
Le dimanche 19/10/2025, en sept minutes, un commando de quatre hommes a exécuté un vol. Ils étaient déguisés en agents et ont ciblé le musée du Louvre à Paris. En outre, ils ont emporté huit bijoux. Deux pièces, dont la couronne d’Eugénie, ont été retrouvées, endommagées. Le musée a fermé le 20/10/2025, billets remboursés. La BRB enquête, tandis que Rachida Dati et Laurent Nuñez annoncent des mesures de sécurisation accrues.
Minute par minute : le déroulé de l’attaque
Dimanche 19 octobre 2025, une équipe de quatre individus grimés en agents de chantier frappe la Galerie d’Apollon du musée du Louvre. Selon les premiers éléments, le commando profite d’une fenêtre logistique en façade pour atteindre l’étage par nacelle. À 09 h 30, ils forcent une fenêtre avec des outils électroportatifs. En moins de sept minutes, deux vitrines ont été sciées. De plus, huit bijoux ont été emportés. Ces pièces provenaient des joyaux de la Couronne, incluant des diadèmes, colliers et boucles. L’alarme retentit à 09 h 37. La sortie est estimée à 09 h 38. Les voleurs se replient par le quai François-Mitterrand, rejoignent des scooters stationnés à proximité et disparaissent.
Le bilan provisoire mentionne huit pièces soustraites. Cependant, une couronne attribuée à l’impératrice Eugénie a été abandonnée. Elle a été retrouvée mais endommagée. Une autre pièce a été laissée dans la salle lors de la fuite. Aucun blessé n’est signalé. Des outils, des gants et des éléments matériels ont été récupérés.
Schéma opératoire présumé
Accès : nacelle/échelle → Effraction : fenêtre fracturée à la disqueuse → Cible : deux vitrines → Saisie : parures (diamants, saphirs, émeraudes) → Exfiltration : scooters sur voie publique.

Les pièces visées : histoire, valeur patrimoniale, où elles étaient exposées
La Galerie d’Apollon (salle 705, aile Denon) abrite une présentation emblématique des Diamants de la Couronne. L’administration cite des parures en saphirs liées à la reine Marie-Amélie et à la reine Hortense. De plus, des émeraudes sont associées à l’impératrice Marie-Louise. Le diadème et la couronne d’Eugénie appartiennent à l’iconographie la plus connue du Second Empire. Le diamant du Régent, pièce totem exposée à proximité, n’a pas été dérobé.

Où étaient-elles visibles ? Au cœur du parcours, dans des vitrines renforcées, sous une voûte peinte qui célèbre le cycle solaire. Ce dialogue entre décor monumental et micromécanique joaillière confère tout le prestige à la salle. En effet, elle a été restaurée et réaménagée au cours des dernières décennies.
Valeur : aucune estimation officielle n’est communiquée à ce stade. Les autorités insistent sur la valeur patrimoniale plutôt que marchande. L’intégrité des montures, le contexte historique (commandes impériales, dons, reconstitutions), et l’irremplaçabilité documentaire priment sur un prix de marché.
L’enquête : moyens, hypothèses, coordination
La Brigade de répression du banditisme (BRB) pilote les investigations sous l’autorité de la procureure de la République de Paris, Laure Beccuau. Environ soixante enquêteurs sont mobilisés. Les vecteurs d’enquête portent sur :
- Exploitation exhaustive de la vidéoprotection du musée et de la ville (abords, axes de repli).
- Police technique et scientifique : traces d’outils, fragments de verre, métaux, ADN et empreintes sur les objets abandonnés.
- Téléphonie : bornage, itinéraires, relais.
- Renseignement criminel : réseaux de recel spécialisés, commandes privées, filières de démontage/refonte.
Motivations : plusieurs scénarios sont étudiés. Commande sur mesure de pièces iconiques, démontage des montures pour revente de pierres après recoupe. De plus, il y a le chantage patrimonial (rare). Les précédents européens (Dresde, 2019) rappellent que l’évaporation rapide des gemmes après démontage complique la récupération.

Conséquences immédiates : fermeture, billets, information aux visiteurs
Le Louvre est resté fermé le 20/10/2025 pour sécurisation et constatations. Les billets datés de ce jour font l’objet d’un remboursement automatique par les canaux habituels. Les visiteurs sont invités à vérifier leur messagerie et leur espace client associé à la réservation. Pour les visites de groupe et scolaires, un report est proposé via les circuits de relation visiteurs du musée. Les services confirment que la réouverture se fera progressivement, zone par zone, après validation des procédures.

Responsabilités et sécurité : faille ou système ?
Le gouvernement a demandé un renforcement temporaire des dispositifs autour des musées. Une instruction aux préfets a été annoncée par le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, afin d’adapter la protection aux sites sensibles et aux flux. En parallèle, le ministère de la Culture, dirigé par Rachida Dati, a lancé une enquête administrative centrée sur les procédures internes, les flux logistiques et l’interface avec les opérateurs privés (maintenance, sécurité, travaux).
Plusieurs documents internes et retours d’expérience pointent des vulnérabilités structurelles : retards de mise aux normes, lacunes de vidéoprotection, contraintes d’effectifs et surfréquentation. La Galerie d’Apollon concentre une valeur patrimoniale exceptionnelle dans un conduit de circulation complexe, avec des accès techniques multiples. L’articulation entre chantier et exposition constitue un point de fragilité récurrent dans les musées historiques.

Le marché noir des bijoux historiques : pourquoi ces pièces attirent-elles ?
Les parures historiques mêlent prestige politique et savoir-faire horloger joaillier du XIXe siècle. Sur le marché parallèle, trois leviers créent l’appétit :
- Visibilité internationale des pièces (iconographie abondante, diffusion numérique), paradoxalement utile à des commandes privées.
- Liquidité des pierres détachées (diamants, saphirs, émeraudes), une fois démontées, retaillées et re-certifiées.
- Capacité de pression ou d’échange dans des réseaux criminels transnationaux.
Pour autant, les risques sont élevés : traçabilité croissante des pierres, marquages invisibles, coopération policière européenne et mobilisation d’experts gemmologues. Les délais moyens de récupération, lorsqu’elle survient, se comptent en années.

Réactions et enjeux politiques : patrimoine, image, confiance
L’exécutif qualifie l’affaire d’atteinte au patrimoine national. Le chef de l’État et les ministres concernés soulignent l’impératif de récupérer les œuvres et de sanctionner les auteurs. Les personnels du musée mettent en avant la tenue des protocoles lors du déclenchement de l’alarme. Cependant, ils réclament des investissements pérennes. Les syndicats évoquent la tension entre accueil de masse et préservation, aggravée par les contraintes budgétaires. Au-delà de la France, l’affaire rappelle des braquages célèbres à Boston (Isabella Stewart Gardner Museum). Ainsi, cela renforce la vigilance des prêteurs internationaux.
Au-delà du Louvre, l’événement relance une revue de doctrine sur la sécurité muséale en France : mutualisation des moyens, audits inter-musées, stress-tests de scénarios (effraction-flash, intrusion via chantier, attaques hybrides), interopérabilité des réseaux vidéo et chaînes d’alerte. Les assureurs et prêteurs internationaux suivront de près les garanties offertes avant tout futur grand prêt.
Questions en suspens
- Trajectoire exacte de fuite (camion élévateur, relais scooters, péage vers l’A6 ?) et éventuelles planques.
- Complicités : repérages en amont, accès logistique, sous-traitance technique exploitée.
- État précis des pièces retrouvées (niveau d’altération de la couronne, remontage possible, coûts de restauration).
- Liste exhaustive et photographies officielles des bijoux ciblés à confronter aux catalogues internes.
- Calendrier de réouverture complète de la Galerie d’Apollon.