Élisabeth Borne, toujours prête pour arpenter les sables mouvants de la politique française, revient sur le devant de la scène. Cette semaine, c’est à Mayotte, terre éprouvée, qu’elle a tenté une nouvelle pirouette politique. Résultat ? Une empreinte mémorable, mais plutôt du genre trace de pas dans la gadoue que signature sur le marbre.
Un CV en béton armé, une communication en papier mâché
Polytechnicienne, ingénieure des Ponts et chaussées, présidente de la RATP, Premier ministre… Une carrière que même un logiciel de gestion de projets aurait du mal à suivre. Mais Élisabeth Borne, c’est aussi la championne incontestée du 49.3, utilisé avec la régularité d’un métronome. Certains disent même que cette clause devrait désormais porter son nom.
Un député moqueur suggérait récemment : « Le jour où elle proposera le 49.3 pour voter la météo, on saura qu’on a franchi un cap. » Une pique bien sentie, mais pas si éloignée de la réalité tant son pragmatisme frôle parfois l’automatisme.
L’épisode Mayotte : "OK" boomerang
Tout a commencé par une visite éclair dans ce territoire ultramarin. En plein échange tendu avec des enseignants décrivant des kilomètres de marche pour rejoindre des distributions alimentaires, Madame Borne lâche un "OK" d’une froideur clinique avant de tourner les talons. L’effet est immédiat : viralité garantie sur les réseaux sociaux et explosion de mèmes.
Son "OK" devient rapidement un symbole involontaire du décalage entre Paris et les réalités locales. Un observateur ironise : « Avec un tel "OK", on aurait cru qu’elle validait une demande de congés dans un logiciel RH. » Le ton monocorde, le regard perçant… Tout y était pour figurer dans un prochain manuel de communication à ne surtout pas suivre.
Le technocrate face à l’émotion
Si Élisabeth Borne est une technicienne hors pair, elle reste aussi une formidable productrice de quiproquos. Difficile de savoir si elle calcule ses réponses comme des formules mathématiques ou si elle improvise des punchlines pour divertir les foules.
Dans tous les cas, son "OK" restera comme un bijou d’humour noir involontaire, le genre de moment que même Audiard n’aurait pas osé écrire.
Les réseaux sociaux n’ont pas manqué de souligner ce grand moment de solitude politique. Le "OK" s’est transformé en GIF, en autocollant WhatsApp, voire en t-shirt pour les plus inspirés. À ce rythme, on s’attend presque à un remix techno baptisé « Borne in Mayotte ».
Réaction officielle : l’art du damage control
Bien sûr, la principale intéressée a tenté de désamorcer la bombe en déclarant sur X (anciennement Twitter) : « Une séquence tronquée, ne reflétant pas mes échanges. » Mais face aux images, même les technocrates les plus aguerris savent que le combat est perdu d’avance.
Et si ses pas cadencés loin des enseignants ont pu ressembler à une fuite discrète, ils ont surtout été interprétés comme un "retour à Paris immédiat" façon jeu de l’oie.
Une ministre multifacettes (mais surtout en acier inoxydable)
Derrière ce portrait un brin satirique, il ne faut pas oublier que Borne est un personnage complexe. Fille de résistant, pupille de la Nation, elle a forgé sa carrière dans l’adversité. Pourtant, ce sont souvent ses maladresses qui volent la vedette à ses compétences.
On pourrait presque parler de "syndrome du robot de la République" : hyper efficace, mais incapable de serrer la main sans calculer l’angle exact.
Et l’après ?
Si Élisabeth Borne veut éviter de devenir une simple anecdote politique, il lui faudra travailler sur son humanité ou du moins ce qui y ressemble. Car, comme le disait si bien Coluche : « La politique, c’est pas compliqué, c’est juste de l’humain. »
En attendant, son "OK" entre dans l’histoire comme un moment d’anthologie. Une absurdité pure qu’on savourera encore dans les bêtisiers de fin d’année.
Entre la froideur de l’ingénieure et les éclats de rire involontaires qu’elle provoque, Élisabeth Borne nous rappelle que, parfois, la politique peut être un art du comique… À ses dépens.