
M6 pensait sans doute révolutionner la télé-réalité en lançant Le Golden Bachelor, un programme où l’on troque les trentenaires bodybuildés pour des sexagénaires grisonnants. Un vent de fraîcheur dans un univers saturé de jeunes muscles huilés et de disputes futiles ? Euh… non. En réalité, c’est plutôt un souffle de fatigue. Landry, 60 ans, veuf et gentleman (on vous le jure), cherche l’amour parmi vingt candidates d’un âge respectable. Ça promettait du romantisme, des cœurs qui s’emballent… Finalement, c’est surtout l’ennui qui a frappé à la porte, attirant peu de spectateurs.
Alors, préparez-vous à la grande nouveauté : une villa luxueuse, des robes à paillettes, des coupes de champagne… Ah non, attendez. Ça, c’est comme d’habitude. Mais ne vous inquiétez pas, on a quand même innové un peu. Ils sont plus vieux ! Voilà. C’est ça, le twist. Fini les jeunes, on les remplace par des seniors. Avec cette idée révolutionnaire, M6 espérait sans doute bouleverser les codes de la télé-réalité et attirer un public plus mature. Spoiler : c’est raté.
Dès les premières minutes, le suspense est insoutenable. Qui sera la première candidate à comparer Landry à un acteur célèbre ? Ah, la voilà. Raquel, 60 ans, lance un "On dirait Pierce Brosnan". Et pourquoi pas ? Landry, Pierce, même combat. Ou presque. Entre les entrées en scène à moto, à cheval, et même un petit tour de magie (pour faire disparaître l’audience ?). Au final, on ne sait plus si on regarde une compétition de talents de seniors ou une émission de rencontres. On penche pour la première option.
Le concept de cette émission semble pourtant simple : Landry, le charmant veuf, doit choisir sa future moitié parmi des femmes qui rivalisent d’ingéniosité pour attirer son attention. Enfin, "ingéniosité", c’est vite dit. Certaines préfèrent chanter Mon mec à moi de Patricia Kaas, dans une ambiance légèrement malaisante. Nous on préfère revoir la vraie Patou sur TF1 dans The Voice… Mais attention, on a aussi du drame. La belle Carole tente désespérément d’avoir une conversation avec Landry. Mais elle se fait voler la vedette par une autre candidate, plus rapide à l’attaque. Vous sentez l’excitation monter ? Non, nous non plus.
Malgré tout, Landry reste impeccable, gentleman jusqu’au bout de sa rose. Lorsqu’une prétendante n’a pas pris ses lunettes pour lire sa déclaration d’amour, Landry est tout sourire : "Je n’ai pas mes lunettes non plus". Quel moment de télévision ! Mais bon, c’est peut-être le seul où on a esquissé un sourire (forcé). Le reste de l’émission se résume à des baisers volés, des danses hésitantes et des remises de roses qui, comme dirait Thierry Le Luron, sont un peu "emmerdantes".
M6, que nous aimons malgré tout, comptait probablement sur un succès fulgurant. À croire qu’ils ont oublié de demander l’avis du public. Avec moins d’un million de téléspectateurs pour le premier épisode, il semble que la majorité des Français aient préféré aller se coucher tôt. Ou zapper sur une émission plus palpitante. Peut-être un documentaire sur l’évolution des pierres précieuses ?
Aux États-Unis, le concept du Golden Bachelor a cartonné, avec un mariage à la clé (rapidement suivi d’un divorce, bien sûr, on ne se refait pas). En France, on est déjà loin de ce happy ending. Les seules unions qu’on risque de voir sont celles des téléspectateurs avec leur télécommande. Parce que, soyons honnêtes, il faut bien un peu de courage pour tenir jusqu’à la fin.
Alors, quelle leçon tirer de ce premier épisode ? Peut-être que l’amour, ce n’est pas vraiment un jeu, et encore moins quand on met vingt seniors dans une villa pour courir après un homme. Landry, malgré toute sa bonne volonté, n’a pas encore trouvé la perle rare. Nous non plus, d’ailleurs. On espère que la suite de l’émission saura surprendre certains courageux. Enfin, s’ils ont encore l’énergie de regarder…
Un conseil pour la production : la prochaine fois, peut-être remplacez les roses par de la verveine. Au moins, ça ira avec l’ambiance.