Qui est le sulfureux AD Laurent, l’homme qui énerve la ministre Aurore Bergé ?

AD Laurent, silhouette musclée et virilité provocante, au centre d’un débat brûlant sur la sexualité en ligne

Adrien Laurent, plus connu sous le pseudonyme AD Laurent, est né le 28 mai 1994 à Paris. Très jeune, il s’oriente vers le basket-ball, sport qu’il pratique dès l’âge de 4 ans. Il intègre les pôles espoirs, devient champion de France en 2009 et poursuit brièvement aux États-Unis. Cependant, il bifurque rapidement vers un tout autre univers, où la performance physique se transforme en stratégie de visibilité.

En 2016, il participe à Garde à vous, une émission de M6 qui simule le service militaire. Il s’y fait remarquer par son charisme et son audace provocatrice. Ce premier succès l’entraîne dans un enchaînement d’émissions à fort taux d’audience comme Les Princes de l’amour, Friends Trip ou encore Les Anges 10. Très vite, sa silhouette musclée et son langage cru deviennent des marques de fabrique. En effet, cela répond à un imaginaire viriliste relayé par les productions télévisuelles.

Sur cette image, AD Laurent arbore un maillot de foot mais joue un tout autre match : celui de la provocation calibrée. Enchaînant les polémiques comme d’autres les dribbles, il cultive l’ambiguïté entre performance et indécences calculées. Dans son business rôdé le corps fait office de média. Une vitrine sportive pour mieux masquer l’arrière-boutique du marketing sexuel ?
Sur cette image, AD Laurent arbore un maillot de foot mais joue un tout autre match : celui de la provocation calibrée. Enchaînant les polémiques comme d’autres les dribbles, il cultive l’ambiguïté entre performance et indécences calculées. Dans son business rôdé le corps fait office de média. Une vitrine sportive pour mieux masquer l’arrière-boutique du marketing sexuel ?

Une trajectoire médiatique hypersexualisée et virale

Après la téléréalité, AD Laurent bâtit sa notoriété sur une présence numérique intensive. En effet, il tire parti des logiques de viralité propres aux réseaux sociaux. Pendant le confinement, il anime des lives sur Instagram nommés AD Show. Des femmes y dansent de façon suggestive. Rapidement, son compte est signalé puis supprimé par Instagram pour non-respect des règles communautaires.

Il migre ensuite vers TikTok, où il rassemble 1,8 million d’abonnés. Ses contenus tournent quasi exclusivement autour de la sexualité. Il y multiplie les allusions sexuelles explicites, parfois en interaction avec des femmes très jeunes. Il utilise un ton provocant et adopte l’image du “mâle alpha”, archétype en vogue dans certaines communautés masculinistes. Cette stratégie alimente une polarisation extrême de l’opinion publique.

Aurore Bergé, ministre déléguée à l’Égalité femmes-hommes, défend une ligne ferme sur la laïcité et la protection des mineurs. Ex-UMP passée chez Macron, elle s’est imposée comme figure médiatique du gouvernement. Son combat contre le célèbre influenceur lui permet d’incarner une autorité morale face aux dérives numériques. Ainsi, elle renforce son image de gardienne des valeurs républicaines.
Aurore Bergé, ministre déléguée à l’Égalité femmes-hommes, défend une ligne ferme sur la laïcité et la protection des mineurs. Ex-UMP passée chez Macron, elle s’est imposée comme figure médiatique du gouvernement. Son combat contre le célèbre influenceur lui permet d’incarner une autorité morale face aux dérives numériques. Ainsi, elle renforce son image de gardienne des valeurs républicaines.

Cette exposition du corps et de l’intime s’inscrit dans une logique propre au capitalisme numérique. En effet, elle se déroule dans une économie de la pulsion. Le corps devient marchandise. L’attention des adolescents, souvent fascinés, se monétise. Ce voyeurisme consenti est alimenté par des algorithmes conçus pour maximiser l’engagement. Par conséquent, il abolit la frontière entre divertissement, sexualité et commerce de l’image. Une génération entière, hyperconnectée et parfois désœuvrée, consomme ces performances comme un langage commun. En effet, cela reflète une quête de reconnaissance dans une société saturée de stimuli visuels.

Une reconversion dans l’industrie pornographique et l’économie de l’exhibition

En 2021, AD Laurent entame une carrière d’acteur pornographique. Il s’installe en grande partie aux États-Unis pour y tourner des films destinés à un public adulte. Parallèlement, il développe une activité sur les plateformes d’abonnement payant comme Mym, OnlyFans ou Fansly, qui permettent de vendre du contenu sexuel exclusif à des abonnés.

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Il capitalise aussi sur son image dans des showcases de nuit. Ceux-ci prennent parfois la forme de spectacles à connotation sexuelle. Certaines scènes, notamment à Porrentruy en Suisse, choquent le public. Des mineurs y auraient assisté à des performances explicites, sans que cela ne contrevienne à la loi locale.

L’univers dans lequel évolue AD Laurent ne relève plus du simple érotisme. Il est le reflet d’une ère où l’exposition du corps remplace la narration, où le désir devient un outil marketing. Ce glissement interroge sur le rôle des plateformes numériques dans la banalisation des contenus sexualisés. Le succès commercial de ces formats souligne l’émergence d’un marché de l’exhibition. Ainsi, le regard du spectateur devient lui-même un levier économique.

Accusations de viol et réactions médiatiques

Le 20 mars 2024, une femme de 22 ans porte plainte contre AD Laurent pour viols aggravés survenus en Australie en 2018. Elle décrit deux agressions sexuelles brutales, confirmées par des éléments médicaux et psychologiques. L’influenceur nie fermement. Il qualifie la plainte de “sketch” sur ses réseaux, déclenchant une vague d’indignation.

Son comportement médiatique interroge sur sa responsabilité sociale. Il se défend d’hypersexualiser les femmes, affirmant : “Elles se sexualisent toutes seules”. Ces propos provoquent de nombreuses critiques, notamment de la part d’associations féministes et de militants des droits des femmes.

À défaut d’être roi de la République, il est devenu prince de la provoc’. Son royaume ? Des bulles, des likes… et des contenus que même TikTok n’ose plus afficher sans sourciller.
À défaut d’être roi de la République, il est devenu prince de la provoc’. Son royaume ? Des bulles, des likes… et des contenus que même TikTok n’ose plus afficher sans sourciller.

Ce type de réaction traduit une posture de désinhibition revendiquée, où le cynisme fait office de stratégie défensive. Il est aussi révélateur d’un climat où l’impunité numérique alimente une forme de surenchère rhétorique, parfois délétère. Dans un contexte où les influenceurs sont perçus comme des modèles de réussite, cette affaire soulève la question du degré d’exemplarité attendu dans l’économie de l’influence.

Pression politique et demande de bannissement sur les réseaux sociaux

Le 14 mai 2025, Aurore Bergé, ministre déléguée à l’Égalité femmes-hommes, écrit à TikTok France pour demander la suppression des contenus de l’influenceur. Elle dénonce une “vision toxique de la sexualité”, marquée par la domination et la violence.

La ministre pointe des “lives répétés avec des jeunes filles”, des pratiques sexuelles sans consentement et une érosion des normes d’égalité. Elle critique également l’absence de filtres sur TikTok, où AD Laurent reste très visible. Pourtant, il a subi des suspensions antérieures sur Instagram et Snapchat.

La question soulevée par cette intervention ministérielle dépasse le cas individuel. Elle touche à la régulation d’un espace public numérique, où les logiques de modération algorithmique sont parfois défaillantes. Elle interroge aussi la capacité des États à imposer des normes éthiques dans un environnement transnational dominé par des plateformes étrangères. Ce débat s’inscrit dans une problématique plus large : celle de la responsabilité des GAFAM dans la diffusion de contenus préjudiciables aux mineurs.

« Le respect, ça se mérite ! » balance-t-il… juste avant un live classé X. À ce rythme, il mérite surtout une mention très bien au bac exhibitionnisme. Le maillot ? Un accessoire. Son vrai terrain de jeu, c’est les réseaux… sans arbitre et sans short.

Une figure clivante de l’ère numérique et du marketing de soi

AD Laurent incarne une nouvelle forme de notoriété : un cocktail de sexualisation, de provocation permanente et de transgression sociale. Sa trajectoire soulève d’importantes questions sur la modération des contenus numériques et la protection des mineurs. De plus, elle interroge les limites de la liberté d’expression.

Il faut aussi interroger la réception de ces contenus par le public. La fascination qu’il exerce sur une partie de la jeunesse n’est pas anodine. Elle révèle un besoin de repères et d’identification, mais aussi une adhésion à des figures d’autorité. Ces figures sont viriles, décomplexées et en rupture avec les normes classiques. Dans une société valorisant la visibilité comme vecteur de succès, AD Laurent propose un modèle d’ascension radical. Ce modèle est brut et sans filtre.

En se plaçant au croisement du divertissement et du scandale, il devient le symbole d’un internet débridé. Cet internet est libéré de toute contrainte morale ou institutionnelle. Pourtant, face à la justice et aux critiques gouvernementales, son avenir demeure incertain. Les semaines à venir seront décisives pour cet influenceur devenu paria politique. Dans ce tumulte, une certaine vision de la société numérique se joue. Elle inclut ses dérives commerciales et sa fascination pour l’excès.