Audrey Fleurot, actrice emblématique de la télévision française est à nouveau sous les projecteurs avec le retour de la série HPI, diffusée sur TF1 ce jeudi 12 septembre 2024. Pour cette occasion, elle a accordé une interview au Parisien où elle a révélé un épisode douloureux de sa carrière. Elle a évoqué une scène de tournage qui l’a profondément marquée au début de sa carrière. Elle qualifie ce moment de traumatisant. L’actrice raconte une scène d’amour qui ne s’est pas déroulée comme prévu. Elle en est sortie avec un profond sentiment de malaise.
Audrey Fleurot se souvient avoir été confrontée à un réalisateur et une production qui ne respectaient pas les limites. Elle se souvient d’avoir exprimé son malaise : "Je vais me retrouver avec son sexe sur mes fesses en direct car rien n’a été prévu ?" La réponse reçue fut brutale : "T’es actrice ou pas ? On ne va pas y passer la nuit." Cette scène, jamais montée au final, a laissé Fleurot avec le sentiment d’avoir été abusée. Elle décrit ce moment comme un "mini-viol", une expérience marquante qui l’a profondément affectée. Selon elle, ce genre de situation ne devrait plus se produire à l’ère du mouvement #MeToo.
Aujourd’hui, avec le recul, Audrey Fleurot confie qu’elle aurait dû refuser cette scène. Elle souligne que ce genre de comportement abusif était courant à une époque. Les acteurs, surtout débutants, se sentaient obligés de répondre aux attentes des réalisateurs pour ne pas compromettre leur carrière. Toutefois, grâce au mouvement #MeToo, les règles ont changé sur les plateaux de tournage. Ces nouvelles mesures offrent désormais plus de protection aux acteurs et actrices.
Le mouvement #MeToo, qui a secoué le monde du cinéma, a permis de mettre en lumière ces abus de pouvoir. Fleurot explique que, depuis, de nombreuses mesures ont été prises pour éviter de telles situations. Elle mentionne notamment l’introduction des coordinateurs d’intimité. Ces professionnels sont chargés de chorégraphier les scènes amoureuses pour garantir le respect des limites de chaque acteur. Pour Fleurot, cette évolution est bénéfique pour les jeunes actrices. Cependant, elle avoue se sentir mal à l’aise avec ce changement, car elle a grandi dans un système où ces pratiques n’existaient pas. "Pour la nouvelle génération, c’est un plus. Pour moi, cela me gêne plus qu’autre chose", confie-t-elle.
Malgré ce malaise, elle reconnaît l’importance de ces avancées. Elle souligne que, pendant des décennies, le milieu du cinéma a toléré des comportements abusifs. L’actrice souligne qu’il s’agit d’un signe clair que le cinéma évolue. "Tout cela est le signe d’un ancien monde dont on se débarrasse", explique-t-elle. Audrey Fleurot soutient que des changements radicaux sont nécessaires, même si cela entraîne parfois des excès. Pour elle, la révolution était indispensable, et la chute des têtes symbolise cette transformation profonde.
Ce n’est pas la première fois qu’Audrey Fleurot revient sur cet épisode traumatisant. Il y a quelques mois, elle avait déjà évoqué ce tournage. Elle avait précisé avoir ressenti une profonde solitude et un fort sentiment de vulnérabilité après cette scène. "Quand tu rentres chez toi, tu te sens comme une merde", confie-t-elle. Ces propos montrent à quel point cette expérience l’a profondément marquée. Ils expliquent également pourquoi elle considère le mouvement #MeToo comme un tournant crucial dans l’industrie du cinéma.
L’actrice de 47 ans a également abordé la question des abus de pouvoir dans son métier. Elle considère ce problème comme universel, touchant de nombreux secteurs au-delà du cinéma. "Presque toutes les femmes ont été confrontées, un jour ou l’autre, à ce genre de situation", déplore-t-elle. Elle estime que la libération de la parole permise par #MeToo a changé les choses. Les femmes peuvent désormais poser des limites claires. Cela est particulièrement important sur les tournages. Cela aurait été impensable il y a encore quelques années.
En cette rentrée, Audrey Fleurot reprend son rôle iconique de Morgane Alvaro dans la série HPI. Si la comédienne est aujourd’hui acclamée pour ses performances, son parcours a été semé d’embûches. Aujourd’hui, elle est une voix forte pour le changement dans l’industrie. Elle encourage ses consœurs à se battre pour un milieu plus respectueux et sécurisé.
Audrey Fleurot, à travers son témoignage, met en lumière un passé douloureux et un présent en mutation. Le mouvement #MeToo a permis de briser l’omerta. Il a contribué à créer un environnement où les acteurs et actrices peuvent travailler avec plus de sécurité et de respect. Si le chemin est encore long, la prise de conscience est déjà bien entamée.