Eminem est de retour depuis vendredi avec son nouveau single Houdini, accompagné d’un clip dans lequel le roi autoproclamé du rap revêt de nouveau son costume de Robin. Il se lance dans une course-poursuite, une battle et finalement une fusion avec son jeune alter ego Slim Shady.
En réutilisant la même esthétique, les mêmes paroles et le même air que son tube au succès planétaire de 2002 Without Me, le rappeur situe son nouveau titre dans un monde aussi futuriste que nostalgique. Il réalise ainsi un featuring avec son ancien lui ayant traversé un portail spatiotemporel.
Comme à son habitude, Marshall Bruce Mathers III – son nom de naissance – attise la controverse dans un son dans lequel il critique ouvertement la cancel culture et le monde d’aujourd’hui. Il explique en effet que le "lui d’avant" dirait que "tout est gay" avant de se rattraper en ajoutant : "like happy".
Ne voulait-il d’ailleurs pas faire référence à l’homosexualité ? Le rappeur, qui n’a jamais fait l’économie de son insolence, a régulièrement été critiqué pour ses critiques à peine voilées de la communauté LGBT. Au cours des années 2000, il s’est violemment opposé à l’artiste électro Moby, lequel n’a cessé de qualifier le rappeur "d’homophobe" et "misogyne".
Des artistes comme la rappeuse américaine Megan Thee Stallion ou encore la drag-queen Ru Paul entre autres ont été ses cibles tout comme sa propre mère. Eminem réaffirme donc ses tendances à la provocation n’épargnant même pas ses propres enfants cette fois.
Le public remarquera également la présence de nombreuses guest-stars du rap à ses côtés, comme ses comparses de toujours 50 Cent et Dr. Dre, ou encore Snoop Dogg et Pete Davidson.
En réalité, Houdini n’est qu’un avant-goût pour les fans du chanteur qui attendent impatiemment la sortie de son nouvel album The Death of Slim Shady (Coup de Grâce), attendu pour cet été.
Le rappeur a toujours eu l’habitude d’être très critiqué pour son écriture parfois très violente et pas politiquement correcte. Qu’en sera-t-il avec ce nouvel album ? Depuis ses succès dans les années 2000, la culture woke et le phénomène #MeToo l’ont ringardisé. Et ces trois derniers opus (Revival en 2017, Kamikaze en 2018 et le double album Music to Be Murdered By sorti début et fin 2020) se sont difficilement vendus, en plus d’être vitriolés par la critique.
L’autoproclamé "roi du rap" peut-il renouer avec le succès tout en conservant sa verve acide et son ton provocateur ? La rentrée nous le dira…