conjuguer émotion, glamour et réflexion, réaffirmant le rôle central du cinéma et de la télévision dans notre société. Le rideau est tombé sur une soirée exceptionnelle, mais l’écho de ses discours résonnera encore longtemps.

Palmarès des Golden Globes 2025 – Les Gagnants

Meilleur film dramatique

  • The Brutalist

Meilleur film comique ou comédie musicale

  • Emilia Pérez

Meilleur·e réalisateur·ice

  • Brady Corbet, The Brutalist

Meilleur scénario

  • Peter Straughan, Conclave

Meilleure actrice dans un drame

  • Fernanda Torres, Je suis toujours là

Meilleur acteur dans un drame

  • Adrien Brody, The Brutalist

Meilleure actrice dans un second rôle

  • Zoe Saldaña, Emilia Pérez

Meilleur acteur dans un second rôle

  • Kieran Culkin, A Real Pain

Meilleure actrice dans un film comique ou une comédie musicale

  • Demi Moore, The Substance

Meilleur acteur dans un film comique ou une comédie musicale

  • Sebastian Stan, A Different Man

Meilleur succès au box-office

  • Wicked

Meilleure chanson originale

  • “El Mal” — Emilia Pérez

Meilleure bande originale

  • Trent Reznor, Atticus Ross — Challengers

Meilleur film d’animation

  • Flow

Meilleur film étranger

  • Emilia Pérez (France)

Meilleur comédien·ne de stand-up

  • Ali Wong, Single Day

Meilleure série humoristique ou musicale

  • Hacks

Meilleure série d’anthologie, mini-série ou téléfilm

  • Mon petit renne

Meilleure série dramatique

  • Shōgun

Meilleure actrice dans une série dramatique

  • Anna Sawai, Shōgun

Meilleur acteur dans une série dramatique

  • Hiroyuki Sanada, Shōgun

Meilleur acteur dans une mini-série ou un téléfilm

  • Colin Farrell, The Penguin

Meilleur acteur dans une série humoristique ou musicale

  • Jeremy Allen White, The Bear

Meilleure actrice dans une mini-série ou un téléfilm

  • Jodie Foster, True Detective: Night Country

Meilleure actrice dans un second rôle d’une série

  • Jessica Gunning, Mon petit renne

Meilleur acteur dans un second rôle d’une série

  • Tadanobu Asano, Shōgun

Meilleure actrice dans une série humoristique ou musicale

  • Jean Smart, Hacks

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