![Carlos Tavares lève la main devant un immense château](https://www.ecostylia.com/wp-content/uploads/2024/12/carlos-tavares-chateau.jpg)
Carlos Tavares : voilà un nom qui évoque autrefois le génie de la rationalisation industrielle, mais qui aujourd’hui résonne comme un moteur grippé. Sa démission brutale du poste de PDG de Stellantis le 1er décembre 2024 marque la fin d’une époque — et le début d’une autopsie médiatique savoureuse. Revenons sur une carrière jalonnée de virages serrés, de crashs stratégiques et de pots-de-vin aux conventions sociales. Accrochez vos ceintures, ça va secouer.
Une ascension sans frein… mais pas sans dommages
Né à Lisbonne en 1958, Carlos Tavares est un pilote chevronné du capitalisme turbo-compressé. Après des débuts prometteurs chez Renault, il se distingue chez PSA en jouant au chirurgien des coûts : fermetures d’usines, coupes claires dans les effectifs, et économies drastiques. Bref, l’homme qui considérait les plans sociaux comme un jeu d’optimisation a vite trouvé une place dans le panthéon des gestionnaires sans états d’âme.
Mais chez Stellantis, le modèle s’est enrayé. En 2024, alors que les bénéfices nets chutent de 48 %, les syndicats réclament sa tête avec une ferveur digne d’un GP de Monza. Les investisseurs, eux, avaient déjà passé la seconde : après avoir longtemps fait confiance à son tableau Excel, ils n’ont pas vu venir le virage dangereux de la transition électrique.
66 millions d’euros : le bolide doré du PDG
66 millions d’euros, ce chiffre qui fait grincer des dents plus fort qu’une boîte de vitesses mal réglée… Ce n’est que la rémunération annuelle de Carlos Tavares en 2022. Quand les ouvriers licenciés pleurent devant les grilles fermées, le capitaine du navire, lui, nage dans un océan de billets. On pourrait presque croire qu’il a confondu le volant d’une Fiat avec celui d’une Ferrari — tout le monde ne joue pas au Monopoly dans les mêmes conditions.
Dans les couloirs des usines, certains parlent d’un PDG "hors de prix mais pas hors pair". Une critique qui trouve écho jusque dans les bancs des parlements européens, où les primes de Tavares ont été dénoncées comme une insulte à l’équité salariale. Avec une telle somme, on pourrait au moins espérer qu’il ait installé un GPS pour éviter le mur du crash financier.
La panne de la transition électrique : un éclairage en veilleuse
Sous sa direction, Stellantis s’est fait doubler par les Tesla et autres BYD sur l’autoroute de l’innovation électrique. Là où les concurrents roulent à plein régime, Stellantis peine à démarrer, coincé entre les réglementations européennes et un manque de vision stratégique. La flotte de Peugeot et Fiat électrique ressemble davantage à un stand d’occasion qu’à un pole position sur le marché.
Et quand Tavares explique que "les normes européennes freinent l’innovation", même les lobbyistes écarquillent les yeux. On pourrait pardonner son scepticisme si Stellantis n’avait pas laissé ses parts de marché fondre comme neige au soleil face à des modèles chinois plus compétitifs et… disponibles.
Une sortie qui fait (enfin) consensus
Lorsqu’il annonce sa démission "avec effet immédiat"début décembre, l’ironie collective atteint son paroxysme : "Enfin une décision rapide et efficace !". Mais que les fans de cinéma se rassurent : ce départ ressemble plus à un épisode de série dramatique qu’à une fin d’acte héroïque. Le conseil d’administration avait déjà mis en marche le processus de succession, las d’attendre que Carlos redresse la barre.
Les employés, eux, célèbrent à leur façon. Dans les couloirs, les boutades fusent : "Avec Tavares, même un virage à 90 degrés ressemblait à un tête-à-queue." Loin de Paris, la Bourse accuse le coup : l’action Stellantis perd 8 %, preuve que l’homme a su marquer les esprits, même en partant.
Une figure paradoxale du capitalisme industriel
Carlos Tavares restera dans les annales comme un PDG fascinant et clivant, capable du meilleur comme du pire. Derrière le collectionneur de voitures classiques se cache un gestionnaire ultra-performant mais déconnecté, dont les choix ont souvent laissé un goût amer. Aujourd’hui, il entre dans la légende — à défaut de pouvoir intégrer un musée des voitures électriques.
En somme, Tavares aimait la vitesse. Mais la route de l’automobile électrique ne pardonne ni les pilotes distraits ni les excès de confiance. Dans cette course, il restera celui qui a fait vibrer les moteurs… avant de caler au pire moment.