
Ahmed Sylla a franchi une nouvelle étape dans sa carrière. Le 13 février 2025, M6 a bousculé sa grille pour diffuser Origami, son nouveau spectacle, en direct du Zénith de Nantes. Un pari audacieux et symbolique pour cet humoriste de 34 ans, devenu une figure incontournable du paysage artistique français. Originaire de Nantes, il mêle humour, émotion et récit personnel avec un talent rare.
Une jeunesse aux Dervallières : le berceau d’une vocation
Né le 10 mars 1990, Ahmed Sylla grandit dans le quartier populaire des Dervallières, à Nantes. Enfant de parents d’origine sénégalaise, il découvre très tôt la valeur du travail et la solidarité familiale. Sa mère, une femme énergique, cumule les emplois pour subvenir aux besoins de ses quatre enfants. Son père, disparu en 2017, partageait cette même rigueur.
Dans cet environnement, Ahmed trouve son inspiration. Le quartier, malgré sa réputation parfois difficile, est aussi un lieu de rencontres et d’histoires. « Mes parents ont tout sacrifié pour nous donner les meilleures chances », dira-t-il plus tard. Ces souvenirs nourrissent son écriture et façonnent l’homme qu’il est devenu.
La révélation : de Jamel Debbouze à On n’demande qu’à en rire
Adolescent, Ahmed Sylla se prend de passion pour l’humour. Jamel Debbouze devient rapidement son modèle. Fasciné par l’énergie et le style unique de l’humoriste, il multiplie les subterfuges pour assister à ses spectacles. Cette admiration ne tarde pas à le pousser sur les planches.

En 2011, il intègre l’émission On n’demande qu’à en rire, animée par Laurent Ruquier sur France 2. Le succès est immédiat. Avec ses personnages haut en couleur, son sens de l’improvisation et son charisme naturel, il conquiert le public et les jurés. « Cette émission a changé ma vie », confiait-il en 2016. Il enchaîne alors les spectacles : À mes délires ! puis Avec un grand A, confirmant son statut d’humoriste montante.
Du rêve de GIGN à la scène
Ahmed Sylla n’a pas toujours rêvé de devenir comédien. « Je voulais entrer au GIGN », plaisante-t-il souvent. Mais son amour pour le théâtre et l’improvisation prend rapidement le dessus. Sur scène, il s’épanouit pleinement. Il cite parmi ses inspirations des légendes comme Louis de Funès, Jim Carrey et Coluche. Ce mélange d’influences donne naissance à un style unique, oscillant entre humour visuel et humour de situation.
Une ascension fulgurante au cinéma
Le cinéma devient une évidence pour Ahmed Sylla. En 2017, il obtient son premier rôle majeur dans L’Ascension, réalisé par Ludovic Bernard. Il y incarne un jeune Nantais décidé à gravir l’Everest par amour. Le film est un succès public et critique, lui valant une présélection pour le César du Meilleur espoir masculin. Il enchaîne ensuite avec des comédies populaires comme Le Dindon, Inséparables et Jumeaux mais pas trop, tout en explorant des registres plus sérieux.

Origami, une introspection en scène
Avec Origami, Ahmed Sylla montre une nouvelle facette de son art. Plus intime, ce one-man-show aborde ses origines sénégalaises, la religion et les liens communautaires. Il s’éloigne des personnages purement comiques pour livrer un regard personnel sur son parcours. La diffusion en direct sur M6 symbolise cette évolution, marquant une forme de consécration. « C’est spécial de se produire à domicile », confie-t-il avec émotion.
Sur scène, il jongle entre rires et réflexions. Son humour, toujours aussi percutant, devient un moyen d’explorer des thématiques plus profondes. Il parle du lien familial, de l’éducation et du dépassement de soi.
Une discrétion assumée sur sa vie privée
Si Ahmed Sylla est généreux sur scène, il reste très discret sur sa vie personnelle. « Je protège ma famille », insiste-t-il souvent. Père d’une petite fille, il tient à préserver l’anonymat de sa progéniture. Cette pudeur contraste avec son exubérance artistique. Lors d’un entretien dans Sept à Huit, il évoque sans détour les rumeurs sur son orientation sexuelle, qu’il balaie avec humour.
L’humoriste d’une génération
En dix ans, Ahmed Sylla a su conquérir un public large et varié. De ses débuts dans les cafés-théâtres à ses rôles au cinéma, il incarne une nouvelle génération d’humoristes. Il allie stand-up, sketchs et improvisation avec une aisance remarquable. Sa capacité à mélanger les registres – du comique au dramatique – le rend unique dans le paysage français.

La diffusion d’Origami sur M6 a confirmé son statut d’artiste fédérateur, capable de rassembler les générations devant l’écran. Sur les réseaux sociaux, les réactions enthousiastes témoignent de l’attachement du public pour cet humoriste au style inimitable.
Une success story en perpétuelle évolution
Ahmed Sylla ne cesse de se réinventer. Comédien, humoriste, chroniqueur et même animateur, il explore de nouveaux horizons avec la même passion. Son parcours est l’incarnation parfaite d’une success story à la française, guidée par le travail et l’amour du spectacle vivant.
Avec Origami, il plie et déplie les pans de son existence et de la société, révélant l’humour, la poésie et l’humanité qui s’y cachent. À 34 ans, il a encore de nombreux projets en tête. Une chose est certaine : Ahmed Sylla n’a pas fini de nous surprendre.