
Le 28 octobre 2025, Anthony Chaplain, chanteur français et auteur-compositeur costarmoricain de 42 ans, s’est éteint, annonce faite par ses proches. À Saint-Brieuc, les obsèques auront lieu le 4 novembre à 15 h 30, après un recueillement à Lamballe. Entre Marie La Dondaine, des rencontres avec Aznavour, Hallyday et Sardou, et un retour en 2024, il laisse une voix fidèle et fraternelle. La cause demeure discutée, attribuée différemment selon les sources.
Décès du chanteur français : obsèques et informations pratiques
La nouvelle est tombée dans le silence gris d’un matin d’automne. Anthony Chaplain, auteur-compositeur-interprète originaire des Côtes-d’Armor, est mort le 28 octobre 2025 à l’âge de quarante-deux ans. L’annonce a été publiée par ses proches sur sa page officielle. Depuis, les messages affluent, qu’ils soient sobres ou bouleversés. Ils rappellent cette voix posée, venue des bals de bourg. Elle est taillée par la chanson de caractère et nourrie d’élans romantiques. On se souvient d’un artiste attaché à sa Bretagne, lucide sur ses forces, obstiné dans ses retours.
Les obsèques doivent se tenir au crématorium de Saint-Brieuc le mardi 4 novembre 2025 à 15 h 30. Un temps de recueillement est annoncé au funérarium Favrel de la Tourelle, à Lamballe, de 14 h 30 à 18 h 30. L’information a été donnée rapidement, sans détour, comme pour offrir aux fidèles un lieu et une heure afin de poser des mots et de saluer une trajectoire.
Une enfance bretonne, un cap musical
Né à Saint-Alban, non loin de la lande et de la mer, Chaplain a grandi dans un monde où les fêtes de bourg et les scènes improvisées font métier de mémoire. La Bretagne, il la portait comme un talisman. Elle affleurait dans le grain de sa voix et dans l’assise rythmique de ses chansons. À partir du début des années 2000, il forge une grammaire qui mêle ballades à hauteur d’homme, swing discret et nerf rock. La guitare tient la barre. L’accordéon s’invite parfois, complice d’un héritage populaire qui ne rougit pas de son intensité.

À mesure que les salles s’ouvraient, Chaplain confirme une réputation de présence. Sur scène, il avançait d’un pas franc, sans effets, avec ce mélange de sourire et de gravité qui désarme. Sa manière de chanter racontait sa route, les amitiés qui y renaissent. De plus, elle évoquait la vie qui s’obstine. Cette économie de grands gestes plaisait autant aux familles qu’aux amateurs de chanson taillée au cordeau.
La chanson d’un chanteur français qui a marqué une génération
Le public l’identifie d’abord à un titre. Marie La Dondaine devient une ritournelle que l’on fredonne dès sa sortie. En voiture et sur les places de village. On y retrouve l’épure de la comptine et la tendresse des portraits. 2003 marque ce virage, qui lui donne une visibilité nationale. Le morceau installe une signature melismatique, une cadence qui accroche et une sensibilité qui n’a rien de mièvre. Ce n’est pas un tube industriel, mais une chanson transmise de bouche en bouche. Par contagion affectueuse.
Dans son sillage, Chaplain s’autorise d’autres reprises et variations. Emmenez-moi s’offre une seconde vie dans un clip où apparaît Charles Aznavour, passeur bienveillant qui reconnaît chez le Costarmoricain une ferveur sincère. Les mots de la chanson monde se teintent alors d’iode, de quais modestes, de ciels bas. La reprise n’affiche jamais la performance. Elle se contente d’installer un accent, une chaleur, une fidélité à l’esprit de la chanson française.
Des rencontres décisives
Au fil des années, Chaplain croise la route de monuments. Johnny Hallyday l’invite en première partie au festival de Poupet en 2006. La confrontation pourrait sembler brutale. Elle se transforme en salut simple entre professionnels qui se comprennent sans longs discours. Plus tard, Michel Sardou reprend « Le Choix du fou » en 2017, geste rare qui confirme l’estime d’un aîné pour l’écriture d’un cadet. Ces filiations ne l’ont pas changé d’orbite. Elles ont plutôt cadré son goût pour la mélodie franche, pour les refrains qui tiennent dans la main.

Le milieu savait aussi ses fidélités. Patachou, que Chaplain aimait citer comme une marraine d’esprit, lui offrait un lignage affectif. Pierre Billon), côté coulisses, accompagna des séances et des choix. Autour d’eux, une petite confrérie de techniciens, d’amis, de musiciens, tenait la barque. On ne listera pas les cafés, ni les loges. De plus, on n’évoquera pas les maisons de disques. C’est là qu’on échangeait des idées et des doutes. Disons seulement que Chaplain appartenait à cette constellation de travailleurs d’ombre et de scène qui font tenir l’édifice d’une chanson vivante.
Retour sur scène en 2024 : « La Belle de la baie »
Après des années de hauts et de creux, Chaplain réapparaît avec « La Belle de la baie ». Les clips sont tournés sur la terre natale, à Hillion et Andel. Les images disent tout. Le vent coude les herbes. Le ciel ouvre son théâtre. La voix, plus grave, ne force plus rien. Elle raconte des secondes chances, une maturité qui connaît ses limites et choisit ses élans. Le public local répond présent. Sur les réseaux, les partages indiquent une attente, une curiosité. On retrouve le plaisir de l’entendre jouer au ras du réel, sans posture.
Ce retour ne relevait pas de la nostalgie. Il fallait reprendre la route et ajouter de nouveaux titres au répertoire. Ensuite, profiter du moment où les projecteurs s’éteignent. À cet instant, seule la rumeur de la salle se fait entendre. Chaplain regardait droit devant. La musique, pour lui, ne se confondait pas avec la fabrication d’une image. Elle résidait dans l’éthique d’un artisanat appliqué et dans les heures passées à modeler une phrase. De plus, elle se trouvait dans les prises qu’il faut refaire jusqu’à obtenir l’angle exact.
Le temps des hommages
À l’annonce de la mort, la Bretagne musicale s’est tenue droite. Les messages sont arrivés par vagues, depuis les compagnons de scène jusqu’aux auditeurs de la première heure. Chacun met en avant la générosité de l’homme et sa disponibilité après les concerts. Par ailleurs, on note sa manière de remercier les équipes d’accueil ainsi que les bénévoles. Les radios régionales ont programmé ses titres, repassant Marie La Dondaine comme on rallume une veilleuse.
Les mots reviennent, insistants. Simplicité. Ténacité. Franchise. Des notions élémentaires qui résument un parcours sans entêtement vain. On peut se recueillir à la lecture des messages d’anciens voisins et de collègues rencontrés avant la scène. De plus, les messages d’inconnus qui l’avaient croisé un soir au hasard des étés sont émouvants. La peine est discrète et droite. Elle ressemble à l’homme.
Ce que l’on sait des circonstances
Sur la cause du décès, la prudence s’impose. D’après ses proches, il serait mort à la suite d’une infection bactérienne liée au Covid. Selon plusieurs médias, il serait mort des suites d’une maladie, sans autre précision. Selon Le Télégramme, il avait été hospitalisé plusieurs semaines avant le 28 octobre 2025. Dans un tel contexte, la rédaction retient les formulations attribuées et s’abstient de détails médicaux non confirmés. Le temps fera peut-être la lumière. En attendant, il convient de respecter la volonté des familles et de ne retenir que ce qui a été rendu public.
Cette divergence terminologique dit quelque chose d’un moment où les mots sont encore des couteaux. Elle invite à une rigueur d’orfèvre. Les proches racontent le combat. Les titres nationaux, pour une part, ramassent la nouvelle en deux lignes. Les médias régionaux, plus attentifs à la temporalité des obsèques, consignent les horaires et les lieux. Chaque pièce forme un puzzle sobre, qu’il ne sert à rien de forcer.
Le calendrier du dernier adieu
La communauté de Saint-Brieuc s’apprête à recevoir les siens pour la crémation du mardi 4 novembre 2025 à 15 h 30. À Lamballe, la salle de recueillement Favrel de la Tourelle ouvre l’après-midi, de 14 h 30 à 18 h 30. Les informations pratiques ont été diffusées le 29 octobre par le canal habituel, celui des proches. Elles permettent à chacun d’organiser sa venue, d’écrire une carte, d’allumer une bougie, de se taire aussi. On devine les musiciens qui, le soir venu, joueront pour lui. On imagine l’accordéon posé sur une chaise. On entend déjà, très bas, une chanson s’élever.
Héritages et fidélités
Resteront les refrains, la rectitude d’un timbre, l’ombre d’un sourire. Resteront aussi les rencontres qui jalonnent un parcours et finissent par dessiner une lignée. Les noms d’Aznavour, de Sardou, de Hallyday disent assez l’arc de tension entre la tradition et l’énergie scénique. Ils disent surtout que la chanson française, lorsqu’elle se dénude, continue de circuler entre les générations. En effet, elle passe comme une lettre confiée à des mains sûres.
Dans la discographie de Chaplain, on retiendra ce qui ne triche pas. Marie La Dondaine demeure la clé d’entrée. Ouvrez grand les oreilles est un clin d’œil de titre et une invitation durable. Les chansons plus tardives, moins exposées, montrent une écriture assouplie, un goût pour les refrains ronds, un refus des effets pyrotechniques. Ce sont des morceaux qui tiennent compagnie. On les entend en préparant le repas, en rangeant la maison, sur la route du travail. Ils appartiennent aux heures ordinaires, c’est-à-dire à la vie telle qu’elle se présente.
Une place singulière
La Bretagne a toujours fourni à la chanson française des voix reconnaissables. Chaplain trouvait sa place dans ce chœur, ni folklorique ni cosmopolite, enraciné et ouvert. Il n’était pas un troubadour hors du temps. Il ne s’est pas posé non plus en porte-étendard d’un territoire. Il avançait à hauteur de vie, d’un parler net, avec un sens de la mesure. En effet, cela constitue, chez certains, une esthétique. Ses textes, souvent directs, s’autorisent des images claires. L’écriture n’écrase pas le réel. Elle en épouse les angles, en redresse les vertèbres.
On peut chercher de grandes explications. On peut multiplier les systèmes. On s’épuise vite. Chaplain, lui, avait choisi des mots qui vont droit. Il ne s’en excusait pas. C’est d’ailleurs ce qui explique la fidélité de son public, rassemblant des générations qui se parlent peu. On a vu, dans les salles, des grands-parents chanter les refrains tandis que des adolescents tapaient la mesure. Cela tient à la musique, à la structure, mais surtout à une attitude. Loin du spectaculaire, il défendait le partage.
Ce que l’on retiendra
On gardera l’image d’un homme droit, quarante-deux ans seulement et déjà un legs de chansons à hauteur du quotidien. On se rappellera le visage concentré derrière le micro. De plus, on se souviendra de la façon de terminer un titre en levant à peine le menton. Cette pudeur autorise la justesse. On se souviendra d’un amoureux de la scène, loin des postures, attaché à sa terre. De plus, il était heureux de retrouver le public des petites villes comme celui des festivals. On se rappellera essentiellement une façon de dire merci, simple et entière, qui éclairait la sortie de scène autant que l’entrée.
Dans le paysage de la chanson française, Chaplain aura occupé une place discrète et nécessaire. Ses alliances avec des aînés prestigieux n’avaient rien d’un brevet. Elles valaient comme des gestes de fraternité musicale. Ses propres titres continuent de circuler, choisis pour des fêtes de famille. En outre, ils sont repris par des fanfares et téléchargés parce qu’ils accompagnent les heures. La musique ne console pas de tout. Elle aide à tenir. En ces jours de fin octobre, c’est déjà beaucoup.