Geneviève Grad, l’inoubliable fille du gendarme Cruchot, nous quitte à 80 ans

Geneviève Grad devant un ciel bleu

La comédienne Geneviève Grad, visage lumineux des années 1960 et inoubliable interprète de Nicole Cruchot dans la saga Le Gendarme, est décédée dans la nuit du 7 au 8 novembre 2024. Elle avait 80 ans. Après un long combat contre le cancer, elle a rendu son dernier souffle à la Polyclinique de Blois (Loir-et-Cher), entourée de l’amour de son époux, Jean Guillaume, qui a annoncé la triste nouvelle.

Un visage familier pour une génération, marquée à jamais par Le Gendarme

Pour des millions de spectateurs, Geneviève Grad incarne une jeunesse insouciante et radieuse à travers son rôle de Nicole Cruchot, fille rebelle et attachante du gendarme interprété par Louis de Funès. Elle a brillé dans trois volets de la série culte : Le Gendarme de Saint-Tropez (1964), Le Gendarme à New York (1965) et Le Gendarme se marie (1968). Ces films, réalisés par Jean Girault, sont devenus des trésors du cinéma populaire français.

Dans Le Gendarme de Saint-Tropez, Geneviève Grad fait vibrer les cœurs avec sa voix dans la chanson Douliou douliou Saint-Tropez, un air devenu emblématique des années 1960. Sa douce mélodie, tantôt mal orthographiée "Do you do you Saint-Tropez", symbolise une époque où le cinéma faisait rêver, et où chaque rôle pouvait devenir une légende.

Une étoile au parcours singulier

Avant de conquérir le cinéma, Geneviève Grad débute sous les projecteurs de l’Opéra de Paris en tant que danseuse. Son talent inné et sa grâce naturelle la propulsent sur grand écran, où elle partage l’affiche avec des légendes comme Jean Marais dans Le Capitaine Fracasse (1961).

Elle s’essaye aussi aux productions d’aventures italiennes, incarnant des héroïnes fortes dans un style flamboyant. Mais malgré ces succès, elle choisit de s’éloigner progressivement des plateaux à partir des années 1970, préférant une vie plus discrète. Dans les années 1980, elle travaille en coulisses comme assistante de production pour l’émission télévisée Temps X, animée par les inséparables frères Bogdanoff.

Des amours, des souvenirs et un lien indéfectible avec son public

Dans l’intimité, Geneviève Grad a partagé un pan de sa vie avec Igor Bogdanoff, dont elle a eu un fils, Dimitri, né en 1976. Depuis plus de 30 ans, elle vivait un amour serein avec son mari, Jean Guillaume, un architecte qui l’a accompagnée jusqu’à ses derniers instants.

Même loin des projecteurs, Geneviève Grad restait profondément aimée. Son mari confie qu’elle recevait encore des lettres de fans, parfois venues de loin, d’Allemagne, de Russie ou d’Ukraine. Ces témoignages d’affection, constants malgré les années, témoignent de l’aura intemporelle de cette artiste au charme indélébile.

Un dernier adieu, mais un héritage éternel

Geneviève Grad s’éteint, mais son souvenir reste vivant dans le cœur de ses admirateurs. Son rôle de Nicole Cruchot, son sourire radieux, et sa voix sur Douliou douliou Saint-Tropez incarnent une époque révolue où le cinéma français brillait d’un éclat unique.

Elle ne se contentait pas d’être une actrice : elle était une figure familière, un symbole de légèreté et d’élégance, une page vivante de notre patrimoine culturel. Avec son départ, une partie de l’âge d’or du cinéma français disparaît, mais ses films, eux, continueront à faire rire, chanter et rêver des générations entières.

Adieu, Geneviève, et merci pour ces éclats de joie intemporels.