
La vie politique française, cette farce qui frôle le grotesque, n’en finit plus de nous offrir des acteurs dignes des plus grands drames classiques. Prenez Andy Kerbrat, ce fringant député insoumis, héros des causes sociales, qui semble avoir trouvé, dans la 3-MMC, une drogue prisée des nuits parisiennes, une sorte de carburant pour son… engagement citoyen ? Le voilà dans un vaudeville hallucinant, arrêté pour avoir acheté de la drogue à un mineur dans les ruelles glauques du 18e arrondissement. Balzac aurait applaudi une telle scène : un parlementaire, défenseur du peuple, trébuchant sur ses propres contradictions dans une France en crise.
Métro, stupéfiants et flagrant délit : bienvenue dans la nouvelle comédie humaine
L’image est presque poétique. Une nuit froide d’octobre, les néons blafards du métro parisien, des ombres furtives, et Andy Kerbrat, 34 ans, élu de Loire-Atlantique, caché sous une capuche, non pas pour fomenter une révolution sociale, mais pour échanger 1,35 gramme de 3-MMC. C’est presque trop symbolique pour être vrai : un insoumis pris la main dans le sac plastique de la décadence moderne. On croirait presque à une mauvaise farce, tant le scénario est improbable.
Les policiers, flairant un coup de théâtre digne d’un film noir de série B, l’interpellent. Surprise ? Pas tant la dose de poudre qu’il transportait, mais plutôt la scène surréaliste d’un élu de la République négociant avec un mineur, ce dernier sûrement prometteur start-upper des bas-fonds parisiens. Qu’importe, il a déjà l’esprit d’entreprise, non ?
Mea-culpa express et protocole de rédemption : la routine du politicien déchu
Naturellement, dans ce théâtre où les masques tombent, l’acte de contrition est obligatoire. Quelques heures après son interpellation, notre cher Andy s’empresse de publier un message poignant sur X (oui, c’est ainsi qu’on appelle Twitter de nos jours, pour ceux qui ont décroché). « Je me soigne », écrit-il avec la solennité d’un acteur Shakespearien en pleine confession. Protocole de soins, excuses à ses électeurs… Tout y est, sauf la lueur sincère dans le regard. Pourtant, on croirait presque qu’il croit à son propre rôle. Mais soyons sérieux : entre deux cures de désintoxication et une nouvelle session parlementaire, est-ce que les fêlures d’un élu ont vraiment le même poids que celles du commun des mortels ?
Communiqué du député Andy Kerbrat suite aux révélations de la presse. pic.twitter.com/KzXVzJZh4g
— Andy Kerbrat🔻 (@AndyKerbrat) October 21, 2024
Drogue, sexe et politique : l’éternel triangle tragique
Kerbrat, dans une autre vie, aurait pu être un leader sur les questions écologiques et sociales, un défenseur des opprimés, peut-être même une voix sincère pour les droits LGBT. Il avait déjà partagé ses traumatismes d’enfance, exposant des abus subis, suscitant l’empathie des militants. Mais hélas, la politique, c’est un peu comme la drogue : on commence par essayer de changer le monde, et on finit par se perdre dans ses propres excès.
Que dire du choix de la 3-MMC, surnommée la « nouvelle cocaïne » ? Moins chère, plus accessible, tout comme certaines idées politiques. Peut-être est-elle simplement l’incarnation chimique de cette société avide de solutions faciles et de stimulations immédiates. Une métaphore, en somme, de nos élus qui, à force de courir après l’évasion, finissent par trébucher dans le réel.
L’insoumis en quête de rédemption : une descente qui promet des éclats
Qu’adviendra-t-il de notre insoumis en pleine désintoxication politique ? L’avenir d’Andy Kerbrat semble aussi incertain que le prix au gramme de la drogue qu’il a achetée.
Il dit vouloir combattre ses démons, mais dans le grand cirque de la politique, chaque faux pas est comme une marche descendante.
Peut-être saura-t-il réconcilier addiction et convictions. Après tout, la politique, c’est un grand jeu de dupes, entre vices et vertus, où chacun porte son masque en espérant que personne ne regarde trop près. Mais ne soyons pas naïfs : dans ce royaume où l’apparence est reine, un député surpris la main dans la poudre aura du mal à retrouver son chemin vers l’hémicycle sans quelques cicatrices médiatiques bien visibles.
Pour finir en beauté, Kerbrat dégaine l’ultime carte du politicien pris au piège : accuser un journal ultra-conservateur de collusion avec la police. Le meilleur moyen de détourner l’attention, tout en rappelant que dans ce grand théâtre qu’est la vie politique française, la victime n’est jamais là où on l’attend. Une chose est sûre : avec Andy, le spectacle est garanti, et la pièce promet encore de nombreux rebondissements.