
Actrice majeure du Nouvel Hollywood, Diane Keaton est morte le 11 octobre 2025 à Los Angeles (Californie), à 79 ans. L’annonce, faite par un porte-parole à People et confirmée par l’Associated Press, ne précise pas la cause. De Annie Hall à Something’s Gotta Give, elle laisse des films, des maisons et une empreinte de style ; pairs et publics saluent une trajectoire singulière.
Les faits établis
Diane Keaton est morte le 11 octobre 2025 à 79 ans à Los Angeles (Californie), selon People et l’Associated Press. L’annonce a été faite par un porte-parole de la famille au magazine People. Ensuite, elle a été confirmée et largement reprise par des rédactions et agences internationales. Aucune cause du décès n’a été communiquée à la date du 14 octobre 2025. L’actrice laisse deux enfants (Dexter et Duke).
Carrière de Diane Keaton : du théâtre new-yorkais à l’empreinte mondiale
On l’a découverte sur les planches de Broadway avant que le cinéma ne s’empare de sa présence singulière. Au début des années 1970, Francis Ford Coppola lui confie Kay Adams dans The Godfather (1972), rôle qu’elle reprend dans The Godfather Part II (1974) et The Godfather Part III (1990). La décennie suivante, sa complicité artistique avec Woody Allen propulse son image publique. Annie Hall (1977) lui vaut l’Oscar de la meilleure actrice en 1978. Par ailleurs, Manhattan (1979) installe ce mélange d’esprit, de fragilité et d’indépendance qui deviendra sa signature.

À rebours d’une spécialisation, Keaton navigue entre comédie et drame. Elle porte Reds (1981) aux côtés de Warren Beatty (nomination à l’Oscar), puis revient à la comédie avec Father of the Bride (1991) et sa suite (1995), avant l’immense succès de Something’s Gotta Give (2003) avec Jack Nicholson, qui marque sa rencontre avec un nouveau public et lui offre une dernière nomination aux Oscars. Suivront Marvin’s Room (1996), The Family Stone (2005), Book Club (2018) et, tout récemment, Summer Camp (2024). À l’écran, elle aura défendu un personnage de femme adulte, drôle, complexe et rarement lisse. Ce personnage a élargi le champ de la comédie romantique « mature ».
L’atelier Keaton : images, maisons, matières
Photographie, architecture, design intérieur : Keaton ne s’est jamais contentée d’être filmée. Dès les années 1990, elle photographie, collectionne, rénove et revend des maisons en Californie. Son goût pour les textures — enduits minéraux, bois brut, carrelages anciens — et pour certaines esthétiques hispano-coloniales nourrit ses projets. Elle formalise sa démarche dans The House That Pinterest Built (Rizzoli, 2017), où elle expose une méthode : moodboards, soin des détails, circulation de la lumière. Des articles parus dans Architectural Digest et ELLE Decor ont documenté plusieurs de ces rénovations en Californie, soulignant un rôle de maîtresse d’ouvrage attentive et une esthétique cohérente.
Style Diane Keaton : une figure publique à rebours des scripts
Célibat revendiqué, adoptions tardives, style androgyne : Keaton refuse les carcans imposés aux actrices. Les chapeaux, les vestes ajustées, les jupes longues, les gants, un jeu sur les volumes et la taille haute : autant d’indices d’une grammaire personnelle devenue icône de mode. Sur les plateaux, sa réputation de travailleuse minutieuse se double d’une fantaisie assumée. En effet, cette fantaisie est faite de rituels et de légèreté maîtrisée. Le public y a vu une liberté ; ses pairs, une discipline de jeu.

Amours et légende : dire juste, sans romancer
Les relations de Keaton avec Woody Allen, Al Pacino et Warren Beatty appartiennent à l’histoire d’Hollywood. Elles ont nourri articles, biographies et souvenirs. Reste la part indémontrable, la mémoire sélective, les angles morts du récit. Notre principe est simple : attribuer, dater, sourcer. Ce que l’on sait : ces liens ont existé et ont souvent rencontré le travail — rôles, films, répétitions — dans une porosité typique du Nouvel Hollywood. Le reste relève de l’intime et n’appelle ni extrapolation ni jugement.

Fortune : ce que l’on sait et ce que l’on ignore
Au lendemain de sa disparition, des montants très variables circulent sur des sites spécialisés. En effet, ces sites se concentrent sur les patrimoines de célébrités. Les montants évoqués varient entre 32–100 millions de dollars. Ces chiffres sont non officiels et fluctuent selon les méthodes — et les motivations — des plateformes qui les publient. Ce qui est documentable, en revanche, ce sont des transactions immobilières : achats, rénovations, reventes en Californie, parfois très médiatisés. Entre ces deux plans — faits et estimations —, il y a un écart qu’il faut garder à l’esprit. À ce stade, aucun document patrimonial public n’étaye une valorisation précise.
Hommages à Diane Keaton : une communauté de travail en deuil

Jane Fonda, Bette Midler, Keanu Reeves, Nancy Meyers, Steve Martin, Mary Steenburgen, Mandy Moore et de nombreux partenaires de jeu ont publié des messages de condoléances. Les témoignages convergent : une actrice de caractère, généreuse sur un plateau, rigoureuse dans la préparation et drôle entre deux prises. Loin des hyperboles, ces hommages dessinent le portrait professionnel d’une collègue influente. En effet, elle a compté sur les films. De plus, elle a marqué sa présence dans les salles de montage.
Films de Diane Keaton : héritage cinématographique
Keaton laisse un répertoire étagé. Des premiers rôles fondés sur la névrose lumineuse aux compositions plus intériorisées, elle a imposé une musicalité de la réplique. En effet, elle utilise syncopes, reprises et silences. De plus, sa direction du regard transforme la scène sans la surcharger. Son AFI Life Achievement Award reçu en 2017 actait déjà la portée de cette trajectoire. Dans les écoles, ses scènes d’Annie Hall continueront d’être étudiées pour la précision de leur tempo. En outre, elles seront analysées pour la façon dont elles organisent l’espace. Dans les salles, Something’s Gotta Give reste l’un des récits rares où une héroïne de plus de 50 ans mène la danse.
Chronologie (10 repères)
- 1946 — Naissance à Los Angeles.
- Fin des années 1960 — Débuts sur scène à New York.
- 1972 — The Godfather : révélation au grand public.
- 1977–1978 — Annie Hall et Oscar de la meilleure actrice.
- 1981 — Reds : nomination à l’Oscar.
- 1991–1995 — Father of the Bride et sa suite : retour en tête d’affiche populaire.
- 2003 — Something’s Gotta Give : comédie romantique « mature », succès international.
- 2017 — AFI Life Achievement Award.
- 2018 — Book Club : complicité au féminin et carton au box-office.
- 2024 — Summer Camp : dernier rôle au cinéma.
Filmographie de Diane Keaton (10 titres)
- The Godfather (1972) — Kay Adams.
- The Godfather Part II (1974) — Kay Adams.
- Annie Hall (1977) — Annie Hall.
- Manhattan (1979) — Mary Wilkie.
- Reds (1981) — Louise Bryant.
- Marvin’s Room (1996) — Bessie.
- Father of the Bride (1991) — Nina Banks.
- The Family Stone (2005) — Sybil Stone.
- Something’s Gotta Give (2003) — Erica Barry.
- Book Club (2018) — Diane.
Récompenses et nominations (Oscars)
- 1978 — Oscar de la meilleure actrice, victoire, pour Annie Hall.
- 1981 — Nomination à l’Oscar de la meilleure actrice pour Reds.
- 1996 — Nomination à l’Oscar de la meilleure actrice pour Marvin’s Room.
- 2003 — Nomination à l’Oscar de la meilleure actrice pour Something’s Gotta Give.
Méthodologie et prudence éditoriale
Notre cadre de vérification repose sur des sources primaires telles que l’annonce du porte-parole via un média identifié. De plus, il s’appuie sur la convergence d’agences et de rédactions de premier plan. Nous distinguons ce qui est confirmé, comme la date, le lieu, l’âge, la filmographie et les prix. En revanche, nous laissons en suspens la cause du décès et la valorisation du patrimoine. Les éléments relatifs à la santé de Keaton évoqués par certains titres relèvent d’un contexte non médical et n’appellent aucune hypothèse.
Réception en France et à l’international
La nouvelle a été immédiatement relayée par les médias américains et européens. En France, les rédactions ont insisté sur la double empreinte de Keaton : l’icône du Nouvel Hollywood et la figure populaire des années 1990-2000. À l’étranger, les obituaries rappellent la longévité d’une carrière sans retrait spectaculaire, la curiosité d’une artiste qui, jusqu’à la veille, continuait d’explorer.
Rôles et présence à l’écran : ce que dit sa silhouette
Il y a chez Keaton une conquête du cadre par la parole, bien sûr, mais aussi par la posture et gestes : épaules droites, impulsion des mains, micro-décalages de posture. Ce vocabulaire a influencé la mode et la publicité. Combinaisons, robes-chemises, ceintures hautes : une écriture textile que beaucoup ont adoptée, parfois sans le savoir, à la faveur d’un personnage resté en mémoire.
Ce qu’elle laisse derrière elle

Diane Keaton laisse des films, des maisons, des images et une foule de partenaires de jeu qui racontent la même chose : la plaisir constant d’exercer un métier. Son histoire épouse un demi-siècle d’Hollywood, ses mutations, ses contradictions. Le deuil des siens, le silence choisi autour des circonstances, imposent mesure et respect. Reste l’œuvre, vivante.