Décès d’une légende du rock : Ace Frehley, ‘The Spaceman’

Légende du rock, Ace Frehley est mort à 74 ans, le 16 octobre 2025 à Morristown. La cause exacte n’a pas été précisée, après une chute fin septembre. Sous la lumière bleue, ‘The Spaceman’ semble déjà reprendre son vol. De ‘Shock Me’ à ‘New York Groove’, sa guitare a donné au rock un grain reconnaissable entre mille. Les hommages de Gene Simmons, Paul Stanley et d’une galaxie d’artistes disent l’empreinte durable d’un fondateur.

Cofondateur de Kiss et légende du rock, Ace Frehley, dit « The Spaceman », est mort à 74 ans le 16 octobre 2025 à Morristown (New Jersey), après une chute fin septembre ; la cause exacte n’a pas été précisée. De « Shock Me » à « New York Groove », l’icône laisse un héritage électrique, salué le 16 octobre 2025 par Gene Simmons, Paul Stanley et une galaxie d’artistes. Ses récentes hospitalisations avaient entraîné l’annulation de dates en octobre ; intronisé au Rock and Roll Hall of Fame en 2014, il demeure une figure majeure de l’imaginaire rock.

La nuit bleue d’un studio désormais muet

La rumeur a couru plus vite que la tristesse, puis la famille d’Ace Frehley a confirmé : le 16 octobre 2025, à Morristown (New Jersey), s’est éteint Paul Daniel « Ace » Frehley, 74 ans, guitariste légendaire de Kiss. Le communiqué demeure sobre sur les circonstances : un décès survenu après une chute fin septembre, suivie de problèmes médicaux mentionnés ces dernières semaines. La cause exacte n’a pas été précisée publiquement. Reste, au cœur d’une veille bleutée, l’image d’un studio que l’on imagine momentanément silencieux : les guitares Les Paul rangées, les pédales éteintes et l’étoile argentée qui vacille dans la mémoire collective.

Une icône pop-rock façonnée par l’électricité

On l’appelait « The Spaceman ». Dès 1973, au sein d’un quatuor new-yorkais en pleine mue — Gene Simmons, Paul Stanley, Peter Criss et lui —, Ace Frehley imposa une silhouette de science-fiction : maquillage métallique, cuir noir, épaulières astrales. Sa guitare fumigeait et parfois tirait des gerbes d’étincelles, comme si la scène devenait pas de tir. Des albums Alive! à Destroyer, son jeu tranchant et mélodique a dessiné des lignes que des générations de musiciens ont suivies. On doit à Frehley des riffs et des solos immédiatement identifiables, un sens du motif qui ancre la chanson et la fait décoller. Souvent crédité d’avoir esquissé le logo qui allait faire de Kiss une marque planétaire, souvenir gravé dans le métal des flight-cases.

L’homme derrière le masque

Sous la star argentée, un New-Yorkais du Bronx est né le 27 avril 1951. Il a été élevé dans une ville où l’on apprend tôt à tenir la note et la rue. C’est en répondant à une petite annonce qu’il rejoint Stanley et Simmons. L’histoire est connue : un adolescent longiligne, un œil rieur, une Les Paul qui semble parler pour lui. Frehley a toujours alterné dérision et franchise, assumant au fil des décennies les accrochages avec ses anciens partenaires. Dans son autobiographie * **No Regrets (2011), il évoquait les **excès et la sobriété retrouvée. Il mentionnait également la nostalgie des premières nuits. En outre, il exprimait sa gratitude envers un public qui ne l’a jamais quitté.

« Shock Me » : naissance d’un mythe électrique

En 1977, le morceau « Shock Me » sur Love Gun résume une esthétique : un timbre de guitare qui croque l’espace, des phrasés montés en tension, un solo qui semble tracer une comète. Sur scène, Ace transforme la virtuosité en spectacle total. Ce goût du grand geste restera sa grammaire intime : un lien direct avec la candeur d’enfance, celle qui colle des étoiles au plafond.

2011, Les Paul en main : au-delà des gerbes d’étincelles, un musicien de mélodie et de nerf. Son attaque nette, son vibrato court et ses motifs ancrent la chanson avant de la propulser. ‘Shock Me’ résume cette esthétique, frontale et joueuse. C’est ce son, plus que le maquillage, qui aura modelé des générations de guitaristes.
2011, Les Paul en main : au-delà des gerbes d’étincelles, un musicien de mélodie et de nerf. Son attaque nette, son vibrato court et ses motifs ancrent la chanson avant de la propulser. ‘Shock Me’ résume cette esthétique, frontale et joueuse. C’est ce son, plus que le maquillage, qui aura modelé des générations de guitaristes.

1978 : « New York Groove », l’empreinte d’un trottoir

Le 29 septembre 1978, comme les autres membres de Kiss, Frehley publie un album solo. Le titre « New York Groove » devient son hymne personnel : un aller-retour entre Bronx et Manhattan, claquement de bottes sur asphalte et écho de stations de métro. Le morceau traverse les années, s’invite dans les setlists et fixe pour toujours cet alliage de dureté urbaine et de légèreté pop. Des millions d’ados apprendront ses traits de guitare.

Cologne, juin 2008 : silhouette tendue vers le riff, la route reprend ses droits. Les setlists portent ‘New York Groove’ comme un sésame, de club en festival. Loin du fracas médiatique, l’artisan avance, câblage sobre et regard clair. C’est dans ces soirs-là que l’on mesure la persistance d’un groove venu du Bronx.
Cologne, juin 2008 : silhouette tendue vers le riff, la route reprend ses droits. Les setlists portent ‘New York Groove’ comme un sésame, de club en festival. Loin du fracas médiatique, l’artisan avance, câblage sobre et regard clair. C’est dans ces soirs-là que l’on mesure la persistance d’un groove venu du Bronx.

Ruptures, retrouvailles, légende

1982 marque le premier départ. Il y aura Frehley’s Comet, puis un retour sur MTV Unplugged en 1995, et la reformation de 1996 à 2002, période de tournées XXL, de masques réassumés, d’archives dépoussiérées. Les relations avec Stanley et Simmons resteront tendues, oscillant entre admiration mutuelle et désaccords tenaces. Mais les hommages publiés le 16 octobre 2025 par ses ex-coéquipiers disent l’essentiel : l’estime et la peine. D’autres artistes — Tom Morello, Mike McCready, Bret Michaels, des musiciens de Rush ou Nile Rodgers — saluent un héritage qui dépasse les effets de scène : celui d’un bruit net, d’une énergie qui coupe la nuit.

Farewell Tour, 2000-2001 : costume argent, bottes plateformes, guitare fumigène. La réunion du line-up originel (1996-2002) transforme la scène en rampe de lancement. Spectacle total, mais la phrase de guitare demeure la vraie signature. Dans la ferveur, le Spaceman rappelle que la légende est d’abord une affaire de son.
Farewell Tour, 2000-2001 : costume argent, bottes plateformes, guitare fumigène. La réunion du line-up originel (1996-2002) transforme la scène en rampe de lancement. Spectacle total, mais la phrase de guitare demeure la vraie signature. Dans la ferveur, le Spaceman rappelle que la légende est d’abord une affaire de son.

Chute, hôpital, puis les mots de la famille

Fin septembre 2025, une chute dans son studio est rendue publique. On apprend des annulations de concerts en octobre pour raisons médicales. Le 16 octobre, la famille et le représentant confirment le décès à Morristown. Les médias américains évoquent des complications survenues après la chute. Aucune cause précise n’est détaillée officiellement à ce stade : on s’en tiendra donc à la sobriété des faits et aux déclarations des proches. Le reste appartient aux médecins et au temps.

L’empreinte dans l’imaginaire

Ce qui demeure, c’est une persona dont le maquillage n’était pas une simple parure. « The Spaceman » fut la métaphore d’un décrochage poétique : Frehley se maquillait pour s’autoriser une liberté qu’il possédait déjà. Dans les posters collés aux murs, on voit des bottes plateformes et la LPG qui fume. Ainsi, des enfants ont appris ce que voulait dire jouer. On peut débattre des classements de guitaristes, de la technique ou de la mise en scène ; on ne discutera pas la trace laissée dans les rêves.

Le Hall of Fame et la route

En 2014, Ace Frehley entre au Rock and Roll Hall of Fame avec Kiss. La cérémonie, obséquieuse et joyeuse tout à la fois, valide une évidence : le rôle fondateur d’un guitariste qui fit tenir ensemble spectacle et chanson. La route l’avait souvent repris, y compris en solo. Jusqu’à 10 000 Volts en 2024, album d’inédits. Celui-ci disait un désir intact de s’électriser. Octobre 2025 s’annonçait avec quelques dates désormais caduques ; la suite s’écrira ailleurs.

Contre-champ : famille et pudeur

Les mots de ses proches, ce 16 octobre, posent un voile de pudeur : « Nous sommes dévastés », disent-ils en substance, remerciant ceux qui ont veillé. Les fans, en retour, déposent des bougies, ressortent les vinyles, se repassent la cavalcade de la guitare fumigène.On lit aussi, sous les hommages, l’apaisement d’un homme qui avait choisi une voie plus droite. En effet, après les déraillements d’hier, il avait opté pour cette direction ces dernières années.

Visage à nu, sourire discret : le guitariste du Bronx derrière l’éclair. Autobiographie, sobriété retrouvée, gratitude affichée envers un public fidèle. Intronisé au Rock and Roll Hall of Fame en 2014, il gardait l’élan de jouer. Sa disparition laisse un bourdonnement dans l’oreille, et un ‘New York Groove’ pour mémoire.
Visage à nu, sourire discret : le guitariste du Bronx derrière l’éclair. Autobiographie, sobriété retrouvée, gratitude affichée envers un public fidèle. Intronisé au Rock and Roll Hall of Fame en 2014, il gardait l’élan de jouer. Sa disparition laisse un bourdonnement dans l’oreille, et un ‘New York Groove’ pour mémoire.

Héritages croisés

Dans l’ADN de Kiss, Ace Frehley a laissé des séquences indélébiles : la pente qui mène au riff, le groove taxi-cab, la flamme qui tremble au bout d’un jack. Les groupes qui l’ont revendiqué — du glam aux métalleux — ont surtout retenu ce mélange de rigueur et d’espièglerie. Il n’était pas qu’un effet dans la nuit, mais un musicien au son immédiatement reconnaissable.

Les réactions : une constellation d’hommages

Au sortir de l’annonce, la communauté musicale se fige, puis écrit. Gene Simmons et Paul Stanley publient des messages sobres, reconnaissant un compagnon irremplaçable. Tom Morello évoque une influence cardinale, Mike McCready remercie pour les riffs aimantés, Bret Michaels et des membres de Rush saluent l’éclat d’un pionnier. L’hommage dessine une constellation de débiteurs.

Une sortie de scène sans fracas

L’époque aime les épilogues tonitruants. Ici, rien de tel. Une chute, un hôpital, des annulations de tournée, puis le silence. À la manière d’un fade out. Il n’était pas question d’emphase, encore moins de légende complaisante. On s’en tiendra au cœur : un créateur dont la musique sait retourner le buste et le sourire. De plus, il aura donné à la pop culture l’une de ses figures les plus prégnantes.

Ce qui résonne encore : du grain au ‘New York Groove’

Les fans savent que chaque fin de concert laisse un bourdonnement persistant dans l’oreille. La disparition d’Ace Frehley produit le même effet : longtemps, on entendra ce grain précis, ces attaques nettes, ce vibrato qui ne s’explique pas. On continuera de voir, dans les nuits de festival, des étoiles blanches sur fond noir. On continuera d’entendre, quand une aiguille trouve le sillon, un New York Groove. Celui-ci sort du trottoir pour rejoindre la légende.

Cet article a été rédigé par Pierre-Antoine Tsady.