Édouard Philippe, homme politique qui a connu des sommets de popularité, avance à grands pas vers la prochaine élection présidentielle. Le vitiligo et l’alopécie n’ont pas terni l’allure de cet homme à la voix posée. Depuis cette déclaration au Point, le 3 septembre 2024, la France sait. L’ancien Premier ministre ne cache plus ses intentions. Il sera candidat à la présidentielle de 2027.
Le Havre, son port d’attache, reste son ancrage. Là, où il retrouve le quotidien simple des Normands, Philippe trace son chemin. À 53 ans, il a fait de cette ville, symbole de sa résilience politique, une base d’influence. Le maire du Havre est aussi un ancien Premier ministre. Il a su gérer, tant bien que mal, la crise des Gilets jaunes. De plus, il a affronté la pandémie de Covid-19 et une réforme des retraites inaboutie. Son passage à Matignon a forgé en lui une certaine gravité. La politique n’a rien de léger pour cet homme taillé dans le roc.
Il n’a jamais été de ceux qui détestent l’action : "Ce que je proposerai sera massif" a-t-il affirmé fermement. Un avertissement lancé aux sceptiques. Philippe sait que l’élection de 2027 se jouera sur des enjeux titanesques. Des mots lourds pèsent sur ses épaules : périls démocratiques, budgétaires, sécuritaires. L’ombre de la France instable le préoccupe. Son programme, encore à dessiner, reposera sur des réformes profondes. Il faut transformer. Il faut agir. Voilà ce qui lui importe.
Mais qui est vraiment Édouard Philippe ? Ce diplômé de l’ENA et de Sciences Po a d’abord été un fervent défenseur de Michel Rocard du Parti Socialiste. Puis, dans un mouvement inattendu, il se tourne vers la droite, rejoignant Alain Juppé pour fonder l’UMP en 2002. La loyauté est son fil conducteur, mais elle n’est pas infaillible. Lorsque Juppé échoue, Philippe prend son envol, bâtissant son propre chemin.
En mai 2017, Emmanuel Macron le choisit. Un ancien opposant dans son camp. Une rareté dans la Ve République. Premier ministre à 46 ans, il fait face à un défi sans précédent. La France est secouée. Le mouvement des Gilets jaunes, qui explose en 2018, met Philippe à l’épreuve. Sa gestion ferme, parfois critiquée, ne le fait pourtant pas flancher. Lorsque la pandémie de Covid-19 frappe, il tient bon, avec sa froideur calculée. À ses côtés, la France traverse la tempête.
Après son départ de Matignon en 2020, Philippe reste en retrait, mais son ombre plane toujours. Horizons, son parti, est né en 2021. Un espace politique dédié à la reconstruction de la droite, loin des clivages partisans trop étriqués à son goût. Ce parti devient l’instrument de sa stratégie présidentielle. Philippe est patient. Il observe, analyse, tout en tissant ses alliances discrètes. La dissolution de l’Assemblée nationale en 2024, une décision de Macron, précipite l’heure de la rupture. Le lien politique entre les deux hommes s’effiloche, mais Philippe reste un allié distant, mais bien présent.
Désormais, c’est vers 2027 que ses ambitions se tournent. Sa candidature n’est pas une surprise. Elle n’en est pas moins significative. "Pour une présidentielle, il ne faut avoir envie de rien d’autre", confie-t-il. Cette phrase résume tout. L’homme est prêt. Édouard Philippe est résolu, intégralement tourné vers l’avenir.
Son ascension est celle d’un homme discret, mais encore puissant. Son passé dans les affaires publiques et à Areva lui a donné un sens aiguisé des enjeux économiques et environnementaux. Cependant, certains le critiquent pour sa gestion du nucléaire. Mais Philippe n’est pas de ceux qui reculent. Boxeur amateur, il adore l’affrontement, sur le ring comme dans l’arène politique.
Avec des cheveux et une barbe maintenant absents, ce changement physique radical reflète peut-être une nouvelle phase de sa vie publique. L’apparence n’est qu’un détail pour celui qui rêve de conduire la France vers une nouvelle ère. Les attaques politiques fusent, mais Édouard Philippe est loin de s’en émouvoir. Le défi est grand. Il est prêt à le relever.