La chanteuse Françoise Hardy, éternelle icône des yé-yé, nous a quitté hier, quelques mois après ses 80 printemps. Son fils Thomas Dutronc, lui aussi musicien, a annoncé la nouvelle en publiant sur les réseaux sociaux une photo d’enfance avec la star, accompagné du message : « Maman est partie… ».
Depuis 2004, l’artiste souffrait d’un lymphome, puis, depuis 2019, d’un cancer du pharynx. Souffrante et affaiblie ces dernières années, elle ne quittait plus son appartement parisien, mais échangeait quotidiennement avec Jacques Dutronc, son époux et père de son fils unique resté en Corse.
Le décès de Françoise Hardy marque la fin d’une ère. Aucune autre chanteuse française n’a autant incarné la mélancolie rêveuse. Révélée dans les années 1960 par le tube Tous les garçons et les filles, elle a toujours chanté les tourments de l’amour. Françoise Hardy était l’un des emblèmes de la chanson française et son influence s’étendait bien au delà de l’Hexagone.
Atteinte de cancer depuis 2004, elle avait annoncé en mars dernier qu’elle ne pourrait plus jamais chanter. En décembre, elle confiait vivre un « cauchemar » à cause de sa maladie et exprimait son souhait de partir rapidement.
Elle était la seule représentante française dans le classement des 200 meilleurs chanteurs de tous les temps du magazine américain Rolling Stone. Tous les garçons et les filles, vendu à plus de 2 millions d’exemplaires, ayant lancé sa carrière en 1962.
Françoise Hardy était connue pour sa voix délicate, son élégance pop, mais aussi sa discrétion. Elle aura également défendu les couleurs de Monaco à l’Eurovision en 1963 avec L’amour s’en va, terminant cinquième.
Étienne Daho, Michel Polnareff, Carla Bruni, Julien Doré, Patrick Bruel… Les hommages se multiplient après le décès de la chanteuse Françoise Hardy qui incarnait si bien l’élégance française.
La chanson Comment lui dire adieu ?, écrite par Serge Gainsbourg en 1968, est souvent citée. La ministre de la Culture Rachida Dati a exprimé sa tristesse en ces termes : « Comment lui dire adieu ? ». Celle qui fréquente tant d’artistes a salué « l’éternelle Françoise Hardy, légende de la chanson française, entrée dans le cœur de tout un pays ».
Sur Instagram, Carla Bruni a écrit sobrement : « Bonjour tristesse. Repose en paix… ». Michel Polnareff a aussi exprimé sa peine : « Énorme tristesse. Elle m’a beaucoup inspiré… ». Jean-Louis Aubert a simplement dit : « Au revoir chère Françoise ». L’étonnante Princess Erika a ajouté : « Grande tristesse ». Étienne Daho a publié une photo en noir et blanc de l’artiste avec le mot « FRANÇOISE ».
Calogero a partagé un souvenir émouvant de son premier concert où Hardy était présente. Patrick Bruel a écrit : « Vos chansons n’ont jamais cessé de m’accompagner. Merci Françoise ». Julien Doré a repris les paroles de sa chanson Normandia : « Pleure mon cœur imbécile ».
Tim Burgess, chanteur britannique de The Charlatans, a rendu hommage en français : « Au revoir Françoise Hardy ». Philippe Manœuvre, critique rock, a déclaré que la mort de la chanteuse signe aussi celle de la pop. Pierre Lescure a remercié « l’amie en chansons d’une vie ».
Didier Varrod, directeur musical de Radio France, a rappelé leur collaboration pour un spectacle hommage. Michel Field, de France Télévisions, a exprimé sa peine immense. François Ozon a cité des paroles d’Hardy : « Donne-moi la main, là au final quand je prendrai le large… ». Elijah Wood, célèbre acteur américain, a écrit : « Au revoir Françoise Hardy ». Chuck D de Public Enemy a souligné son influence sur les « dénicheurs de rythmes aux États-Unis ».
Les hommages politiques sont également nombreux. Gabriel Attal, Premier ministre, a évoqué « une icône française » qui a bercé « des générations de Français ». Marine Le Pen a souligné l’impact de sa voix mélancolique.
En près de 60 ans de carrière, Françoise Hardy a offert à son public 28 albums. Elle restera une icône de la chanson française.