
Emilia Pérez bouleverse l’histoire du cinéma français. Réalisé par Jacques Audiard, ce thriller musical reçoit 13 nominations aux Oscars 2025. Une première pour un film non anglophone. Ce succès monumental fait de ce long-métrage un symbole du renouveau culturel français, avec une reconnaissance qui dépasse largement les frontières nationales.

Une œuvre ambitieuse et audacieuse
Présenté pour la première fois lors du Festival de Cannes, Emilia Pérez a captivé. Le film raconte l’histoire de Rita, avocate engagée au Mexique. Son client, un narcotrafiquant puissant, décide de changer de sexe pour échapper à la justice et vivre une nouvelle vie. Ce sujet délicat, abordé sous l’angle musical, mêle avec virtuosité questions sociales, transformation identitaire et justice.
Jacques Audiard, connu pour des œuvres comme Un prophète et Dheepan, réinvente ici son langage cinématographique. Il explore un nouveau registre avec une mise en scène éclatante, oscillant entre drame et spectacle. Le mélange des genres intrigue, tout comme la force émotionnelle qui s’en dégage.
Une distribution hors pair
En tête d’affiche, Karla Sofía Gascón livre une performance magistrale. Première actrice transgenre à être nommée dans la catégorie meilleure actrice, elle incarne avec intensité un personnage complexe, déchiré entre son passé et son avenir. Zoe Saldaña, figure incontournable d’Hollywood, interprète un rôle secondaire mais essentiel. Son jeu, tout en subtilité, complète parfaitement l’alchimie du casting.

Ces performances sont sublimées par une bande-son originale. Composées par des talents de renommée internationale, les chansons El Mal et Mi Camino deviennent rapidement des hymnes emblématiques du film. Elles s’ajoutent aux éléments qui rendent Emilia Pérez inoubliable.
Un parcours jalonné de récompenses
Avant même les Oscars, Emilia Pérez accumule les distinctions. Le film décroche le Golden Globe du meilleur film international. Il est également salué aux BAFTA et au Festival de Toronto, où la critique le qualifie de chef-d’œuvre. Cette reconnaissance confirme le rayonnement international de Jacques Audiard et de son équipe.
L’inspiration musicale du réalisateur a surpris, tout comme sa capacité à équilibrer thèmes sensibles et spectacle visuel. Cette audace est récompensée par une nomination en meilleur réalisateur, une consécration déjà en soi.
Une compétition de haut niveau
L’édition 2025 des Oscars est marquée par une compétition féroce. Parmi les adversaires d’Emilia Pérez, on retrouve des films acclamés :
- Anora, de Sean Baker, une histoire touchante sur une jeune femme russe cherchant à refaire sa vie à New York.
- The Brutalist, de Brady Corbet, explore le parcours d’un architecte hongrois fuyant la guerre et confronté à un monde artistique sans pitié.
- Un parfait inconnu, de James Mangold, un thriller psychologique autour d’un homme mystérieux hanté par son passé.
- Conclave, d’Edward Berger, plonge dans les coulisses du Vatican lors de l’élection papale.
- Dune : Deuxième Partie, de Denis Villeneuve, adaptation épique du roman de Frank Herbert.
- Je suis toujours là, de Walter Salles, suit le destin d’un homme luttant pour retrouver sa famille disparue au Brésil.
- Nickel Boys, de RaMell Ross, inspiré d’une histoire vraie sur les abus dans un pensionnat pour jeunes afro-américains.
- The Substance, de Coralie Fargeat, un thriller horrifique féministe avec Demi Moore dans un rôle intense.
- Wicked, de Jon Chu, adaptation grandiose de la célèbre comédie musicale de Broadway.
Malgré cette diversité de talents, Emilia Pérez se démarque par son originalité et la profondeur de son propos.
Une chance unique pour le cinéma français
Le cinéma français a rarement été aussi bien représenté à Hollywood. Depuis The Artist en 2012, aucune œuvre n’avait généré un tel engouement. Si Emilia Pérez remporte le meilleur film, il deviendra un modèle pour les futures productions internationales issues de France.

Les enjeux sont nombreux. Le succès du film met en lumière des sujets universels, comme l’identité et la transformation. Il montre aussi qu’un film non anglophone peut captiver un large public et devenir un phénomène mondial.
Un moment décisif à venir
Le 2 mars prochain, tous les regards se tourneront vers Los Angeles. Emilia Pérez a déjà conquis les cœurs et les esprits. Il reste à voir si ce chef-d’œuvre entrera dans la légende des Oscars. Une chose est sûre : cette aventure cinématographique marque un tournant. Elle ouvre de nouvelles perspectives pour le cinéma français et confirme le génie créatif de Jacques Audiard.