Gérard Darmon. Un nom qui claque comme une réplique culte. L’homme à la voix de baryton, oscillant entre l’acteur adoré et le tonton un brin embarrassant, fait partie du paysage. Mais aujourd’hui, c’est un décor bien moins glorieux qui se dessine autour de cette figure du cinéma français. Au centre de la scène ? Des accusations qui n’ont rien d’une fiction.
Des "blagues" qui ne passent plus
Neuf femmes, interviewées par nos confrères de Politis, dressent un portrait bien éloigné de celui que l’on applaudit sur grand écran. Des habilleuses, maquilleuses et assistantes de réalisation évoquent des moments de malaise glaçant. Exit les dialogues bien écrits ; place à des mots et des gestes qui suscitent tout sauf le rire.
Entre remarques déplacées — "chienne" serait l’un de ses qualificatifs favoris — et propositions douteuses, Darmon aurait visiblement pris ses aises sur les plateaux. Le clou du spectacle ? Une jeune femme de 19 ans à qui il aurait lancé un très délicat "On pourrait faire l’amour, tu pourrais venir chez moi". Quand elle décline, il insiste. Une insistance qui vire rapidement à la rancune lorsque l’héroïne du moment persiste à dire non.
Les coulisses d’un pouvoir intouchable
Le cinéma, cette grande famille où tout se sait mais où rien ne se dit, semble avoir longtemps couvert les écarts de Darmon. "Si Darmon part, le film s’arrête", explique l’une des femmes. Alors, le silence s’impose et les stratagèmes se multiplient. Certains ont même créé un groupe WhatsApp ironiquement baptisé "La journée du short", histoire de partager les dernières saillies vestimentaires de l’acteur.
Une autre raconte cette scène aussi grotesque qu’alarmante : un matin, Darmon aurait glissé une main entre ses cuisses, ponctuant le geste d’un jovial "Ça va, tu vas pas me faire un MeToo !". Face au rejet, la réaction est digne d’un enfant contrarié : bouderie de deux semaines. Une maturité qui laisse songeur.
Entre humour daté et excuses évaporées
Darmon, fidèle à sa réputation, a une réponse toute prête : "Moi, le problème, c’est que je ne veux pas être dans l’air de ce temps-là." Hélas pour lui, cet "air du temps" semble avoir des comptes à régler avec ceux qui s’y croyaient à l’abri.
La question reste pourtant ouverte : faut-il que le talent protège de tout ? Pendant des décennies, l’acteur a jonglé entre le charme du séducteur et l’arrogance du puissant. Mais l’époque a changé, et ce numéro d’équilibriste semble désormais vaciller.
La présomption d’innocence, dernier rempart
Face aux accusations, Darmon se défend avec véhémence. Pas d’insultes, pas de gestes déplacés, clame-t-il. Les productions, elles, choisissent prudemment leurs mots, assurant soutenir les techniciennes tout en ménageant leur star. La vérité ? Elle se trouve peut-être quelque part entre les lignes de ces témoignages.
Mais une chose est certaine : dans cette affaire comme dans toute autre, la présomption d’innocence s’impose. Aussi troublantes soient les accusations, elles doivent encore rencontrer la justice. Reste à savoir si l’histoire laissera place à un dénouement plus juste que les drames auxquels Darmon nous a habitués à l’écran.
Rideau ou renaissance ?
Ce scandale ressemble à un scénario mal ficelé, dont l’épilogue reste à écrire. Gérard Darmon, habitué aux projecteurs, trouvera-t-il les mots pour apaiser les maux qu’il est accusé d’avoir causés ? Le générique, pour l’heure, est amer : des rires éteints, des accusations pesantes et un silence qui résonne bien trop fort.