Chahdortt Djavann, auteure de « Bas les voiles ! » ou la voix qui défie les mollahs

Portrait de Chahdortt Djavann, plume libre face à l’islamisme et à l’oppression patriarcale

Arrivée en France en 1993 sans maîtriser un seul mot de français, Chahdortt Djavann se plonge avec détermination dans cette langue étrangère devenue rapidement sa seconde patrie. Ainsi, en s’imprégnant des classiques littéraires français, notamment Camus, Maupassant ou Sartre, elle transforme l’exil en territoire littéraire. À travers ses écrits, elle aborde avec force l’identité, l’exil, et la résistance face à l’oppression religieuse et politique.

Issue d’une famille critique envers le régime iranien, Djavann connaît très jeune la violence du pouvoir des mollahs. Ainsi, dès l’âge de 13 ans, elle subit la prison iranienne pour avoir manifesté contre le régime islamiste. Cette épreuve fonde durablement son regard critique et son engagement.

Figure remarquée de la scène littéraire et médiatique française depuis deux décennies, Djavann affiche un engagement passionné. Elle est souvent sollicitée sur le voile, l’islamisme et la laïcité. À l’image de ses apparitions sur France Inter ou dans Marianne, elle assume la radicalité de son franc-parler. En effet, cela lui permet de mieux réveiller les consciences.
Figure remarquée de la scène littéraire et médiatique française depuis deux décennies, Djavann affiche un engagement passionné. Elle est souvent sollicitée sur le voile, l’islamisme et la laïcité. À l’image de ses apparitions sur France Inter ou dans Marianne, elle assume la radicalité de son franc-parler. En effet, cela lui permet de mieux réveiller les consciences.

Engagement politique et débats médiatiques

En 2003, son essai Bas les voiles ! déclenche une vive controverse. Elle y analyse sans détour le voile islamique comme un symbole de domination patriarcale. Elle écrit ainsi, avec une lucidité frappante : “Voiler une mineure signifie qu’elle est nubile. Le voile définit la femme psychologiquement, socialement, sexuellement et juridiquement comme sous-homme.” Ce livre lui ouvre largement les portes des médias, notamment France 2, France 3, Arte, et des émissions radiophoniques sur France Inter.

Son ouvrage suivant, Que pense Allah de l’Europe ? (2004), approfondit cette réflexion critique sur l’islamisme radical en Europe. Elle y dénonce ce qu’elle qualifie de “djihad souterrain”, cette infiltration insidieuse de l’islam radical en Occident. Invitée régulièrement à débattre sur les plateaux télévisés, elle se confronte notamment à des figures controversées comme Tariq Ramadan, avec lequel elle entretient de vives oppositions publiques, notamment dans des émissions sur France 5 et dans les colonnes du magazine Marianne.

De l’essai au roman, Chahdortt Djavann utilise toutes les formes littéraires pour dénoncer les violences politiques, religieuses et sexuelles. Ses titres percutants et ses couvertures audacieuses affichent une volonté claire : choquer, éveiller, déranger. Elle s’impose en 2003 avec Bas les voiles !, brûlot contre le voile islamique. Suivent des fictions saisissantes comme Les putes voilées n’iront jamais au Paradis !, hommage aux femmes tuées en Iran, ou La Muette, récit bouleversant d’une adolescente condamnée à mort. Avec Je ne suis pas celle que je suis, elle explore l’exil et la reconstruction à travers la langue française. Pamphlétaire redoutable, elle signe Comment lutter efficacement contre l’idéologie islamique et Que pense Allah de l’Europe ?, où elle démonte l’aveuglement occidental face à l’islamisme. Et ces êtres sans pénis ! prolonge sa charge contre le patriarcat religieux, tandis que Autoportrait de l’autre mêle roman, essai et journal intime pour sonder l’identité multiple de l’exilée.
De l’essai au roman, Chahdortt Djavann utilise toutes les formes littéraires pour dénoncer les violences politiques, religieuses et sexuelles. Ses titres percutants et ses couvertures audacieuses affichent une volonté claire : choquer, éveiller, déranger. Elle s’impose en 2003 avec Bas les voiles !, brûlot contre le voile islamique. Suivent des fictions saisissantes comme Les putes voilées n’iront jamais au Paradis !, hommage aux femmes tuées en Iran, ou La Muette, récit bouleversant d’une adolescente condamnée à mort. Avec Je ne suis pas celle que je suis, elle explore l’exil et la reconstruction à travers la langue française. Pamphlétaire redoutable, elle signe Comment lutter efficacement contre l’idéologie islamique et Que pense Allah de l’Europe ?, où elle démonte l’aveuglement occidental face à l’islamisme. Et ces êtres sans pénis ! prolonge sa charge contre le patriarcat religieux, tandis que Autoportrait de l’autre mêle roman, essai et journal intime pour sonder l’identité multiple de l’exilée.

La cause féministe au cœur de ses romans

Djavann place les femmes iraniennes au centre de son œuvre littéraire. Son roman emblématique, Les putes voilées n’iront jamais au Paradis ! (2016), raconte le destin tragique de prostituées iraniennes assassinées par le régime. Ce texte bouleversant dénonce avec force l’hypocrisie d’un système complice et moralisateur.

Son engagement féministe se poursuit dans Iran J’accuse ! (2018). Elle y interpelle vivement l’Occident sur sa complaisance à l’égard du régime iranien. Elle insiste ainsi sur la nécessité d’un soutien explicite aux dissidents politiques. Ses prises de position fortes lui valent d’être invitée sur les antennes de grandes chaînes médiatiques françaises, telles que LCI et BFM TV, où elle défend ses convictions avec fermeté.

Identité, exil et introspection

Son autobiographie romancée, Je ne suis pas celle que je suis, explore profondément la complexité identitaire liée à l’exil. Elle écrit avec sincérité : “Rien ne me destinait à une vie française. Même dans mes rêves les plus osés, j’étais à mille lieues de m’imaginer écrivain de langue française.” Ce livre reçoit un accueil critique élogieux pour sa finesse et son authenticité.

Son dernier roman, Et ces êtres sans pénis ! (2021), poursuit cette réflexion introspective. Djavann y aborde avec courage la culpabilité féminine imposée par l’oppression religieuse. Elle entremêle habilement fiction et réalité, offrant une critique acerbe des mécanismes de contrôle patriarcaux et religieux.

Elle a écrit d’autres ouvrages notables, Autoportrait de l’autre (2004) et La Dernière séance (2013). Dans ces romans, elle explore les thèmes de l’identité et de l’altérité. Elle le fait avec une grande finesse littéraire.

Reconnaissance, controverses et médiatisation

Récompensée par le Prix de la laïcité en 2003 et nommée Chevalière des Arts et Lettres en 2004, Djavann bénéficie d’une reconnaissance institutionnelle significative. Cependant, son franc-parler suscite régulièrement la polémique. Certains intellectuels lui reprochent ses positions jugées excessives, tandis que d’autres saluent son courage intellectuel.

Aujourd’hui, installée à Paris, Djavann demeure une observatrice attentive et critique du régime iranien. EElle multiplie les interventions publiques lors de conférences internationales, notamment à Sciences Po Paris et au Collège de France. Elle souhaite alerter sur les dangers de l’islamisme politique. Elle milite activement pour un soutien plus affirmé aux mouvements démocratiques iraniens.

Chahdortt Djavann, par son œuvre et ses prises de parole publiques, incarne ainsi une voix essentielle de la littérature française contemporaine. Écrivaine engagée, féministe et intellectuelle connue, elle souligne que la littérature reste un outil puissant contre l’oppression. De plus, elle affirme que l’engagement demeure essentiel pour lutter contre l’obscurantisme.

Cet article a été rédigé par Émilie Schwartz.